« Un sujet crucial et actuel » : c’est ainsi que la revue italienne La Civiltà cattolica caractérise le thème du livre L’Église, des femmes avec des hommes de la bibliste française Anne-Marie Pelletier, récemment publié au Cerf, dans le premier numéro de l’année 2020.
Prix Ratzinger 2014, Mme Pelletier a aussi rédigé les méditations du Chemin de Croix du Colisée pour le Vendredi saint 2017 (cf. l’entretien).
Dans son article, lit-on dans un résumé en italien, Federico Lombardi, SJ, président de la Fondation Ratzinger-Benoît XVI, souligne « le grand mérite » de l’auteure qui aide « à comprendre de nombreuses raisons plausibles pour les positions féministes critiques à l’égard de l’Église, tout en adoptant toujours la perspective positive qui favorise un pas en avant plutôt qu’un blocage sur la défensive ».
L’article se concentre ensuite sur « les deux noyaux thématiques qui ressortent le plus du livre: la contraception et le sacerdoce ministériel ». Sur le premier, Pelletier fait observer « l’étrange situation » pour laquelle la réflexion qui émerge de l’encyclique Humanae vitae « sur le mariage et la régulation des naissances » (1968) « a été menée sans engager l’expérience et la parole personnelle des femmes ».
Quant au thème du sacerdoce, la bibliste française « ne revendique pas pour les femmes le sacerdoce ministériel, au contraire, elle estime que, précisément parce que cela leur est refusé, il leur appartient d’affirmer ‘haut et fort’ la dignité du sacerdoce baptismal commun, afin d’être ‘comme le levain de la conversion ecclésiologique’, ce qui implique aussi de revisiter le sacerdoce ministériel ».
De manière plus générale, Pellettier « est déterminée à ne pas réduire l’ensemble du problème à une problématique de répartition des rôles et de ‘pouvoir’» .
Enfin, l’article du père Lombardi se concentre sur la partie « constructive » du volume, dans laquelle l’auteur « consacre une belle et grande partie de son travail à la lecture ou à la relecture des Écritures du point de vue des femmes ». Puis le jésuite s’attarde sur « une série de modalités typiquement féminines de vivre la vie chrétienne d’une manière éminente, illustrée également par quelques figures fascinantes des femmes contemporaines ».