« Une avancée pour la transparence de l’Eglise et un signal fort de collaboration avec les autorités légitimes d’un Etat démocratique » : c’est ainsi que le p. Hanz Zollner, membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, salue le rescrit du pape François abolissant le secret pontifical pour les cas d’abus sexuels commis par des membres du clergé.
Au lendemain de l’annonce, le 18 décembre 2019, le président du Centre pour la protection des mineurs de l’Université grégorienne explique sur désormais, « la documentation relative aux accusations et à l’enquête de cas d’abus sur mineurs pourra être demandée par la magistrature civile non seulement au Saint-Siège mais aussi aux diocèses ou aux congrégations religieuses ».
Cette coopération était déjà en actes dans certaines régions du monde, rappelle le jésuite allemand, en citant l’exemple des Etats-Unis, où les évêques ont confié leur documentation aux autorités. Là où il n’y avait pas de collaboration, il s’agit de « donner suite aux requêtes légitimes pour protéger les victimes, aller jusqu’au bout des enquêtes sur ces crimes et punir les coupables ».
En février dernier, lors du Sommet des présidents des Conférences épiscopales du monde, note-t-il encore, « il y a eu une prise de conscience et une volonté d’agir encore jamais vue ». Ainsi les organes du Saint-Siège ont pris « un nouvel élan » avec notamment la loi du 1er juin 2019 visant les couvertures des abus.
A l’avenir, le p. Zollner attend « le vademecum qui a été annoncé il y a quelque temps : des lignes-guides pour les tribunaux diocésains et les évêques du monde expliquant comment procéder en cas d’abus et selon quels critères punir certains crimes. Ce sera très utile surtout pour les terres de mission et pour les autres pays » où le système juridique est moins développé.
Il salue enfin le deuxième rescrit du pape, concernant la détention ou l’utilisation d’images pornographiques de mineurs âgés de moins de 18 ans – qui compte parmi les crimes les plus graves réservés à la Congrégation pour la doctrine de la foi. Ce délit concernait auparavant les mineurs de moins de 14 ans : il n’était pas « raisonnable » de fixer à cet âge, estime le p. Zollner, il fallait « s’adapter aux législations internationales ».
Père Zollner et père Lombardi © Vatican Media
Abolition du secret pontifical pour les abus : un signal fort, estime le p. Zollner
« Une avancée pour la transparence de l’Eglise »