« Pour que ceux qui administrent la justice œuvrent avec intégrité, et que l’injustice qui traverse le monde n’ait pas le dernier mot. » C’est l’intention de prière du pape François pour le mois de juillet 2019.
Voici l’éditorial du p. Daniel Régent sj, directeur national du Réseau mondial de prière du pape en France (RMPP).
Pour une justice source d’espérance
« Pour que ceux qui administrent la justice œuvrent avec intégrité, et que l’injustice qui traverse le monde n’ait pas le dernier mot. »
L’intention de ce mois de juillet est double. Elle concerne ceux qui administrent la justice et aussi l’injustice qui court dans le monde. Qu’elle n’ait pas le dernier mot !
Nous prions d’abord pour des personnes chargées de rendre justice. Cette tâche et ce lieu sont tout à la fois beaux et redoutables. Lorsque deux intérêts divergents se confrontent, il faut chercher à établir les faits, déterminer où se trouvent les torts, sanctionner selon la loi et, à travers ce travail, soigner le tissu social. Or la justice est un lieu où souvent les passions sont exacerbées et avec les passions, les pressions de toutes sortes : politiques, financières, sociales. La médiatisation des affaires est aussi un instrument de pression. Les personnes concernées ne sont pas seulement les juges, mais toute personne qui de près ou de loin sera amenée à intervenir ou à commenter : juge, juré, avocat, mais aussi enquêteur, greffier, journaliste, associations militantes ; et encore, les politiques qui proposent les lois, les juristes qui les rédigent, etc… Les lois peuvent être injustes en favorisant des intérêts financiers particuliers ou certaines catégories de personnes. L’expérience dans le monde et dans l’histoire montre que tous les moyens peuvent être utilisés pour fausser la balance de l’équité et ensuite de la justice. Le manque d’intégrité commence loin des prétoires. Les juges se trouvent au bout de la chaîne et il serait dérisoire de les accabler sans reconnaître qu’ils reçoivent parfois des dossiers empoisonnés.
Nous prions également pour que l’injustice qui traverse le monde n’ait pas le dernier mot. Il faut le reconnaître, la passion traverse les mers et les cœurs. L’idée que quelqu’un se fait de ce qui est juste n’est pas une idée universelle mais particulière. Quelle personne, quel pays peut affirmer seul que telle attitude concernant l’immigration est juste ; que c’est à tel ou tel pays de faire plus d’efforts pour la protection de la planète ? La peur est bien mauvaise conseillère et elle est partout à l’œuvre ; la recherche du confort personnel est une tentation qui aveugle. La justice qui réclame de jouir au moins d’autant de biens que les autres mène à la guerre. Oui, l’injustice qui traverse le monde est un monstre qui veut prendre le pouvoir et fait de ses serviteurs des tortionnaires pour les autres et des esclaves pour eux-mêmes. Face à ce monstre, il n’y aurait que la faiblesse. Le choix alors n’en serait pas un.
La réponse de Jésus à tout cela est lapidaire : « Heureux les persécutés pour la justice, le Royaume de Dieu est à eux » (Mt 5,10). Il ne s’est pas payé de mots, il a pleinement vécu cela. Ceux qui le suivent sur ce chemin connaîtront la véritable paix, souvent au cœur des épreuves. Le Seigneur est le juge et l’avocat qui met au large la vie de chacun. Fions-nous à lui ; en lui l’injustice n’a pas le dernier mot. L’expérience prouve qu’il ne ment pas.
Procès Bambino Gesù, Tribunal du Vatican © L'Osservatore Romano
Intention de prière du pape pour juillet : pour ceux qui administrent la justice
Editorial « Pour une justice source d’espérance »