Le cardinal Leonardo Sandri a adressé une pensée pour le Liban « bienaimé » au cours de la célébration eucharistique qu’il présidait dimanche 16 août 2020, à la paroisse Saint François d’Assise à Sorrente. L’Osservatore Romano du 21 août en donne un compte-rendu détaillé.
Ce pays, a dit le préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, est un « berceau d’espérance pour la permanence des chrétiens au Moyen-Orient, mais miné non seulement par les peines et les souffrances causées par l’explosion au port de Beyrouth, mais également en raison de l’instabilité politique et de la grave crise économique qui perdurent ».
Dans son homélie, le cardinal a commenté le passage de l’Évangile de Matthieu qui raconte que le Christ se déplaçait de Galilée vers la région de Tyr et Sidon, villes qui se trouvent aujourd’hui dans le sud du Liban. Les chrétiens du Pays du Cèdre, a-t-il souligné, « sont fiers d’évoquer cet épisode de l’Évangile », parce qu’« ils peuvent dire : Jésus a également été parmi nous, sur notre terre ».
Cette expérience, a expliqué le préfet, « peut et doit être également celle de chacun d’entre nous afin que nous puissions dire : ‘Dieu a également été dans ma maison, dans ma vie, il a entendu le cri de mon cœur comme celui de la femme protagoniste du dialogue avec Jésus dans l’Évangile, dont il loue la foi ».
Dans ce dialogue, poursuit le cardinal, le Christ veut « redire » « la validité de la promesse de Dieu à son peuple d’Israël », il « frappe avec force aux portes du cœur des fils de la promesse faite à Abraham, comme pour les réveiller avec le carillon d’une cloche, garantissant que Dieu n’a pas oublié sa promesse, Dieu est fidèle ».
Le cardinal Sandri rappelle que dans l’Évangile de Matthieu « nous voyons de nombreuses personnes qui remarquent Jésus et qui le suivent, mais beaucoup également qui gardent fermés les yeux de leur cœur et de leur esprit et qui le refusent » : elles continuent de dire que « Dieu est fidèle, que Dieu a promis, mais en réalité elles ne veulent pas vivre de l’accomplissement de la promesse, demeurant étrangères à Jésus ». C’est un risque, a-t-il averti, aussi « pour chacun de nous : demandons-nous si nous sommes chrétiens parce que nous répétons les paroles de la foi, ou parce qu’en les répétant, nous les vivons tous les jours dans la prière de louange et d’action de grâce, et dans une charité active ».
La solennité de l’Assomption
Le samedi 15 août, au cours de la célébration de la solennité de l’Assomption, dans le sanctuaire de Sainte Marie de la Lobra, le cardinal Sandri a évoqué les souffrances actuelles du monde qui « ont généré et génèrent la mort » : « Pensons aux victimes de la pandémie qui ne donne pas signe d’affaiblissement dans le monde, mais également à celles des violences, des guerres et des tragédies » ou « à toutes les souffrances plus cachées dans nos foyers et nos familles », a-t-il dit.
Le cardinal a invité à regarder Marie montée au ciel comme l’« étoile de la mer et le refuge des navigateurs, Mère de nous tous, pèlerins sur cette terre et dans cette vallée de larmes ». Il a ensuite rappelé que la Vierge prie « pour chacun de nous ; elle nous exhorte à chercher la lumière de Jésus qui est en nous depuis le jour de notre baptême et de la faire resplendir dans les ténèbres du monde ».
Le cardinal a souligné que Marie atteint « les sommets de la grâce qu’il n’a été accordé à aucune créature humaine d’imaginer ».
Dans les paroles du Magnificat, Marie « sait reconnaître le don et elle rend grâce à celui qui en est l’origine et la source ». Pour le cardinal Sandri, la capacité de rester « le cœur plein d’étonnement et de reconnaissance est le meilleur antidote contre l’orgueil et la tentation de penser pouvoir posséder la grâce comme si nous l’avions acquise par nos propres forces ».
Ce cœur « profondément enraciné en Dieu » permet à Marie « de contempler toute l’histoire humaine comme une histoire de salut ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat