Un ministère pastoral de présence, et non de visite, c’est le principal défi que l’Église catholique doit affronter en Amazonie, affirme le cardinal autrichien Christoph Schönborn, archevêque de Vienne, qui fait partie du groupe responsable de la rédaction du document final du synode.
Dans une interview à Vatican News en anglais du 19 octobre 2019, le cardinal Schönborn a souligné que si ces communautés dispersées sur des centaines de kilomètres de la région amazonienne avaient un prêtre en visite une fois par an, il ne s’agissait pas d’un ministère pastoral de la présence.
Evoquant le débat synodal sur de nouvelles formes de ministère, le cardinal a exprimé sa « surprise » du fait que « le diaconat permanent n’est pas tellement présent en Amazonie, alors qu’il y a beaucoup de discussions sur les viri probati (l’ordination de baptisés à la « vertu éprouvée » et mariés – réd.) ».
Or, a-t-il rappelé, le Concile Vatican II « nous a donné la permission d’ordonner des hommes mariés qui ont donné un bon témoignage de leur vie de famille ou de leur vie professionnelle, de leur foi chrétienne, pour être des diacres permanents ». « Alors, a-t-il demandé, pourquoi ne pas commencer avec les diacres viri probati dans les villages ? Préparez-les en tant que catéchistes, en tant que diacres, avant de demander s’ils peuvent devenir prêtres ? »
Rôle des femmes
Le cardinal a confié qu’il avait été impressionné en écoutant les interventions sur les femmes et sur leur rôle décisif dans les villages : « Elles font déjà ce qui est possible et ce n’est même pas un ministère institué, mais elles le font : elles baptisent, elles président aux funérailles, elles essaient de bénir les mariages. »
Le cardinal Schönborn a précisé que dans son propre diocèse de Vienne, ces dernières années, il avait promulgué un décret permettant aux femmes de présider les obsèques.
Principalement écouter
Le cardinal Schönborn a indiqué qu’il n’avait pas fait de propositions « parce que, a-t-il expliqué, je suis ici parmi les quelques Européens du synode, et je pense que notre rôle est principalement d’écouter ».
En revanche, il a posé des questions : « Qu’est-ce que cela signifie que 60% de la population chrétienne d’Amazonie soit plus ou moins pentecôtiste ? Qu’est-ce que cela signifie pour nous, Église catholique, le fait qu’un si grand nombre de nos membres aient quitté l’Église catholique traditionnelle, qu’est-ce que cela signifie pour notre travail pastoral ? »
« Les pentecôtistes sont présents dans la plupart des villages, a-t-il souligné. Le défi ne consiste donc pas principalement en de nouveaux ministères, mais en une meilleure présence.»
Avec une traduction d’Hélène Ginabat
Le card. Schönborn et le pape François, Capture CTV
Amazonie : un ministère pastoral de présence, le principal défi, pour le card. Schönborn
Travail sur le document final