Epiphanie[1] : Manifestation du Don : Jésus.
Rite Romain, lectures
Is 60,1-6; Ep 3,2-3a; Mt 2,1-12
1) Epiphanie aux Mages, sages Pèlerins du Ciel.
Lorsque l’on parle d’ « Epiphanie » nous pensons surtout à la manifestation de Jésus-Christ à tous les gens, représentées par les Rois Mages[2], qui se prosternèrent devant le Roi Enfant et l’adorèrent. Toutefois en tant que telle, l’Epiphanie célèbre trois manifestations :
– celle des Rois Mages qui expriment l’adoration du monde au vrai Roi des Rois ;
– celle sur les rives du Jourdain, où le Sauveur est baptisé et indiqué comme fils bien-aimé du Père et comme Agneau qui enlève les péchés du monde ;
– et celle des noces de Cana, que nous pouvons, je pense, considérer un symbole des noces du Christ avec l’Eglise. J’écris ceci parce que la liturgie des Laudes de la solennité de l’Epiphanie me le suggère : « Aujourd’hui l’Eglise, lavée de ses taches dans le fleuve Jourdan, s’unit au Christ, son époux ; les Rois Mages accourent avec des dons aux noces régales et l’eau qui est changée en vin donne de la joie à la table, Alléluia ».
Procédons graduellement (peu à peu) et contemplons la manifestation de Jésus aux trois sages venus de très loin, qui L’adorent en reconnaissant Dieu dans un pauvre enfant.
Grâce à leurs yeux du cœur brûlants de désir de lumière, ils allèrent au-delà de ce que les yeux de leur corps voyaient.
Grâce au cœur dilaté par la rencontre avec le Roi des Rois, ils purent s’agenouiller dans une étable et lui faire des dons importants, des dons royaux. Ce « pauvre » enfant est Roi et les trois Rois Sages Lui rendent l’hommage digne d’un Roi : ils s’agenouillèrent devant celui qui soumettra la Science des paroles et des chiffres à la nouvelle Sagesse de l’Amour : leur Science s’humilia devant l’Innocence.
Agenouillés, dans leurs luxueux manteaux royaux, sur la paille éparpillée sur le sol de l’étable eux, les puissants, savants, offrirent eux-mêmes comme gage de l’obéissance du monde. Faisons de même en célébrant la fête de l’Epiphanie, dans la liturgie et donc, dans la vie, comme un engagement non seulement pour donner quelque chose de précieux à Dieu, mais pour nous donner au Verbe de Dieu pour qu’il nous assume et à travers nous assume toutes les choses. Donnons-nous à lui. C’est la fête des Mages : nous aussi, nous devons lui porter nos dons. Tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons. Ce que nous tenons pour nous et ne lui donnons pas, tout cela se putréfie et n’a pas de vie.
Seul ce que Lui, Il assume se sauve. Donnons-nous et renouvelons, aujourd’hui, notre consécration au Seigneur, notre donation à lui.
2) Epiphanie : Le Noël de l’Eglise
La manifestation que Jésus fait de lui-même aux Mages, aux païens venus de loin, devient la naissance de l’Eglise qui est l’appel « universel » au salut. Désormais, personne ne doit être loin du cœur de Dieu et, donc, de son Règne. Voilà pourquoi les orthodoxes considèrent l’Epiphanie comme le Noël de l’Eglise et le célèbre avec une grande solennité. C’est notre Noël. Nous devrions aujourd’hui écouter les paroles d’ Isaïe prophète: « Debout, Jerusalem ! Resplendis :elle est venue, ta lumière,et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi. Regarde : l’obscurité recouvre la terre,les ténèbres couvrent les peuples ;mais sur toi se lève le Seigneur,et sa gloire brille sur toi. Les nations marcheront vers ta lumière,et les rois, vers la clarté de ton aurore » (Is 60,1-6).
