Mme Gambino, capture @ Laity

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Gabriella Gambino: « Mettre l’homme au centre, dans son intégralité »

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Présentation de «Samaritanus bonus»

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« Avec la lettre « Samaritanus bonus » l’Église souhaite mettre l’homme au centre, dans son intégralité, dans l’intégralité du corps et de l’esprit, et nous rappeler que nous sommes les enfants d’un Père qui nous a aimés jusqu’au bout, le Seul qui puisse adoucir le poids de nos souffrances. »

C’est ce qu’a déclaré prof. Gabriella Gambino, sous-secrétaire du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, en intervenant à la conférence de presse présentant une lettre « Samaritanus bonus » sur le soin des personnes dans les phases critiques et terminales de la vie, rédigée par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi.

La conférence a eu lieu ce mardi matin 22 septembre 2020 au Vatican, aux côtés du cardinal Luis Francisco Ladaria Ferrer, sj., préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi; de Mgr Giacomo Morandi, secrétaire ; du prof. Adriano Pessina, de l’Académie pontificale pour la vie.

En présentant la Lettre, Mme Gambino réfléchit sur les trois aspects « qui constituent les principes fondateurs » de « Samaritanus bonus ».

« La vulnérabilité de tout être humain »

Le premier, explique-t-elle, est « la condition humaine dont le document tire son origine: la vulnérabilité de tout être humain, corps et esprit, mystérieusement marqué par ce désir d’Amour infini qui le destinait à l’éternité ».

« L’un des plus grands défis », note la professeure, est « l’anthropocentrisme typique de la modernité, centré sur la culture de l’autonomie de l’homme et de l’indépendance de Dieu ».

Elle constate que « la souffrance humaine » est considérée aujourd’hui comme « purement anthropologique: l’homme se borne à chercher le sens ultime de la vie et de la mort dans ce que le pape Benoît XVI appelait le bunker de sa propre raison ».

« La dimension spirituelle » de l’homme, poursuit-elle, « au contraire », « a besoin de s’ouvrir à une relation avec un Père, qui a le Visage d’Amour », d’« entrer en communion » avec Lui, « surtout à la fin de sa vie ». « C’est la rencontre avec cet Amour qui décentralise l’homme de lui-même et lui permet de trouver cette paix qui chasse la peur et le désespoir », affirme Mme Gambino.

« Les soins appartiennent à l’ordre de la justice » 

Le deuxième aspect, explique-t-elle, concerne le fait que « prendre soin de l’autre en état de besoin n’est pas seulement une question éthique de solidarité sociale » : « c’est bien plus ». Il s’agit du « devoir juridique, au sens strict » : « reconnaître à chacun ce qui lui est dû, en raison de sa vulnérabilité; la reconnaissance, comme un fait, de la valeur inestimable de sa vie, comme limite insurmontable face à toute revendication d’autonomie ».

Soulignant encore une fois que « les soins appartiennent – en plus de la dimension éthique du bien – à l’ordre de la justice », Mme Gambino affirme que « c’est cet aspect qui génère les plus grands problèmes aujourd’hui ».

Dans « la société libérale de notre temps », explique-t-elle encore, l’autonomie et la réciprocité « sont devenues l’expression d’un concept de bien issu d’une mentalité contractuelle », centrée sur le « droit à la solitude » et sur le principe de la « permission-consentement » de l’individu, « de sorte que même la vie peut être abandonnée comme tout bien matériel ».

En ce sens, poursuit Mme Gambino, le « Samaritanus bonus » réaffirme, « avec force », que « dans la relation de soins, le modèle contractuel doit être remplacé par un modèle construit sur le principe de vulnérabilité dans lequel ceux qui soignent le malade agissent en vertu d’une responsabilité qui, à partir de leur condition originelle de vulnérabilité, prend conscience de leur devoir de prendre soin de l’autre qui souffre ».

La vie humaine, « un bien immatériel et inaliénable »

Enfin, le troisième point souligné par la sous-secrétaire « constitue le fondement de tout ordre juridique »: il s’agit de « la valeur de chaque personne dans toute phase et condition critique d’existence ».

Chacun de nous « est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu et destiné à la communion avec lui », rappelle la professeure: « Pour cette raison, la vie humaine est toujours un bien immatériel et inaliénable, dont nul ne peut priver un autre, même sur demande. »

Les lois qui légalisent « les pratiques de l’euthanasie, y compris les protocoles médicaux tels que ‘l’ordre de ne pas réanimer’ », affirme Mme Gambino, « déforment la relation de soins, génèrent des abus contre les sujets les plus faibles, tels que les personnes âgées, et créent une confusion culturelle évidente dans le discernement entre le bien et le mal ».

La sous-secrétaire souligne aussi que « toute forme de respect de la volonté du patient – également exprimée par des déclarations préalables – ou de renonciation à l’acharnement thérapeutique doit toujours et en tout cas exclure tout acte ou intention d’euthanasie ou de nature suicidaire et plutôt accompagner la mort naturelle ».

Cela concerne également « les enfants en âge prénatal et pédiatrique », ajoute-t-elle, pour lesquels deux « principes » doivent agir : celui « de prévention » et celui de « l’intérêt supérieur de l’enfant ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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