« L’Église veut concrétiser son engagement envers la compassion et la justice de l’Évangile en Amazonie », a déclaré P. Michael Czerny SJ, secrétaire du dicastère pour le service du développement humain intégral et secrétaire spécial du synode pour l’Amazonie. « Avec l’aide du synode, a-t-il noté, il sera possible d’initier des actions pastorales et environnementales en Amazonie et de réaffirmer les modalités du fait « d’être Église » qu’impliquent de telles actions. »
P. Czerny a publié un article « L’église en Amazonie et le développement humain intégral » dans L’Osservatore Romano en italien du 31 juillet 2019, en vue de l’assemblée spéciale du Synode des évêques (du 6 au 27 octobre 2019) convoquée par le pape François sur le thème : «Amazonie : nouveaux parcours pour l’Église et pour une écologie intégrale».
Dans son article, P. Czerny affirme que le « souci de s’engager est explicitement repris dans le dernier chapitre de l’Instrumentum laboris, qui résume les défis et les espoirs d’une Église prophétique de la région amazonienne ».
« Le social et le naturel, l’environnement et la pastorale, écrit-il, ne peuvent et ne doivent pas être séparés.» « Le prochain synode, note le secrétaire, s’engage à aider à réparer les violations commises dans une partie du monde où les conséquences des idées fausses et des pratiques néfastes sont particulièrement graves. »
L’encyclique Laudato si ’, rappelle P. Czerny, « offre …une longue analyse des conditions de l’Amazonie ». Cette « situation » « a plusieurs causes », mais « un point de départ fondamental est le fait que les peuples autochtones voient menacés leurs territoires délimités par des intérêts qui les exploitent et se voient souvent refuser le droit à leurs propres terres ».
« Cela constitue une violation du droit international et des conventions, affirme le secrétaire : « La Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones (approuvée le 13 septembre 2007), à laquelle le pape a fait référence à plusieurs reprises, énonce des droits importants tels que l’autodétermination, en vertu de laquelle ces peuples décident librement de leur statut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel. »
« En réalité », constate P. Czerny, on voit « l’inégalité des forces » « en plus de l’imposition d’un soi-disant modèle de développement, qui continue de causer de grandes perturbations sociales, la vulnérabilité, la dégradation des relations, la migration , chômage, violence et faim dans de nombreuses communautés autochtones ». « Le manque de reconnaissance, de démarcation et de propriété des territoires » « a entraîné un nombre alarmant de décès dus à de nouvelles maladies ou à une nature violente ».
« L’Église, affirme P. Czerny, dans son rôle pastoral, travaille en faveur des victimes et, dans son rôle prophétique, s’oppose aux abus. »
« Les papes, à partir du pape Léon XIII à la fin du XIXe siècle, du concile Vatican II et de la Doctrine sociale de l’Église offrent des directives claires, explique-t-il. En réponse à un modèle de société dominant qui produit exclusion et inégalité et à un modèle économique qui tue les hommes et les femmes les plus vulnérables et détruit la maison commune, la mission de l’Église comprend en effet un engagement prophétique à la dignité de tous les êtres humains sans distinction, justice, paix et intégrité de la création. »
P. Czerny cite le pape François qui « disait clairement : « Je pense que le problème essentiel est de savoir comment concilier le droit au développement, y compris social et culturel, avec la protection des caractéristiques des autochtones et de leurs territoires. […] En ce sens, le droit au consentement préalable et éclairé devrait toujours prévaloir. » (Discours prononcé devant les représentants des peuples autochtones à l’occasion de la 40e session du Conseil des gouverneurs du Fonds international de développement agricole, FIDA, 15 février 2017). »
Le secrétaire spécial du synode conclut son article par une autre citation du pape François : « À partir du cœur de l’Évangile, nous reconnaissons la connexion intime entre évangélisation et promotion humaine, qui doit nécessairement s’exprimer et se développer dans toute l’action évangélisatrice. » (Evangelii gaudium, 178)
Père Michael Czerny SJ, capture @ migrants-refugees.va
Synode sur l’Amazonie : « concrétiser son engagement envers la compassion »
L’église en Amazonie et le développement humain intégral