Les Mages, premiers fruits des païens, furent introduits auprès du grand Roi qu’ils cherchaient, et nous tous, aujourd’hui, le suivons. Comme l’Enfant leur a souri, Il nous sourit aujourd’hui et de cette façon, toutes les fatigues du long voyage qui portent à Dieu sont oubliées : l’Emmanuel reste avec nous et nous avec lui. Bethléem qui nous a reçu, nous protège pour toujours, parce qu’à Bethléem nous recevons en don l’Enfant, et Marie sa Mère.
Lorsque nous nous rapprochons de l’autel, vers lequel l’étoile de la foi nous conduit, prions pour que cette Mère incomparable, nous présente son Fils qui est notre lumière, notre amour, notre pain de vie. Offrons au nouveau-né notre or, notre encens et notre myrrhe. Lui, il apprécie ces dons de bonté, signe du don de nous-même. Après la Messe, nous sortirons de l’Eglise comme les Mages laissèrent la grotte. Comme eux, nous laisserons nos cœurs sous la souveraineté de l’amour de l’Enfant Roi Divin et nous aussi, nous rentrerons chez nous par un autre chemin, tout neuf, dans cette patrie temporaire, mortelle où nous sommes appelés à vivre jusqu’au jour où la vie et la lumière éternelle feront disparaître en nous toute ombre et toute fragilité.
Frères et sœurs, mes très chers amis, suivons les Mages, laissons nos habitudes païennes. Allons-y! Faisons un long voyage pour voir le Christ. Si les Mages n’étaient pas partis loin de leur pays, ils n’auraient pas vu le Christ. Jusqu’à quand ils restaient dans leur pays, ils ne voyaient autre que l’Etoile. Mais lorsqu’ ils ont laissé leur patrie, ils ont vu le Soleil de Justice (Mt 3,20).
Disons mieux : s’ils n’avaient pas entrepris généreusement leur voyage, ils n’auraient même pas vu l’Etoile (cf. St Jean Chrysostome (345-407), Homélie sur Matthieu, 7-8).
Nous aussi, levons-nous donc, et même si à Jérusalem, tous restent troublés, courrons là où se trouve l’Enfant et nous verrons Dieu sur terre et l’Homme dans le ciel et nous avec Lui qui est le Dieu avec nous : l’Emmanuel.
Ce que nous Lui offrons n’est pas important. Jésus Christ n’a pas besoin de l’or, de la myrrhe, de l’encens que nous pouvons lui apporter. Mais encore, c’est le Christ qui donne de la valeur à notre activité. Si nous ne nous référons pas au Christ, chaque activité humaine devient telle à compromettre la vie, telle à compromettre l’unité de la personne humaine, telle à compromettre le résultat final de l’histoire du monde.
Les Rois Mages repartirent les mains vides? Pas du tout. Ils avaient trouvé la perle précieuse : le Christ. Faisons de même.
A mon avis, ils crurent et comprirent que cet enfant était l’« aîné » de plusieurs frères, que Dieu aime tous les peuples et aime chacun de nous d’un Amour infini.
Dieu est le Père de chacun de nous. Devant lui, nous ne sommes plus étrangers ou esclaves : nous sommes ses enfants dans le Fils qu’il nous a donné « aujourd’hui » pour toujours.
Demandons la grâce de comprendre et de vivre cette vérité, comme nous l’apprend une brève histoire du 17e siècle qui parle d’une petite bergère française et d’une autre fille du même âge, noble et bien éduquée.
Cette pauvre et jeune bergère paraissait tellement stupide qu’une fille noble, jeune comme elle mais pieuse et instruite lui proposa de lui apprendre le catéchisme. La bergère lui répondit humblement : « Merci. Apprends-moi à terminer le « Notre Père ». Chaque fois que je commence cette prière, quand je pense qu’une pauvre créature comme moi peut appeler « Père » le Dieu de toute puissance et sainteté, mon cœur éclate de reconnaissance et je ne peux pas aller au-delà de ces deux mots : « Notre Père » et je passe toute la journée à pleurer de joie en regardant mes petites brebis. Alors la noble dame comprit que la pauvre bergère du même âge n’avait pas besoin de son enseignement.
Profitons-nous aussi de cette leçon et, invoquant le Père du Ciel qui est Notre Père, nous comprendrons que le cortège des Mages nous conduit au Dieu vivant qui est présent dans nos âmes : splendide lumière de l’Amour où chacun de nous a son berceau.
