Champ de fleurs © Wikimedia Commons / G. Brändle, Agroscope

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Ecologie intégrale : les pistes d’action proposées par le Saint-Siège

Les points concrets du nouveau document

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Pour le 5e anniversaire de la publication de l’encyclique « verte » Laudato Si’ du pape François, le Saint-Siège publie un document rédigé par plusieurs dicastères, intitulé « En chemin pour la sauvegarde de la maison commune », ce 18 juin 2020. Synthèse des pistes d’actions concrètes proposées dans ce texte.

Dans le chapitre I, « Education et conversion écologique », le document propose des pistes concernant notamment la vie humaine : « éliminer des vies humaines n’est pas une politique acceptable pour protéger la planète », peut-on lire. Le Saint-Siège met en garde contre les « choix euthanasiques masqués ». Et il propose de « valoriser le lien intrinsèque entre la défense de la création et la défense des pauvres, là où les pauvres sont aussi les embryons, les petits, les malades, les personnes seules et les personnes âgées ».

La famille doit être valorisée comme « lieu privilégié » pour apprendre « le respect des êtres humains et de la création, la solidarité, la politesse le pardon, l’accueil de la vie, la responsabilité ». Le Saint-Siège encourage les Etats à promouvoir des politiques familiales pour combattre l’“hiver démographique” en Occident et soutenir les mères en difficulté « tentées de recourir à l’avortement ».

Quant à l’école, le Vatican recommande des « activités d’observation et d’exploration des environnements naturels et urbanisés », de « contact direct avec la nature », et de faire s’exprimer les enfants « à travers le dessin, la peinture, la musique, la danse ». Au niveau du lycée, il souhaite dans toutes les écoles catholiques des initiatives scientifiques menées par les jeunes et une plate-forme internet de partage.

A l’Université, il s’agit de « promouvoir la créativité » des étudiants pour sortir des schémas actuels, développer des recherches interdisciplinaires sur la durabilité dans ses trois dimensions (écologique, sociale et économique), ainsi que d’ « activer et développer des réseaux internationaux de recherche ».

Autres pistes d’action du premier chapitre : veiller à l’esthétique de l’environnement et au contact avec la nature ; proposer des moments de contemplation de la nature et du beau, en remerciant Dieu ; approfondir le thème de la création dans les parcours de catéchèse ; promouvoir la collaboration œcuménique et interreligieuse sur ces sujets, pour un nouveau style de vie.

Dans le chapitre II, intitulé « Ecologie intégrale et développement humain intégral », le Saint-Siège formule de nombreuses préconisations sur l’alimentation : investir dans la production d’aliments sur une petite échelle, en agriculture biologique ; favoriser le développement de coopératives, de banques de semences, de micro-crédits ; réduire les pertes alimentaires ; améliorer le traitement des animaux en élevage et dans les travaux agricoles ; investir dans la permaculture, la production d’engrais et d’insecticides biologiques ; lutter contre la déforestation en diminuant les produits non-prioritaires pour l’alimentation humaine ; instituer un système commercial protégeant les agriculteurs des pays pauvres et qui évite une dépendance excessive aux brevets ; freiner la spéculation sur les denrées alimentaires ; encourager une meilleure alimentation.

L’eau fait également l’objet de recommandations : le document plaide pour une consommation sobre, et pour une meilleure utilisation des ressources, comme l’eau de pluie ; pour promouvoir des modèles durables à travers des techniques écologiques – et sans plastique jetable ; pour adapter les tarifs afin que le coût de l’eau ne soit pas un obstacle pour les plus pauvres ; pour favoriser l’irrigation “goutte à goutte” ; pour combattre la pollution hydrique.

Du côté de l’énergie, les maîtres mots sont décentralisation, durabilité, sobriété, protection des écosystèmes fragiles, réduction des hydrocarbures et de la pollution. Le Saint-Siège insiste sur la lutte contre le gaspillage, contre la déforestation et la désertification, et sur la coopération transnationale pour les zones indigènes.

Sur le sujet des mers et des océans, le texte appelle à éradiquer la piraterie, la traite, le commerce illégal, mais aussi à perfectionner les systèmes d’alarme pour les tsunami et cyclones, à réglementer les activités (marines et sous-marines) pour protéger la biodiversité, à éviter la pêche intensive, et la pêche d’espèce en voie d’extinction.

Pour promouvoir une économique circulaire, le Saint-Siège invite au recyclage des ressources naturelles et des déchets organiques déjà en circuit, à éviter la production de matériel ou d’emballages non-recyclables, à lancer des initiatives de nettoyage des plages, à favoriser le partage des véhicules. Dans le domaine du travail : créer des postes là où la population tend à émigrer ; sauvegarder les savoirs agricoles, respectueux des cycles naturels ; valoriser le rôle des parents au foyer et promouvoir la valeur sociale et économique de la maternité.

Le document aborde la finance, recommandant des investissements plus intégraux et responsables, tenant compte de la durabilité environnementale et sociale, et non seulement des rendements ; l’évaluation éthique de monnaies alternatives ; la fermeture des paradis fiscaux.

Parmi les autres pistes d’actions de ce deuxième chapitre : l’augmentation des espaces verts en ville, une urbanisation contrôlée, plus de transports écologiques ; le traitement des maladies et des malformations dès le sein maternel ; la recherche intégrale des causes des pathologies ; la promotion des soins palliatifs.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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