Au camp de Moria à Lesbos, le cardinal Konrad Krajewski dénonce des conditions de vie toujours plus inhumaines pour les réfugiés, avec l’arrivée de l’hiver. C’est ce que rapporte Vatican News ce 3 décembre 2019, suivant les pas de l’aumônier apostolique sur l’île grecque d’où il doit ramener 33 personnes accueillies par le Vatican.
Des tentes, un peu d’eau, pas d’électricité, et trois fois plus de migrants qu’en mai dernier, c’est ce que l’on trouve à Moria : 15 000 personnes, en majorité des Afghans d’ethnie hazara – persécutés chez eux – des Syriens, mais aussi des Somaliens, y vivent, tandis que leur environnement se dégrade.
Les 33 personnes que l’aumônier accompagnera à Rome seront hébergées par la communauté Sant’Egidio à Santa Maria in Trastevere ou dans des appartements de paroisses. Ramener à Rome quelques réfugiés peut sembler « une goutte d’eau », mais « une goutte importante vers l’espérance et la vie », affirme le cardinal Krajewski qui apporte sur place de l’argent pour les mères d’enfants en bas âge, ainsi que des chapelets du pape.
Au micro de Vatican News, l’aumônier voit ce nouveau couloir humanitaire comme un “pont” entre Lesbos et la Ville éternelle : « Nous voulons offrir à ces personnes nos maisons et être miséricordieux comme Jésus lui-même… En voyant des milliers d’enfants qui grandissent dans ce camp, des parents qui ne peuvent pas travailler, nos cœurs se brisent. »
Si l’humanité a « la place de les accueillir », il faut cependant « la bonne volonté de ceux qui gouvernent pour vider ces ‘camps de concentration’ », souligne-t-il encore.