Aussi les Vierges consacrées[3] ont trouvé ce trésor, auquel elles ont tout donné à travers le don de la virginité. Dieu les a séduites comme a dit de lui-même le prophète Jérémie « Toi, tu m’as séduit, Seigneur, et je me suis laissé séduire par toi » (Jr 20,7).
Pour avoir la Perle Précieuse, elles se sont offertes au Christ elles-mêmes, entièrement avec toute leur personne, qui a totalement accueilli le Christ qui se consomme comme une hostie, parce que tout le peuple de Dieu vit dans le Christ et que le Christ vit, maintenant et pour l’éternité, avec ce peuple de pécheurs.
Il vit celui qui marche vers ce qu’il aime et marche avec celui qui l’aime dans la miséricorde et fidélité.
Lecture Patristique
Saint Augustine d’’Hippone
SERMON 220
POUR L’ÉPIPHANIE.
- Des Mages sont venus d’Orient pour adorer l’Enfant de la Vierge. Voilà le motif de la tête d’aujourd’hui, voilà pourquoi cette solennité et ce discours, qui sont pour nous une dette. Les Mages virent d’abord ce jour; devant nous il est ramené chaque année par la fête. Ils étaient les premiers de la gentilité; nous en sommes le peuple. Nous avons été instruits par la langue des Apôtres; ils le furent, eux, par une étoile, interprète du ciel. Les mêmes Apôtres, comme s’ils eussent été le ciel, nous ont raconté la gloire de Dieu (1). Pourquoi d’ailleurs ne verrions-nous pas en eux le ciel, puisqu’ils sont devenus le trône de Dieu, conformément à ces paroles de l’Ecriture : « L’âme du juste est le siège de la sagesse (2)?» N’est-ce point dans ce ciel que Celui qui a créé et qui habite le ciel, a fait retentir son tonnerre et trembler l’univers entier, lequel maintenant est croyant?
O mystère étonnant ! Il était couché dans une crèche, et d’Orient il amenait les Mages; il était caché au fond d’une étable, et proclamé du haut du ciel, afin qu’ainsi proclamé dans le ciel on le reconnût dans l’étable, ce qui a fait donner à ce jour le none d’Epiphanie, c’est-à-dire manifestation. Ainsi mettait-il en relief et sa grandeur et son humilité; car si les astres le révélaient au loin dans le ciel, il fallait le chercher pour le trouver dans un étroit réduit; et s’il était faible dans ce petit corps et enveloppé des langes de l’enfance, il n’en était pas moins adoré par les Mages et redouté des méchants.
- Car Hérode le redouta lorsqu’il eut entendu les Mages, encore à la recherche de ce petit Enfant dont le ciel leur avait attesté la naissance. Eh ! que sera son tribunal quand il viendra nous juger, puisque des rois superbes ont ainsi tremblé devant le berceau de son enfance muette? Que les rois aujourd’hui sont bien mieux inspirés, puisqu’au lieu de chercher, comme Hérode, à le mettre à mort, ils sont heureux de l’adorer comme les Mages; maintenant surtout qu’en subissant pour ses ennemis et de la part de ses ennemis la mort dont nous menaçait l’ennemi, il l’a étouffée dans son propre corps ! Toutefois, si un roi impie a tremblé devant lui quand il prenait encore le sein de sa Mère; maintenant qu’il siège à la droite de son Père, que les rois aient pour lui une crainte pieuse. Qu’ils écoutent ces paroles : « Et maintenant, ô rois, comprenez, instruisez-vous, vous qui jugez la terre; servez le Seigneur avec crainte, et réjouissez-vous en lui avec frayeur (3) ». En effet ce grand Roi qui châtie les rois impies et qui dirige les rois pieux, n’est pas né comme naissent les rois de la terre, attendu que la couronne ne lui vient pas de ce inonde. Sa grandeur se manifeste dès sa naissance dans la virginité de sa Mère, comme la grandeur de sa Mère éclate dans la divinité de son Fils. Si donc de tant de rois qui sont nés et qui sont morts parmi les Juifs, il n’en est aucun autre que des Mages aient cherché pour l’adorer, c’est qu’il n’en est aucun autre que leur ait fait connaître le langage des cieux.
