Le card. Parolin © Vatican News

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Malgré les restrictions sanitaires, « nous sommes le Peuple de Dieu », affirme le card. Parolin

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Entretien à une association italienne sur l’après-pandémie (2/2)

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« Malgré la pandémie », « nous sommes le Peuple de Dieu », a déclaré le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin : « même la Covid-19, avec sa puissance dévastatrice, n’a pas réussi à ‘secouer’ la célébration eucharistique ».

C’est ce que le cardinal a dit dans une interview au site web de l’association culturelle italienne L’osservatorio economico e sociale Riparte l’Italia, publiée le 27 août 2020. Le secrétaire d’État du Vatican a parlé du quotidien des catholiques pendant le confinement et de la politique internationale après la pandémie.

Pendant le confinement, a expliqué le cardinal, « la présence de l’Église n’a jamais failli » : « à travers la liturgie même, bien que célébrée « à huis clos » ; à travers la catéchèse, en utilisant les nouvelles technologies; et particulièrement dans la charité, qui est en quelque sorte le concret dans la vie, de ce qui est célébré dans l’Eucharistie ».

Pour nourrir ce « sentiment d’être Église », a poursuivi le secrétaire d’État, « les mass media sont venus aider, en donnant un espace à la diffusion des célébrations ». Même le pape François, « saisissant la soif de Dieu présente dans le cœur des fidèles, a accepté que la célébration eucharistique qu’il présidait soit transmise chaque matin depuis Sainte-Marthe, confiant à la miséricorde de Dieu le monde entier et tous ceux qui étaient impliqués dans l’urgence de la pandémie ».

Le cardinal a souligné que la « soif de Dieu chez les fidèles », « la soif des sacrements et de communauté » ont été valorisées « dans les familles, les vraies églises de maison », dans « d’autres formes de célébration, comme la prière de la Liturgie des heures in primis, l’écoute de la Parole ou les différentes formes de religiosité populaire ».

Cependant, a noté le cardinal, le pape lui-même, dans son homélie du 17 avril dernier, a rappelé: « Cette familiarité avec le Seigneur, des chrétiens, est toujours communautaire. Oui, c’est intime, c’est personnel, mais en communauté. Une familiarité sans communauté, une familiarité sans le Pain, une familiarité sans l’Église, sans les gens, sans les sacrements est dangereuse. »

Donc, l’incapacité pour les fidèles d’aller à l’Église devrait être considérée comme « une situation extraordinaire, et nous avons tous souhaité un retour rapide à la célébration eucharistique ordinaire », a noté le cardinal.

Conflits internationaux : « une alternative existe »

En parlant de la situation internationale, le cardinal Parolin a souligné que même si « la division et le conflit semblent être le destin d’une humanité victime du péché », « une alternative existe ».

Elle est indiquée, a-t-il rappelé, dans le message vidéo du pape François et du secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, du 20 décembre 2019 : « La confiance dans le dialogue entre les personnes et entre les nations, dans le multilatéralisme, dans le rôle des organisations internationales, dans la diplomatie en tant qu’instrument de compréhension et d’entente, est indispensable pour construire un monde pacifique. »

« Chaque jour, nous sommes confrontés à cette alternative, a affirmé le cardinal Parolin: « laisser la peur prévaloir » ou « faire confiance à ceux qui sont devant nous » et « coopérer pour trouver ensemble une solution meilleure et plus efficace ».

Le cardinal a cité l’exemple de l’Afrique, où « un concept alternatif » (la bienveillance envers le prochain, Ubuntu en langue bantoue) a été proposé : selon ce concept, il faut « penser le tout et la communauté humaine en solidarité ».

« Une réponse partagée et coordonnée »

Le cardinal Parolin a noté que « la pandémie enseigne de façon dramatique » que « pour lutter contre le virus, une réponse partagée et coordonnée est nécessaire ». « Personne ne peut le faire seul », a-t-il ajouté : « Il en va de même pour la guérison des maux de l’indifférence, de la solitude et de l’inimitié. »

Il a rappelé les paroles du saint pape Jean XXIII, qui avait « souligné l’interdépendance entre les communautés politiques » lorsque « la logique de la dissuasion nucléaire a dominé » : « Aucune communauté politique aujourd’hui, a dit Jean XXIII, ne peut poursuivre ses intérêts et se développer en se refermant sur elle-même. »

Cette même idée a été réaffirmée dans Sollecitudo rei socialis du saint pape Jean-Paul II qui avait rappelé que « nous sommes confrontés aujourd’hui à une interdépendance technologique, sociale et politique, qui requiert d’urgence une éthique de solidarité ».

Dans l’encyclique Laudato si’, a poursuivi le secrétaire d’État, le pape François a déclaré que « l’interdépendance nous oblige à penser à un monde unique, un projet commun ».

Cependant, a souligné le cardinal, « au lieu de favoriser la coopération pour le bien commun universel, nous voyons de plus en plus de murs se construire autour de nous ».

Mais « c’est précisément en ce moment », a-t-il affirmé, « qu’il faut semer l’amitié et la bienveillance plutôt que la haine et la peur ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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