Le désarmement est un processus « intégral », qui concerne aussi bien les Etats que le cœur de chaque personne, a affirmé le cardinal Peter Turkson. Le préfet du Dicastère pour le service du développement humain intégral est intervenu à un séminaire organisé par l’Université Georgetown de Washington DC, le 31 janvier 2020.
Dans son discours rapporté par L’Osservatore Romano, le cardinal a noté dans le monde une prise de conscience progressive selon laquelle « chaque individu, et tous en collectivité, sont impliqués dans le contrôle des armements ».
Il a plaidé pour le “désarmement humanitaire”, une approche « centrée sur les personnes », sur « la prévention et la réparation de la souffrance humaine et des dégâts environnementaux, plutôt que sur l’amélioration de la sécurité nationale ».
Ainsi le dicastère propose « d’encadrer le dialogue sur le désarmement dans le contexte plus large de la construction de la paix ». Et le préfet de prôner le “désarmement intégral” inspiré de Jean XXIII, qui ne se réfère pas seulement « aux armements d’Etat » mais qui « invite toute personne à désarmer son cœur et à être un sujet pacificateur dans le monde entier » (Pacem in terris, § 113).
Déplorant, ces dernières décennies, une dégradation de la stabilité et de la sécurité internationales, le cardinal Turkson a constaté que « l’amitié politique et la concorde internationale ont cessé d’être le bien suprême que les nations désirent et pour lequel elles sont prêtes à s’engager ».
Le désarmement, a-t-il conclu, « comporte la reconnaissance des fautes et des erreurs, la reconnaissance que l’on a omis des actions en faveur de la construction de la paix, et que l’on n’a pas reconnu et arrêté la souffrance causée par les armes ».
