Rencontre avec les jésuites, Bangkok, Thaïlande © Vatican Media

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Dialogue avec les jésuites de Thaïlande : "Je rêve d'une Eglise jeune, très proche des gens, fraîche"

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Ces chrétiens qui deviennent païens

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« Lorsque nous voulons que tout soit bien organisé, précis, rigide, défini de manière toujours égale, alors nous devenons des païens », a mis en garde le pape François devant 48 jésuites du sud-est asiatique, qu’il a rencontrés une demi-heure à Bangkok, durant son voyage en Thaïlande (19-23 novembre 2019). « Je rêve d’une Eglise jeune, très proche des gens, fraîche », a-t-il aussi confié.
Dans une conversation retranscrite par le père Antonio Spadaro, directeur de la Civiltà cattolica, il a expliqué : « Le chemin s’ouvre en marchant avec un esprit ouvert et pas avec des principes abstraits de diplomatie ». « Il est important de se laisser conduire par le Seigneur », qui ne passe pas toujours par les « autoroutes » mais par les « petits sentiers », que l’on trouve au moyen de « la prière, la contemplation de la réalité, le discernement et l’action ».
Évoquant les Conférences mondiales sur le climat, le pape a regretté « les conflits » dus aux intérêts économiques de certains pays. Mais il a noté que les individus étaient devenus « beaucoup plus conscients » de l’enjeu environnemental, spécialement les jeunes : « Aujourd’hui ce sont les jeunes qui comprennent avec le cœur que la survie de la planète est un thème fondamental. »
Pour le pape, le travail auprès des réfugiés est « un lieu théologique », tandis que le monde pratique « la politique de la mise à l’écart » : « La cruauté impressionnante de certains centres de détention en Libye me fait mal au cœur », a-t-il confié. Si l’Eglise est un hôpital de campagne, un des domaines « où il y a le plus de blessés est celui-ci », a insisté le pape : « nous devons le fréquenter davantage ».
Parmi les autres sujets abordés : l’accueil des divorcés-remariés. La « casuistique » n’est pas la réponse chrétienne, a-t-il affirmé. Il faut, comme le préconise le chapitre 8 d’Amoris laetitia, « faire un chemin d’accompagnement et de discernement pour trouver les solutions. Et cela n’a rien à voir avec la morale de la situation, mais avec la grande tradition morale de l’Eglise ».
Enfin, le pape a parlé d’un missionnaire français en Thaïlande, qui lui avait rendu visite au Vatican : « Il est arrivé comme missionnaire ici il y a quarante ans. Il est venu (au Vatican) avec une vingtaine de paroissiens qu’il avait baptisés. Il a pu aussi baptiser aussi les enfants de ces derniers : les gens se mariaient jeunes et il a été le premier évangélisateur dans cette région. Voilà, je rêve d’une Eglise jeune, très proche des gens, fraîche. »
« Vous jésuites, vous devez faire tout votre possible pour élever le niveau social », a-t-il conclu en mentionnant l’exploitation et le tourisme sexuel.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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