En tant que prophètes, les personnes consacrées sont appelées à « chercher avec passion la volonté du Seigneur », à « chercher de nouvelles voies pour l’annonce de l’Évangile » et à dénoncer « tout ce qui est contraire à la volonté de Dieu ». C’est ce qu’affirme Mgr José Rodríguez Carballo, secrétaire de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, dans une interview accordée à L’Osservatore Romano (Nicola Gori).
A l’occasion de la XXIV Journée mondiale de la vie consacrée célébrée le 2 février 2020, le numéro 2 du dicastère évoque l’origine de cette journée née de l’exhortation post-synodale Vita consecrata, en 1996 : « Nous voulons atteindre trois objectifs : faire connaître et apprécier davantage la vie consacrée dans toute l’Église, non seulement pour ce qu’elle fait, mais surtout pour ce qu’elle signifie ; encourager les consacrés eux-mêmes à poursuivre la réflexion et le discernement sur leur identité et leur mission dans l’Église et dans le monde ; et faire en sorte que l’Église s’unisse aux consacrés du monde entier dans la louange et la prière pour le don que Dieu lui a fait avec la vie consacrée. »
« L’Église ne peut apprécier la vie consacrée uniquement pour ses fonctions », avertit Mgr Carballo : « Ce n’est pas simplement de la ‘main d’oeuvre’, mais elle est avant tout le signe et la prophétie d’autres réalités bien plus profondes… La vie consacrée doit être appréciée et valorisée pour ce qu’elle est : une manière prophétique de vivre l’Évangile. »
La prophétie, insiste le secrétaire, est « un élément incontournable dans la vie consacrée : « En étant prophètes, et pas seulement en faisant semblant de l’être, les consacrés jouent leur crédibilité. La vie consacrée est appelée à maintenir allumée la lampe du prophétisme, devenant un phare pour celui qui est désorienté en haute mer, un flambeau pour celui qui marche dans les ténèbres, une sentinelle pour celui qui ne voit pas d’issue dans sa vie. »
Il s’agit pour les consacrés de ne renoncer ni « à la passion pour le Christ », ni « à la passion pour l’humanité, en particulier l’humanité blessée, vulnérable ». Et de ne pas renoncer non plus « à être la voix de ceux qui n’en ont pas, et à exiger la justice là où elle manque ».
La vie consacrée, poursuit Mgr Carballo, « est comme l’eau : si elle ne coule pas, elle moisit ». Ainsi elle doit « se demander constamment ce que Dieu et le peuple de Dieu veulent d’elle, en ce temps et en ces circonstances ».
Enfin, il évoque les initiatives du dicastère, notamment un congrès pour les abbesses et les économes des monastères en Italie, du 31 janvier au 1er février, sur la gestion des biens et du patrimoine dans la vie contemplative : « Il nous semble important et urgent d’ajuster cette gestion à la législation de l’Église. » Un congrès similaire est prévu en Espagne en mai.
Avec une traduction d’Hélène Ginabat