- N’oublions pas toutefois combien ce rayonnement de la vérité dans l’esprit des Mages fait ressortir l’aveuglement des Juifs. Les premiers venaient voir le Messie dans le pays de ceux-ci, et ceux-ci ne l’y voyaient point. Ils le trouvèrent parmi eux sous la forme d’un enfant sans parole, et eux le renièrent quand il enseignait en leur présence. Accourus de loin, des étrangers adorèrent parmi eux le Christ dans un enfant quine disait .rien encore ; et eux, ses concitoyens, le crucifièrent dans la vigueur de l’âge et lors qu’il faisait des miracles. Les uns le reconnurent pour leur Dieu malgré la faiblesse de ses membres, et les autres n’épargnèrent pas même son humanité, malgré la puissance de ses couvres. Mais devait-on être plus frappé de voir une étoile nouvelle briller au moment de sa naissance, que de voir le soleil s’obscurcir au moment de sa mort?
Il est vrai, l’étoile qui conduisit les Mages à l’endroit même où était le Dieu-Enfant avec la Vierge sa Mère, et qui pouvait également les conduire jusqu’à la ville où il était né, disparut tout à coup et ne se montra plus i eux pour le moment. Ils durent interroger les Juifs sur le nom de la cité où devait naître le Christ, leur demander ce que disaient sur ce point les divines Ecritures ; et les Juifs durent répondre : « A Bethléem de Juda; car voici ce qui est écrit : Et toi, Bethléem, terre de Juda tu n’es pas la moindre des principales villes de Juda, puisque de toi sortira le Chef qui conduira mon peuple d’Israël (4) ». La divine Providence ne voulait-elle pas nous montrer par là que les Juifs ne conserveraient plus que les saints livres, pour éclairer les Gentils et s’aveugler eux-mêmes; et qu’ils les porte. raient dans le monde, non point comme un moyen de salut pour eux, mais comme un témoignage du salut qui nous serait accordé? Aussi, quand aujourd’hui nous citons les antiques prophéties relatives au Christ et dont les événements accomplis ont fait éclater la lumière, s’il arrive aux païens que nous voulons gagner de nous objecter qu’elles ne sont pas si anciennes, que nous les avons fabriquées après coup pour donner aux faits l’air d’avoir été prédits; nous ouvrons, pour dissiper ce doute, les exemplaires juifs. Ainsi les païens sont figurés par ces Mages à qui les Juifs faisaient connaître d’après l’Ecriture la ville où était né le Christ, sans qu’eux-mêmes se missent en peine soit de le rechercher, soit de le reconnaître.
- Maintenant donc, mes bien-aimés, enfants et héritiers de la grâce, réfléchissez à votre vocation, et puisque le Christ a été révélé aux Juifs et aux Gentils comme étant la pierre angulaire, attachez-vous à lui avec un amour dont rien ne dompte la persévérance. Oui, dès le berceau où reposait son enfance, ceux qui étaient près et ceux qui étaient loin l’ont également connu; les Juifs qui étaient près, dans la personne des bergers, et les Gentils qui étaient loin, dans la personne des Mages. Les uns sont venus à lui le jour même de sa naissance, et les autres aujourd’hui, d’après ce que l’on croit. S’il s’est manifesté aux premiers, ce n’est point parce qu’ils étaient savants; aux seconds, ce n’est point parce qu’ils étaient justes. L’ignorance n’est-elle pas le caractère de ces pasteurs des champs, et l’impiété, la marque de ces Mages sacrilèges ? Les uns comme les autres, toutefois, ont été attirés par la pierre angulaire; car elle est venue choisir ce qu’il y a d’insensé dans le monde pour confondre les sages (5), appeler les pécheurs et non les justes (6), afin que personne n’eût à s’enorgueillir de sa grandeur ni à désespérer de sa bassesse. Aussi n’est-il pas étonnant que les Scribes et les Pharisiens, pour se croire trop savants et trop justes, l’aient rejetée de leur édifice