Mgr Vincenzo paglia, Académie pour la vie 25/2/2019 © Vatican Media

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Académie pour la vie: appel pour une éthique de l’Intelligence artificielle

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Le document final de la rencontre sur l’IA

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Le document intitulé Rome Call for AI Ethics (Appel de Rome pour une éthique de l’Intelligence artificielle) a été signé ce vendredi 28 février 2020 au terme de l’Assemblée de l’Académie pontificale pour la vie sur le thème « Le “bon” algorithme ? Intelligence artificielle : éthique, droit, santé » (26 et 27 février).

Il s’agit d’un document « d’engagements communs » dans lequel « sont offertes quelques lignes pour une éthique de l’intelligence artificielle (IA) et quelques engagements liés fondamentalement à trois chapitres : éthique, droit, éducation », a expliqué le président de l’Académie pontificale pour la vie Mgr Vincenzo Paglia à la conférence de presse le 25 février.

Le document est composé d’une introduction et de trois parties. L’introduction rappelle que l’« intelligence artificielle» (IA) « entraîne de profonds changements dans la vie des êtres humains, et elle continuera de le faire ». C’est pourquoi « les nouvelles technologies doivent être recherchées et produites selon des critères qui garantissent qu’elles servent véritablement toute la ‘famille humaine’, en respectant la dignité de chacun de ses membres … et en tenant compte des besoins des plus vulnérables ».

Les signataires du document prônent « une vision dans laquelle les êtres humains et la nature sont au cœur du développement de l’innovation numérique, soutenue plutôt que progressivement remplacée par des technologies qui se comportent comme des acteurs rationnels, mais ne sont en aucun cas humains ».

La première partie du document, intitulé Éthique, insiste sur le fait que la liberté et la dignité de chaque personne humaine « doivent … être protégées et garanties lors de la production et de l’utilisation des systèmes d’IA » : « Les systèmes d’IA doivent être conçus et mis en œuvre pour servir et protéger les êtres humains et l’environnement dans lequel ils vivent. »

Un vrai « progrès technologique », selon les auteurs du document, « doit répondre à trois exigences » : il « doit inclure chaque être humain, sans discrimination »; il « doit avoir le bien de l’humanité et le bien de chaque être humain en son cœur » et, enfin, il « doit être conscient de la réalité complexe de notre écosystème et se caractériser par la manière dont il prend soin et protège la planète …avec une approche très durable ».

Le deuxième chapitre du document – Éducation – appelle la communauté internationale à travailler pour « améliorer la qualité de l’éducation que reçoivent les jeunes ». Cela devrait se faire « par des méthodes accessibles à tous, qui ne font pas de discrimination et qui peuvent offrir l’égalité de chances et de traitement ».

Les signataires soulignent l’importance de « l’accès à l’apprentissage tout au long de la vie » pour les personnes âgées, qui doivent également « avoir la possibilité d’accéder à des services hors ligne pendant la transition numérique et technologique ».

Les nouvelles technologies, rappelle le document, « peuvent s’avérer extrêmement utiles pour aider les personnes handicapées à apprendre et à devenir plus indépendantes ».

« L’objectif principal » de l’éducation, souligne le texte, est « de faire prendre conscience des opportunités et également des éventuels problèmes critiques posés par l’IA dans une perspective d’inclusion sociale et de respect individuel ».

Enfin, dans la troisième partie du document, intitulé Droits, les auteurs « expriment leur volonté de travailler ensemble … pour promouvoir ‘l’algor-éthique’, à savoir l’utilisation éthique de l’IA telle que définie par les principes suivants:

  1. Transparence: en principe, les systèmes d’IA doivent être explicables;
  2. Inclusion: les besoins de tous les êtres humains doivent être pris en considération;
  3. Responsabilité: ceux qui conçoivent et déploient l’utilisation d’IA doivent faire preuve de responsabilité et de transparence;
  4. Impartialité: ne pas agir selon les préjugés, préservant ainsi l’équité et la dignité humaine;
  5. Fiabilité: les systèmes d’IA doivent pouvoir fonctionner de manière fiable;
  6. Sécurité et confidentialité: les systèmes d’IA doivent fonctionner en toute sécurité et respecter la confidentialité des utilisateurs ».
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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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