« Regarder Jésus purifie notre vue et nous prépare à tout regarder avec des yeux neufs » : c’est ce qu’écrit le pape François à l’occasion de la 40e édition du « Meeting pour l’amitié entre les peuples », qui s’est ouvert à Rimini (Italie) le 18 août 2019.
Le pape a fait parvenir un message à Mgr Francesco Lambiasi, évêque de Rimini, par l’intermédiaire du cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin. L’initiative, à laquelle participent des milliers de personnes de religions et de cultures diverses, a été lancée par le mouvement catholique « Communion et Libération » fondé par don Luigi Giussani.
Le thème de cette édition – « Ton nom est né de ce que tu regardais » – est tiré d’un poème du pape Jean-Paul II et fait référence à Véronique qui a essuyé le visage du Christ sur le chemin de la Croix.
« Combien d’oubliés ont un besoin urgent de voir le visage du Seigneur pour pouvoir se retrouver eux-mêmes ! lit-on dans le message. L’homme d’aujourd’hui vit souvent dans l’insécurité … étranger à lui-même … il se laisse facilement saisir par la peur… Comment l’homme peut-il se retrouver et espérer ? Il ne peut le faire que par un raisonnement ou une stratégie. Voici donc le secret de la vie, celui qui nous fait sortir de l’anonymat : fixer nos yeux sur le visage de Jésus et se familiariser avec Lui. .. En rencontrant Jésus, en regardant le Fils de l’homme, les pauvres et les simples se sont retrouvés, ils se sont sentis profondément aimés par un amour sans mesure. »
À une époque, poursuit le message, « où les gens sont souvent des personnages anonymes et sans visage parce qu’ils n’ont personne sur qui poser les yeux, la poésie de saint Jean-Paul II nous rappelle que nous existons parce que nous sommes en relation ».
Le pape François « aime souligner cela » en se référant à l’épisode l’évangile sur la vocation de saint Matthieu. Dans son homélie du 21 septembre 2015 à Holguin, à Cuba, le pape a expliqué comment le regard du Christ avait changé la vie de Matthieu : « Il l’a regardé sans hâte, il l’a regardé en paix. Il l’a regardé avec des yeux de miséricorde ; il l’a regardé comme personne ne l’avait regardé avant. Et ce regard a ouvert son cœur, l’a rendu libre, l’a guéri, lui a donné une espérance, une nouvelle vie. »
« C’est ce qui fait du chrétien une présence au monde différente de tous les autres, dit le message, car elle apporte l’annonce dont – sans le savoir – les hommes et les femmes de notre époque ont plus soif : c’est parmi nous Celui qui est l’espérance de la vie. Nous serons ‘originaux’ si notre visage est le miroir du visage du Christ ressuscité. »
À la fin du message, le pape François « espère que la réunion sera toujours un lieu hospitalier, où les gens pourront ‘fixer les visages’ et faire l’expérience de leur propre identité. C’est la plus belle façon de célébrer cet anniversaire, sans nostalgie ni peur, toujours appuyée par la présence de Jésus immergé dans son corps qui est l’Église ».
