Un an après la signature du Document sur la fraternité humaine à Abou Dhabi (4 février 2019), le préfet du Dicastère pour la communication, Paolo Ruffini, affirme : « L’enjeu n’est pas de créer une ‘super-religion’ qui unit les religions. L’enjeu est de comprendre que, tout en conservant des identités, on peut dialoguer sans avoir peur de l’autre. »
Paolo Ruffini, qui a participé à Abou Dhabi aux célébrations du premier anniversaire de la signature du Document, a accordé une interview à Vatican News en espagnol ce 5 février 2020. Il a salué notamment l’intervention du patriarche orthodoxe Bartholomée, du juge Abdel Salam, du cheikh Mohammed, de Mohammed Sakib du Pakistan, précisant que ce dernier avait expliqué « comment le microcrédit peut donner confiance aux personnes qui sont exclues normalement du système économique ».
Paolo Ruffini a souligné que les médias pouvaient promouvoir le dialogue islamo-chrétien et la fraternité humaine, comme le montrait un « congrès parallèle des journalistes arabes » organisé à Abou Dhabi : l’événement « s’est terminé par une sorte de code d’autorégulation ». Ce code, a expliqué le préfet, « dit des choses qui devraient façonner le comportement et la vision » « des journalistes de tout pays, de toute religion, de toute croyance ». Le journaliste, a-t-il poursuivi, devrait s’efforcer « de trouver la vérité, au lieu de courir immédiatement pour trouver un bouc émissaire, afin de ne pas inciter à la violence ».
Le préfet a aussi rappelé que le journaliste devait réfléchir davantage au « choix des images », au « choix des titres » « et, par la communication, défendre les droits humains et les droits des femmes ». Ruffini a également recommandé aux journalistes d’ « éviter les simplifications violentes » et « les images qui peuvent blesser les gens ».
En concluant, le préfet a évoqué le message du pape François pour la 54e Journée mondiale des communications sociales qui « nous invite à nous souvenir que nous sommes les histoires que nous racontons », car « nos histoires, celles racontées par nos parents et grands-parents, ont façonné notre culture ». « Et aujourd’hui, a ajouté Ruffini, les histoires que nous lisons dans les médias, les histoires que nous racontons dans les médias sociaux, façonnent l’identité collective de qui nous sommes. »