En 2019, le pape François a effectué sept voyages internationaux visitant onze pays sur quatre continents : l’ancien directeur par intérim de la salle de presse Alessandro Gisotti parle d’un « pontificat ‘itinérant’, ‘synodal’ » dans un article faisant le bilan de cette « année record pour les voyages apostoliques internationaux », dans Vatican News de ce lundi 23 décembre 2019, avec pour accents principaux les jeunes, la paix, l’environnement.
En « relisant » les voyages de cette année, écrit Gisotti, « on peut aussi retrouver les grands points de l’action pastorale de Bergoglio : les jeunes, dans le voyage au Panama pour les JMJ ; le dialogue interreligieux, dans les voyages aux Émirats arabes et au Maroc ; le dialogue œcuménique, dans les visites en Bulgarie et en Macédoine du Nord, puis en Roumanie. Aussi, la protection de l’environnement et le soin des pauvres dans le voyage au Mozambique, à Madagascar et à l’île Maurice ; enfin, la paix et la promotion des droits des femmes et des enfants comme points clés du voyage asiatique en deux étapes en Thaïlande et au Japon. »
Alessandro Gisotti affirme qu’ « il est significatif que cette année si pleine de voyages internationaux coïncide avec le centenaire de la lettre apostolique Maximum Illud de Benoît XV sur l’activité missionnaire dans le monde ». Avec ses voyages, écrit-il, le pape François « souligne précisément la dimension intrinsèquement missionnaire du disciple du Seigneur, appelé à être « en sortie » pour annoncer la Bonne Nouvelle dans le monde entier ».
Avec ses voyages, poursuit l’ancien directeur, le pape « apporte en effet la lumière dans des coins du monde où les mass medias ne vont jamais, mais qui grâce à sa présence deviennent « visibles » pour la communauté internationale ».
La « culture de la rencontre », ajoute Gisotti, « fait son chemin aussi grâce à ses voyages ». Des voyages effectués par le pape, explique-t-il, « durent bien au-delà du moment où le pape monte dans l’avion pour retourner à Rome » : « Non seulement pour les gens, mais aussi pour lui qui, dans une interview, a confié qu’il portait dans son cœur les personnes rencontrées au cours de ses voyages, qu’il prierait pour elles pour les situations douloureuses et difficiles. »
Alessandro Gisotti cite les paroles du pape François qui dit que « dans les voyages vous trouvez toujours des gens, des gens bien et vous apprenez beaucoup » (l’intervention du pape le 8 juin 2019 devant un groupe de jeunes reçus au Vatican dans le cadre de l’initiative Le Train des enfants) « Le sens profond du voyage » du pape, reprend Gisotti, c’est « rencontrer des gens, connaître les contextes ». « D’une certaine manière, comme le Washington Post l’a également noté récemment dans un article de Chico Harlan, poursuit l’ancien directeur, le pape utilise les voyages apostoliques pour « réformer l’Église » en se concentrant sur les périphéries d’où il puise la sève pour lancer de nouveaux processus d’évangélisation. »
Cependant, écrit Gisotti, le pape n’aime pas voyager. « Il est bien connu, écrit l’ancien directeur, que lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio quittait rarement son diocèse. Il y a eu peu de voyages internationaux, surtout en Amérique latine ou à Rome pour les Synodes et le Consistoire. » Mais « dans son diocèse, l’immense Buenos Aires, le futur pape ne s’était jamais arrêté. Au contraire, il avait beaucoup voyagé ».
C’était « un évêque « ambulant », callejero, au milieu des gens », explique Gisotti, « et qui a préféré passer son temps dans les Villas Miserias, dans les « banlieues existentielles » de la métropole, plutôt qu’au centre-ville. Un évêque, donc, toujours en déplacement dans son diocèse ».
Ainsi, résume Gisotti, « lorsqu’il est devenu pasteur de l’Église universelle », le pape François « a immédiatement senti que son diocèse était maintenant le monde et qu’il devait repartir, avec le même esprit qui l’avait animé jusqu’à présent, mais sur un espace beaucoup plus grand ».