Journée mondiale pour l'alimentation 2017, FAO © L'Osservatore Romano

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L’agriculture familiale, pour éradiquer la faim : message à la FAO (traduction complète)

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L’importance de l’activité de la femme et de l’éducation des jeunes

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L’agriculture familiale doit être encouragée, accompagnée, soutenue, parce qu’elle contribue efficacement à « éradiquer la faim », explique le pape François dans un message à la FAO.
Le pape François a adressé un message au Directeur général de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), M. José Graziano da Silva, à l’occasion de l’inauguration du décennie de « l’agriculture familiale » des Nations Unies (2019-2028).
Avec cet objectif de la « Faim Zéro », le pape François invite à « unir les efforts », à travailler «  avec détermination et promptitude », à mettre en place des « actions concrètes » en tenant compte « des droits humains fondamentaux et de la solidarité intergénérationnelle ».
Le pape insiste sur l’agriculture familiale comme un « humus fécond » et un «  modèle de comportement pour une agriculture durable », qui a « des conséquences bénéfiques, non seulement pour le secteur agricole, mais également pour toute l’humanité et pour la protection de l’environnement ».
Le pape souligne dans ce cadre l’importance de la contribution de l’activité des femmes et de l’éducation des jeunes.
Le message est en date de ce mercredi 29 mai 2019 et il est publié par le Saint-Siège ne espagnol et en anglais.
 
Voici notre traduction rapide, de travail, du message du pape François.
AB
Message du pape François
Au professeur José Graziano da Silva
Directeur général de l’Organisation des nations unies
pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
Illustre directeur,
Je vous écris en ce jour qui marque le début de la décennie des Nations Unies pour l’agriculture familiale (2019-2028), une initiative visant à atteindre l’objectif « Faim Zéro 2030 » et à atteindre le deuxième objectif de développement durable du Programme 2030: « Réduire la faim, obtenir la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable ».
La famille est formée d’un réseau de relations et c’est là que l’on apprend à vivre avec les autres et à être en harmonie avec le monde qui nous entoure. C’est pourquoi elle représente cet humus fécond et ce modèle de comportement pour une agriculture durable, qui a des conséquences bénéfiques, non seulement pour le secteur agricole, mais également pour toute l’humanité et pour la protection de l’environnement. En ce sens, la famille aide à comprendre le lien qui existe entre l’humanité, la création et l’agriculture.
En même temps, dans la réalité familiale, on applique le principe de subsidiarité, qui est capable de façonner l’ordre social en tant qu’instrument régulant les relations. Grâce à une subsidiarité appropriée, les pouvoirs publics, du niveau local à la dimension internationale plus large, peuvent travailler avec la famille pour développer les zones rurales sans négliger l’objectif du bien commun et en donnant la priorité à ceux qui Ils se retrouvent dans une situation de plus grand besoin.
Dans cette « subsidiarité ascendante » qui nous permet d’écouter et de reconnaître notre prochain, on peut voir comment l’entreprise agricole familiale ne peut se passer de l’apport spécifique du génie féminin, si nécessaire dans toutes les expressions de la vie sociale (cf. Compendium de la doctrine sociale de l’Église, 295). La contribution de la femme à l’activité agricole est significative, en particulier dans les pays en voie de développement. Elles participent à toutes les étapes de la production alimentaire, du semis à la récolte, la gestion et les soins du bétail, et même dans les travaux les plus pénibles.
Enfin, la crise alimentaire dans les pays les moins développés et la grave crise économique et financière dans les pays développés ont suscité à différents endroits un effort renouvelé pour faire de l’agriculture non seulement un outil pour l’emploi, mais également pour le développement de l’individu et de la communauté. Le travail des jeunes dans l’agriculture, en plus de lutter contre le chômage, peut donner une nouvelle vigueur à un secteur qui est en train de devenir stratégique pour l’intérêt national de nombreux pays. Les objectifs envisagés dans l’Agenda 2030 ne peuvent ignorer la contribution des jeunes et leur capacité à innover.
Il est important de revoir le système éducatif pour qu’il réponde mieux aux besoins du secteur agricole et, par conséquent, d’intégrer les jeunes sur le marché du travail. L’intérêt et le talent des jeunes pour l’agriculture doivent être soutenus par un environnement éducatif adéquat et des politiques économiques qui leur fournissent les outils nécessaires pour exprimer leurs capacités et pour qu’ils deviennent ainsi des agents de changement et de développement pour leurs communautés, grâce à une vision de l’écologie intégrale. Le système éducatif doit surmonter le simple transfert de connaissances et intégrer la culture écologique qui doit envisager « un regard différent, une pensée, une politique, un programme éducatif, un style de vie et une spiritualité qui constituent une résistance à la progression du paradigme technocratique » (Laudato si ‘, 111). La transmission de ces valeurs qui trouvent leur lit naturel dans la famille peut forger la réalité locale et jusqu’à la vie internationale.
Monsieur le Directeur général, cette occasion que nous avons de réfléchir et de travailler en faveur de l’agriculture familiale en vue d’éradiquer la faim est une raison pour rendre la société encore plus consciente des besoins de nos frères et sœurs, qui manquent des ressources les plus élémentaires. Pour cela, il est nécessaire de doter les peuples d’une structure adéquate leur permette de se libérer de la faim. Cela sera possible si l’on unit les efforts, si l’on travaille avec détermination et promptitude, et on concrétise les actions avec une approche qui tienne compte des droits humains fondamentaux et de la solidarité intergénérationnelle comme base de la durabilité. Ces actions seront essentielles pour atteindre, notamment grâce à l’agriculture familiale, l’objectif fixé par le deuxième des Objectifs de développement durable.
Que le Seigneur bénisse les efforts et le travail des représentants des pays accrédités auprès de la FAO, de ceux qui font partie de cette organisation et de ceux qui ont contribué à rendre cette initiative possible au service de la grande famille humaine.
Vatican, le 29 mai 2019
FRANÇOIS
© Traduction de Zenit, Anita Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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