Mgr Vincenzo Paglia © L'Osservatore Romano

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"Retrouver une spiritualité de la guérison", par Mgr Paglia

Congrès de la Fondation Don Carlo Gnocchi

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« Je crois qu’il est urgent, même dans l’Église, de retrouver une spiritualité de la guérison », affirme Mgr Vincenzo Paglia, président de l’Académie pontificale pour la vie. « Les miracles sont possibles », ajoute-t-il : « ils ne se produisent pas sur les crêtes des pratiques ésotériques, mais seulement dans le vaste champ de l’amour ».
Mgr Paglia est intervenu sur le thème « Rester auprès de la vie » en ouvrant, ce 30 octobre 2019, les travaux du congrès de la Fondation Don Carlo Gnocchi, à Rome, indique un communiqué de l’Académie. Le congrès, intitulé « Toujours au côté de la vie, entre science, conscience et compassion », a rassemblé près de 150 membres de la Fondation.
Soigner, affirme Mgr Paglia, « requiert l’horizon de l’amour, le seul dans lequel se réalise cette profonde implication entre ceux qui soignent et ceux qui sont soignés. Sur cet horizon, les malades deviennent les frères et sœurs sur lesquels il faut verser non seulement les compétences techniques et scientifiques, mais aussi la passion pour leur rétablissement ». « Trop souvent, regrette le président, le médecin, l’infirmière, le prêtre, les proches se tiennent devant le patient, étrangers à sa faiblesse. L’audace de l’amour doit être ajoutée à l’indispensable professionnalisme scientifique. C’est malheureusement une dimension qui semble diminuer dans la société contemporaine. Et souvent aussi dans les communautés chrétiennes. »
« Pour les chrétiens, poursuit Mgr Paglia, la guérison des blessures corporelles n’a jamais été séparée de la foi en la résurrection de la chair. Un mystère d’espérance pour la totalité de la condition humaine … qui devrait, à mon avis, être retrouvé et prêché avec une plus grande audace. Ne pas séparer le soin du corps de celui de l’esprit est la condition souveraine d’un humanisme total, qui honore la dignité de la personne réelle.»
La maladie, explique le président, n’est pas « un simple fait biologique : elle doit également être lue comme une métaphore de la vie qui est également accompagnée de douleur et de souffrance. C’est un mystère qui marque nos vies ».
Dans son intervention, Mgr Paglia appelle à « opposer à la culture du déchet la culture des soins ». Il s’agit d’ « une culture qui s’étend à toute la vie, à la fois dans sa dimension temporelle et dans celle du sens, explique-t-il. Cela dépasse donc la dimension de la santé ou le secteur de la santé. Le soin concerne à la fois le niveau des relations interpersonnelles et celui de leur structuration au niveau social ».
En évoquant « les progrès de la médecine », le président de l’Académie, souligne « des résultats extraordinaires » qui provoquent aussi des « situations paradoxales ». Par exemple, dit-il, « les soi-disant ‘états végétatifs’ (qui en réalité ne sont ni des ‘états’, car ils sont très dynamiques et oscillants, ni ‘végétatifs’, car les humains ne sont jamais comparables à la condition végétative). Nous aurons de plus en plus de réalité de co-morbidité, utilisant des greffes, des prothèses et des greffes de matériaux bioniques qui remplissent des fonctions biologiques que nos organes ne sont plus en mesure d’exercer. Prolonger la vie signifie prolonger la durée de vie avec des maladies. »
Dans ce contexte, note Mgr Paglia, « l’être humain risque de devenir lui-même l’otage de la technique qui ». La solution, estime-t-il, réside dans une vision humaine de la souffrance et de la maladie.
Il conclut son intervention en citant l’écrivain Ennio Flaiano qui, dans les années 1960, avait écrit le scénario d’un film dans lequel il imaginait le retour du Christ sur la terre : « Un homme a conduit sa fille malade à Jésus et lui a dit : Je ne veux pas que tu la guérisses, mais que tu l’aimes. Jésus a embrassé cette fille et a dit : En vérité, cet homme a demandé ce que je peux vraiment donner. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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