« La paroisse doit être une structure en recherche. Les prêtres, les diacres et les personnes consacrées doivent savoir sortir, rester dehors », affirme le cardinal Beniamino Stella, le préfet de la Congrégation pour le clergé, commentant la publication de la nouvelle Instruction de son dicastère intitulée: « La conversion pastorale de la communauté paroissiale au service de la mission évangélisatrice de l’Église », et publiée ce lundi 20 juillet 2020.
Dans une interview à Vatican News, le cardinal italien explique que la foi « doit nécessairement nous amener à regarder au-delà de nos besoins personnels et familiaux, à sentir que notre champ d’action est l’humanité, mais une humanité plus large que notre jardin, que nos frontières ».
Il explique également ce que signifie être le missionnaire aujourd’hui : « Être missionnaire, dit-il, signifie oublier le village, oublier la famille, oublier surtout nos propres conforts et, à partir de la beauté de la foi et de la joie de l’Évangile, sentir que nous appartenons au Seigneur et donc partager notre trésor avec ceux qui ne l’ont pas, avec ceux qui ont perdu le sens de sa valeur, avec ceux qui ont besoin de revenir pour rencontrer le Seigneur, pour sentir sa présence dans leur vie. »
Le cardinal Stella explique qu’aujourd’hui « il faut regarder au-delà de l’idée de la paroisse traditionnelle », car « les gens se déplacent, ils vont à l’église du lieu où ils se trouvent »: « De nombreux projets de réforme des communautés paroissiales et de restructuration des diocèses sont donc déjà en cours. »
En même temps, poursuit le cardinal, il est « nécessaire que la norme ecclésiastique, qui doit réglementer ces restructurations, garde à l’esprit la sphère canonique de l’Église, qui a des dimensions universelles ». Il est nécessaire, ajoute-t-il, que ces réformes « obéissent aux nouvelles exigences, mais aussi qu’elles prennent en compte une perspective plus large, qu’elles regardent l’Église dans son universalité ».
Jusqu’à présent, dit le cardinal Stella, la paroisse a été souvent « ressentie » « comme un palais, un château à garder, à protéger » : « Il me semble qu’il faut enlever les clés, ouvrir les portes, aérer l’environnement et sortir. Ici, ce dynamisme d’ouverture … signifie regarder ailleurs, voir qui a besoin de la foi: le monde de la jeunesse, le monde de ceux qui ont besoin de Dieu, mais ne savent pas où aller. »
Le cardinal Stella parle aussi de « la nécessité d’une coopération entre les paroisses, d’une coordination des calendriers ». Et c’est le prêtre qui « doit » « être le guide de cette procession sortante: il doit aider ses collaborateurs, aider les familles à ‘rester dehors’, à chercher ceux qui sont loin et à n’attendre qu’un signe de tête, un mot, une invitation à s’engager dans ce chemin de foi qui donne aussi de la joie, de la sérénité et à son tour une projection missionnaire. »