« Le Saint-Siège déplore les crimes de haine, les actes d’intolérance, la discrimination et la violence à l’égard de toute personne humaine et a condamné à plusieurs reprises et avec détermination les violences contre les personnes et tous les signes de discrimination injuste », a déclaré Mgr Joseph Grech, conseiller de la Mission permanente du Saint-Siège auprès des organisations internationales à Vienne.
Il est intervenu, le 25 septembre 2019, à la séance de travail sur le crime de haine de la réunion sur la mise en œuvre de la dimension humaine (HDIM 2019) qui se tient à Varsovie (Pologne), du 16 au 27 septembre.
« Le Saint-Siège a toujours insisté – et continue d’insister – sur le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion », a déclaré Mgr Grech.
Il a exprimé « une profonde préoccupation » du fait que « dans l’ensemble de la zone couverte par l’OSCE » « de nombreuses personnes et communautés continuent de faire l’objet de menaces ou d’actes d’hostilité ou de violence en raison de leur identité raciale, ethnique ou religieuse, ou devenir victimes d’autres actes d’intolérance et de discrimination ».
« Les actes d’intolérance et de discrimination constituent une menace pour la cohésion sociale dans les États participants, a-t-il noté, touchant non seulement la victime, mais également l’ensemble de la communauté. »
Le conseiller de la Mission permanente du Saint-Siège a rappelé « qu’il n’existe pas de définition universelle de la notion de crime de haine et, en particulier, d’accord universel sur les caractéristiques des personnes qui devraient être protégées par une législation et des politiques spécifiques ».
Les États membres de l’OSCE, a-t-il expliqué, ont « convenu par consensus de limiter l’intérêt spécifique de l’OSCE concernant les domaines de la tolérance et de la non-discrimination aux phénomènes susceptibles de menacer la sécurité et la stabilité de la région ». « La raison de cette portée circonscrite de l’intérêt de l’OSCE ne visait pas à ignorer certains groupes, mais à refléter la nature de l’Organisation en tant qu’organisation de sécurité », a souligné Mgr Grech.
Il a également rappelé « qu’il existe un large consensus dans la région de l’OSCE qui considère la race, l’appartenance ethnique, la nationalité, la religion ou les convictions comme des catégories protégées dans les lois nationales sur les crimes motivés par la haine ». « En revanche, a dit Mgr Grech, il n’existe pas de consensus sur les autres catégories plus ou moins protégées. »
Au cours des dernières décennies, a noté le conseiller de la Mission permanente du Saint-Siège, « des notions discutables des droits de l’homme ont été avancées » : elles « sont en contradiction avec la culture de nombreux pays ; ces derniers ont le sentiment qu’ils ne sont pas respectés dans leurs traditions sociales et culturelles, mais plutôt négligés par rapport aux besoins réels ».
« Paradoxalement, au nom même des droits de l’homme, nous assistons à la montée des formes modernes de colonisation idéologique par les plus forts et les plus riches, au détriment des plus pauvres et des plus vulnérables », a souligné Mgr Grech.
« Notre délégation, a-t-il conclu, continue de souligner que les activités du BIDDH (l’institution chargée de la promotion des droits de l’homme au sein de l’OSCE – ndlr) devraient être ‘fondées sur les engagements existants’, en s’abstenant d’affirmations ou de propositions concernant des lois sur les crimes motivés par la haine qui ne sont pas fondées sur des engagements de l’OSCE ou du droit international. »
Conférence de l'OSCE à Vienne © OSCE press office
OSCE : le Saint-Siège condamne les crimes de haine et l'intolérance
Déclaration de Mgr Joseph Grech à Varsovie