Archives secrètes du Vatican

Archives secrètes du Vatican

Les "Archives secrètes" changent de nom et deviennent "Archives apostoliques"

Print Friendly, PDF & Email

Motu proprio du pape François

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

Les fameuses « Archives secrètes » du Vatican s’appelleront désormais « Archives apostoliques » : le pape François l’a décrété dans un Motu Proprio rendu public ce 28 octobre 2019.
Le pape explique sa décision d’adapter cette institution multiséculaire (née au XVIIe siècle) à l’époque actuelle : « Désormais, les Archives secrètes du Vatican actuelles, dans l’évolution de leur identité, de leur structure et de leur mission, seront appelées Archives apostoliques du Vatican ». Une dénomination, précise le pape, qui « met en évidence le lien étroit entre le siège romain et les Archives, instrument indispensable du ministère pétrinien, et qui en même temps en souligne la dépendance immédiate au pontife romain ».
Au fil du texte, le pape retrace l’histoire de ces Archives, qui reçurent le nom de « secrètes » en latin au cours de la moitié du XVIIe siècle : nées de la « Bibliothèque secrète » – ce qui signifiait que les ouvrages étaient sous la juridiction directe du pape – elles s’intitulèrent d’abord Archivum novum, puis Archivum Apostolicum, et enfin Archivum Secretum à partir de 1646.
Le philosophe et mathématicien allemand Gottfried Wilhelm von Leibniz, rappelle-t-il, les considérait en 1702 comme les archives centrales de l’Europe (quod quodam modo totius Europae commune Archivum censeri debet). Un service « ecclésial et culturel méritoire » enrichi aussi grâce aux « nouvelles technologies », souligne le pape.
Si l’adjectif « secrètes » était justifié au XVIIe siècle car Paul V désignait ainsi ses archives « privées » vers 1610-1612, il l’est moins aujourd’hui puisque, fait-t-il observer, la compréhension de la langue latine s’est perdue. Le terme « secrètes » a donc « commencé à être mal compris », à être connoté de « nuances ambiguës voire négatives ». En effet, le terme Secretum a été associé au mot « secret » qui sous-entend de façon « préjudiciable » quelque chose de « caché » ou « réservé à quelques-uns ».
Pour le pape François, c’est « tout le contraire de ce qu’ont toujours été et entendent être les Archives secrètes du Vatican », qui comme le disait Paul VI, conservent « les échos et les vestiges » du passage du Seigneur dans l’histoire. Et l’Eglise « n’a pas peur de l’histoire, au contraire elle l’aime ».
Les premiers manuscrits conservés aux Archives datent du pontificat de Grégoire VII (1073-1085). En 1881, Léon XIII ouvrit les Archives à la recherche. Aujourd’hui, l’institution reçoit en permanence du nouveau matériel, de la curie romaine et de la diplomatie pontificale dans le monde. En mars 2020, par disposition du pape François, la consultation s’étendra jusqu’à la fin du pontificat de Pie XII.

Share this Entry

Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel