« Je salue les jeunes, les personnes âgées, les malades et les jeunes mariés. Samedi prochain, nous célébrerons la fête de la conversion de saint Paul. Que l’exemple de l’Apôtre des Nations nous soutienne dans la mission d’annoncer le salut du Christ à tous, en engageant nos meilleures énergies », a dit le pape François en italien à la fin de l’audience du mercredi, ce 22 janvier 2020.
A l’occasion de cette fête, le pape se rendra à Saint-Paul-hors-les-Murs, qui abrite le tombeau de l’apôtre, pour présider les vêpres au terme de la grande semaine annuelle de prière pour l’unité des chrétiens (18-25 janvier).
L’apôtre Paul est le seul saint dont la conversion soit commémorée par une fête liturgique: elle a même rang de « solennité ».
On mesure l’importance que la communauté chrétienne primitive attachait à l’événement de ce passage d’un juif authentique, « pharisien fils de pharisien », à la foi en Jésus: est rapportée, par saint Luc trois fois dans les Actes aux chapitres 9, 22 et 26, mais aussi dans les épîtres de Paul lui-même, par exemple dans l’épître eux Galates : « Vous avez certes entendu parler de ma conduite jadis dans le judaïsme, de la persécution effrénée que je menais contre l’Église de Dieu et des ravages que je lui causais » (Ga 1, 13-14).
Le 25 janvier en 2009, le pape Benoît XVI a médité sur le sens de cette conversion pour les chrétiens aujourd’hui et la recherche de l’unité: « La conversion de saint Paul nous offre le modèle et nous indique la voie pour aller vers la pleine unité. L’unité demande en effet une conversion : de la division à la communion, de l’unité blessée à l’unité rétablie et pleine. Cette conversion est un don du Christ ressuscité, comme cela eut lieu pour saint Paul. Nous l’avons entendu dans les paroles mêmes de l’apôtre, dans la lecture qui vient d’être proclamée : « Mais ce que je suis, je le suis par la grâce de Dieu » (1 Co 15, 10). Le Seigneur, le même qui appela Saul sur le chemin de Damas, s’adresse aux membres de son Eglise – qui est une et sainte – et, appelant chacun par son nom, il demande : pourquoi m’as-tu divisé ? Pourquoi as-tu blessé l’unité de mon corps ? »
Pour Benoît XVI, « la conversion implique deux dimensions, la conversion et la vie nouvelle. La conversion : « Lors de la première étape, on identifie et on reconnaît les fautes à la lumière du Christ, et cette reconnaissance devient douleur et repentir, désir d’un nouveau début. »
La vie nouvelle : « Lors de la deuxième étape, on reconnaît que ce nouveau chemin ne peut pas venir de nous-mêmes. Il consiste à se laisser saisir par le Christ. Comme le dit saint Paul : « …je poursuis ma course pour saisir tout cela, comme j’ai moi-même été saisi par le Christ » (Ph 3, 12). La conversion exige notre oui, elle exige ma « course » ; ce n’est pas, en dernière analyse, une activité personnelle, mais un don, le fait de se laisser former par le Christ ; elle est mort et résurrection. C’est pourquoi saint Paul ne dit pas : « Je me suis converti », mais il dit « j’ai cessé de vivre » (Ga 2, 19), je suis une nouvelle créature ».
Benoît XVI souligne le type de conversion vécue par Paul : « En réalité, la conversion de saint Paul ne fut pas un passage de l’immoralité à la moralité, d’une foi erronée à une foi correcte, mais elle fut le fait d’être conquis par l’amour du Christ : le renoncement à sa propre perfection, elle fut l’humilité de celui qui se met sans réserve au service du Christ pour ses frères. Et ce n’est que dans ce renoncement à nous-mêmes, dans cette conformité au Christ que nous sommes unis également entre nous, que nous devenons « un » dans le Christ. C’est la communion avec le Christ ressuscité qui nous donne l’unité. »
L’importance de cette conversion a aussi incité Benoît XVI à consacrer une année sainte entière à saint Paul (2008-2009) et il lui a consacré une série de catéchèses.
Le martyrologe romain indique : « Fête de la Conversion de saint Paul, Apôtre. Quand il faisait route vers Damas, animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur, Jésus en personne se révéla à lui dans sa gloire et le choisit pour que, rempli de l’Esprit Saint, il annonce parmi les nations l’Évangile du salut, en souffrant beaucoup pour le nom du Christ. »