« L’Eglise en Amazonie et le développement humain intégral, engagement prophétique pour la dignité de tous les peuples » : c’est la tribune du p. Michael Czerny, sous-secrétaire du Dicastère pour le service du développement humain intégral et secrétaire spécial du Synode pour l’Amazonie (6-27 octobre), dans L’Osservatore Romano du 1er août 2019.
Dans les pages du quotidien du Vatican, le jésuite explique l’objectif du prochain synode des évêques sur l’Amazonie : « lancer des actions pastorales et environnementales en Amazonie ». « Le social et le naturel, l’environnement et la pastorale, ne peuvent pas et ne doivent pas être séparés », souligne-t-il en constatant que « des cloisonnements réducteurs – intellectuels et spirituels, entrepreneuriaux et politiques – ont mis en danger la vie humaine sur la Terre, maison commune de l’humanité ».
Le prochain synode, poursuit le p. Czerny, s’engage à « aider à assainir les violations d’une partie du monde où les conséquences d’idées erronées et de pratiques nuisibles sont particulièrement sérieuses ». Il évoque les différentes causes des difficultés de l’Amazonie : « Il y a des responsabilités locales et multinationales qui soutiennent et encouragent des investissements, publics ou privés, qui ont des impacts dévastateurs sur l’environnement amazonien et sur ses habitants. »
« Les populations indigène voient leurs territoires menacés par des intérêts qui les exploitent et souvent le droit à leur terre leur est nié », dénonce le sous-secrétaire – numéro 3 – du dicastère. Et de déplorer « l’inégalité des forces », « le manque flagrant de respect des droits constitutionnels », « l’imposition d’un modèle de développement » forcé, « à cause d’une grande désarticulation sociale, d’une vulnérabilité, d’une dégradation des relations, des migrations, du chômage, de la violence et de la faim dans de nombreuses communautés autochtones ».
« En réponse à un modèle dominant et une société qui produit exclusion et inégalité, et à un modèle économique qui tue les hommes et les femmes les plus vulnérables et détruit la maison commune, poursuit le p. Czerny, la mission de l’Eglise inclut un engagement prophétique pour la dignité de tous les êtres humains sans distinction, pour la justice, la paix et l’intégrité de la création. » Pour le Vatican, « le ministère pastoral de l’Eglise ne doit pas être dissocié de la promotion humaine et de l’écologie intégrale ».
En Amazonie, conclut-il, « le “bien vivre” des peuples indigènes dépend principalement de la démarcation de leurs territoires et de leur respect scrupuleux ». « L’Eglise est au côté des populations indigènes dans la sauvegarde de leur territoire », dans la conscience de « toutes ces grandes dynamiques et ces grands défis, menaces et promesses ».
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Amazonie : l'engagement de l'Eglise, par le p. Czerny
Tribune dans L’Osservatore Romano