Familles des victimes de Corinaldo © Vatican Media

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Tragédie en discothèque: le regard de Marie « à l’heure de la mort » (traduction complète)

Le pape reçoit les familles des victimes

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Le pape François évoque la « grande douleur », indicible – il n’y a pas de mots, insiste le pape – des familles qui ont perdu des enfants – Asia, Benedetta, Daniele, Emma, ​​Mattia et Eleonora – dans l’incendie d’une discothèque en Italie. Il a voulu leur dire des paroles « de foi, d’espérance et de consolation », sous le « regard de Marie ».

Le pape a en effet reçu en audience au Vatican, ce 12 septembre 2020, les proches des jeunes et de la jeune maman décédés dans la discothèque de Corinaldo (Ancône, Italie) le 8 décembre 2018.

Le pape confie combien cette tragédie l’a bouleversé dès qu’il l’a apprise et il a prié pour tous à l’angélus le jour même.

Il leur dit sa proximité et qu’il comprend leur désir « légitime » d’obtenir « justice ».

Surtout, il les confie à Marie, puisque c’était la fête de l’Immaculée et que Corinaldo se trouve à moins d’une heure (quelque 74 km) du sanctuaire de Lorette: le pape évoque le regard de Marie sur ces jeunes même « à l’heure de la mort », comme on la prie dans le Je vous salue Marie.

AB

Allocution du pape François

Chers frères et sœurs,

Je vous remercie d’être venu partager avec moi aussi votre douleur et vos prières. Je me souviens qu’alors, quand la tragédie s’est produite, j’en ai été bouleversé. Mais au fil du temps – et malheureusement avec la succession de nombreuses, de trop de tragédies humaines – on risque d’oublier. Cette rencontre m’aide et  aide l’Église, à ne pas oublier, à garder dans le cœur, et surtout à confier vos proches au cœur de Dieu le Père.

Chaque mort tragique porte en elle une grande douleur. Mais quand elle enlève cinq adolescents et une jeune maman, c’est immense, insupportable sans l’aide de Dieu, je ne rentre pas dans la question des causes qui ont conduit aux accidents dans cette discothèque où les membres de vos familles sont morts. Mais je m’unis de tout cœur à votre souffrance et à votre désir légitime de justice.

Je désire également vous offrir une parole de foi, de consolation et d’espérance.

Corinaldo, lieu de la tragédie, est situé dans une zone où la Vierge de Lorette veille: son sanctuaire n’est pas loin. Et alors je veux – nous voulons – penser qu’elle, en tant que Mère, n’a jamais détaché d’eux son regard, spécialement dans ce moment de confusion dramatique; qu’elles les a accompagnés de sa tendresse. Combien de fois ils l’ont invoquée dans l’Ave Maria: « Priez pour nous pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort »! Et même si dans ces moments chaotiques ils n’ont pas pu le faire, la Vierge n’oublie pas, n’oublie pas nos supplications: elle est Mère. Sûrement, elle les a accompagnés dans l’embrassement miséricordieux de son Fils Jésus.

Cette tragédie s’est déroulée dans la nuit, aux premières heures du 8 décembre 2018, fête de l’Immaculée. Ce même jour, à la fin de l’Angélus, j’ai prié avec la foule pour les jeunes victimes, pour les blessés et pour vous les familles. Je sais que beaucoup, à commencer par vos évêques, présents ici, vos prêtres et vos communautés, vous ont soutenu par leur prière et par leur affection. Ma prière pour vous continue aussi et je l’accompagne de ma bénédiction.

Quand nous perdons papa ou maman, nous sommes orphelins. Il y a un adjectif: orphelin, orpheline. Lorsque l’on perd un conjoint, ceux qui restent sont veufs ou veuves. Il y a un adjectif pour cela aussi. Mais quand on perd un enfant, il n’y a pas d’adjectif. La perte d’un enfant est impossible à «adjectiver». J’ai perdu un fils: que suis-je …? Non, je ne suis ni orphelin ni veuf. J’ai perdu un fils. Sans adjectif. Il n’y en a pas. Voilà votre grande douleur.

Je voudrais maintenant réciter avec vous l’Ave Maria pour Asia, Benedetta, Daniele, Emma, ​​Mattia et Eleonora.

[Ave Maria…] [Bénédiction]

(c) Traduction de Zenit, Anita Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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