après avoir montré, par la lecture des oracles prophétiques, la ville où il venait de naître. Il n’en est pas moins devenu la première pierre de l’angle (7), accomplissant par sa Passion ce qu’il avait indiqué à sa naissance; et pour ce motif attachons-nous à lui avec ce mur où je vois les restes d’Israël qui doivent leur salut au choix de la grâce (8). Car ces Israélites, qui n’avaient pas à venir de loin pour se lier à la pierre angulaire, étaient figurés par les bergers, comme nous, qui avons été appelés de si loin, l’étions par les Mages, pour n’être plus des hôtes et des étrangers, mais pour être des concitoyens des saints, pour faire partie de la maison de Dieu, pour être bâtis ensemble sur le fondement des Apôtres et des Prophètes, pour avoir comme principale pierre angulaire Jésus-Christ même; lui qui a réuni les deux en un (9), afin de nous faire aimer l’unité dans sa personne, afin aussi de nous inspirer une ardeur infatigable à recueillir les rameaux qui, après avoir été greffés sur l’olivier franc en ont été détachés par l’orgueil pour s’attacher à l’hérésie, et que Dieu est assez puissant pour greffer de nouveau (10).
- Ps. XVIII, 1.
- Sag. VII.
- Ps. II, 10, 11.
- Matt. II, 1-6.
- I Cor. I, 27.
- Matt. IX, 13.
- Ps. CXVII, 22.
- Rom. XI, 5.
- Ephés. II, 11-22.
- Rom. XI, 17-24.
source: http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/augustin/index.htm
[1] Le mot « épiphanie » vient du verbe grec ἐπιφαίνω, epifàino (qui signifie « je me rends manifeste ») et du substantif féminin ἐπιφάνεια, epifàneia (qui peut signifier manifestation, apparition, venue, présence divine). En Saint Jean Chrysostome Έπιφάνια a pris la signification de « Nativité du Christ ».
[2] La parole « mage » qui est utilisée pour indiquer ces personnages ne doit pas être identifié avec la signification que nous lui donnons aujourd’hui. Ce vocable dérive du grec ‘magoi’ et indique en premier lieu les membres d’une caste sacerdotale persane et en suite babylonienne qui s’intéressait d’astronomie et d’astrologie. On pourrait les appeler : chercheurs, savants des phénomènes célestes
Les Mages sont interprétés comme Rois Mages sous l’influence de Isaïe 60,3, et la tradition a leur attribue les noms de Melchiorre, Gasparre e Baltasar. Selon l’Évangile de Matthieu (2,2) les Mages (pas précises dans le nombre), guidés en Judée par une étoile (ἀστέρα, da ἀστήρ, ‘astera’, étoile astre), apportent en don à l’Enfant Jésus, reconnu comme « roi des Juifs » de l’or (hommage à sa royauté) de l’encense (hommage à sa divinité) de la myrrhe (anticipation de sa future souffrance et mort rétentrice) et l’adorèrent.
[3] Dans l’Église, avec la permanence des vocations virginales – à travers le signe du renoncement au mariage et de la conséquente solitude et apparente infécondité – on transmet d’une manière vitale, vivante et pratique la certitude que :
– le cœur de l’être humain peut être rempli seulement par Dieu, et son ultime solitude peut être comblée seulement pas Sa « compagnie » :
– Jésus Christ, vivant et vrai, ici et maintenant, est Dieu incarné qui a offert et offre son vrai amour ;
– en cet amour est contenu et demandé chaque autre amour : en effet, l’on aime indissolublement « le Christ et ce qui est à Lui » ;
– il s’agit d’un amour dont la particulière fécondité est destinée à être visible en cette vie aussi.
Dans la communauté chrétienne les deux vocations – celle à la virginité consacrée et celle au mariage doivent être comprise et éduquées non comme alternative mais comme complémentarité. Toutefois il faut rappeler que les deux sont une vocation totale et totalisante et que la virginité témoigne mieux de la splendeur de la sollicitude et de l’amour définitif pour le Christ.