Union des supérieures générales, UISG © Vatican Media

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Vie consacrée: "Je veux y aller. Le Soudan du Sud, je le porte dans mon cœur", confie le pape François

Dialogue du pape François avec des Supérieures générales (5/5)

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« Je veux y aller. Le Soudan du Sud, je le porte dans mon cœur », confie le pape François aux religieuses rassemblées à Rome.

Le pape François a reçu en audience au Vatican les participantes à la Rencontre de l’Union internationale des Supérieures générales (UISG), le 10 mai 2019, dans la Salle Paul VI, à l’occasion de la XXIème Assemblée plénière, intitulée « Semeuses d’espérance prophétique », à laquelle ont participé environ 850 Supérieures générales provenant de 80 pays différents, du 6 au 10 mai, à Rome.

Après avoir fait remettre aux personnes présentes le discours préparé pour l’occasion, le pape a parlé d’abondance de cœur aux participants à l’audience (cf. Discours, traduit par Zenit), répondant ensuite aux questions qui lui ont été adressées par quelques religieuses.

Voici notre traduction de la cinquième question et de la cinquième réponse.

 AB

Cinquième question (en anglais)

Je suis sœur Alice Drajea, de la Congrégation des Sœurs du Sacré Cœur de Jésus, fondée par les missionnaires comboniens. Je suis la Supérieure générale des sœurs qui ont leur maison à Juba, au Soudan du Sud. En premier lieu, je voudrais vous apporter les salutations de la population du Soudan du Sud : les gens veulent que je vous dise combien ils sont reconnaissants pour les gestes que vous avez posés à l’égard des présidents du Soudan du Sud [Applaudissements]. Ils ont tous été honorés et reconnaissants pour votre geste mais beaucoup des personnes qui vivent dans les zones rurales n’avaient pas les moyens de voir ni de lire cet événement. En second lieu, nous voudrions vous remercier pour le nouvel évêque du diocèse de Torit. En tant que congrégation locale basée au Soudan du Sud, la seule qui se développe actuellement, nous sommes confrontées à de nombreux défis, mais celui que je voudrais porter à votre attention dans une question est le défi à l’intérieur de l’Église. Vous avez parlé de processus, qui est quelque chose de positif. En ce moment, nous avons au moins trois diocèses sans évêque et les deux autres ont des évêques qui ont déjà atteint l’âge de la retraite, comme ils nous l’ont dit, y compris notre archevêque Paulino Lukudu Loro. Maintenant, avec la situation du Soudan du Sud, je pense que nous avons besoin d’une Église forte, un diocèse fort avec des personnes qui sachent guider. Parce que, comme le dit l’Évangile, les brebis sans pasteur se perdent. Ma question est donc la suivante : combien de temps un diocèse sans évêque peut-il fonctionner et aller de l’avant ? Nous avons besoin d’un évêque. Et la dernière question : moi-même, et les personnes du Soudan du Sud, nous vous demandons de venir au Soudan du Sud. Merci !

Pape François

Merci beaucoup. C’est vrai ce que vous dites, il manque cinq évêques : deux sont déjà âgés et les trois autres diocèses sont vacants. Nous nous sommes donné du mal pour nommer le dernier, et on me dit que les processus des deux autres sont en cours. Espérons… Mais vous avez raison et là-bas, on souffre beaucoup parce que, pour visiter les catholiques, certains évêques doivent aller dans les camps de réfugiés parce que la situation n’est pas encore claire. C’est une des choses les plus importantes : la nomination des évêques. On ne trouve pas toujours des candidats adaptés, il faut attendre, mais au moins, nous pouvons dire à la sœur que nous prierons pour que l’on trouve de bons évêques ! Et il y a aussi les défauts humains : c’est un bon prêtre, mais il ne peut pas être évêque parce qu’il n’a pas telle dimension, il n’a pas développe telle autre… Ce n’est pas facile de chercher un candidat. Mais vous avez raison, accompagnons cela de notre prière. J’ai failli aller au Soudan du Sud avec l’archevêque de Canterbury. Mais cela n’a pas été possible. Nous avons promis d’y aller ensemble, l’archevêque anglican et moi-même. Peut-être cette année – peut-être, ce n’est pas une promesse ! – quand j’irai au Mozambique, à Madagascar, à Maurice [en septembre], peut-être que ce sera le temps pour y aller. Quand je dis le « temps », ce n’est pas le temps de la montre, c’est le temps mûr pour y aller. Je veux y aller. Le Soudan du Sud, je le porte dans mon cœur.

Mais je voudrais dire quelque chose de très beau sur le Soudan du Sud. Quand il y avait cette situation de laquelle on ne savait pas comment sortir, les dirigeants politiques ont reçu une proposition pour faire une retraite spirituelle ici, au Vatican, deux jours, et ils l’ont faite. Ils prenaient leur déjeuner dans la salle à manger commune, là où je déjeune, et je les voyais, là, à table, comme des novices : en silence, pendant qu’ils mangeaient. Ceux qui faisaient la guerre ! En silence parce qu’ils pensaient à la méditation qu’avait donnée le catholique, l’épiscopalien, l’anglican… mais pour nous unir, toujours. Aucune nation n’a fait cela, seulement eux, ils sont courageux. Et je dis : Seigneur, s’ils ont eu ce courage de donner un témoignage de ce genre, de venir faire une retraite spirituelle, donne-leur la possibilité d’avancer ! Là-bas, il y a le problème de la pauvreté et il y a la faim. Je voudrais y aller. Et il y a aussi un projet pour essayer d’y aller. La question des évêques est vraiment [un point important]… Et la vie religieuse aussi : aidez pour qu’elle grandisse bien, que ce soient des femmes fortes, qui portent cela, ce sera très important.

J’ai aimé ce témoignage, de ce coin de la géographie africaine, qui nous aidera beaucoup. Et je crois que là-bas, on peut dire : « Et vous, voulez-vous partir ? – Non ! », comme l’a dit la présidente.

Maintenant, c’est l’heure. Je voudrais continuer… Mais je prends au sérieux – si je suis vivant, je ne sais pas – l’invitation à participer au moins à une partie de la prochaine assemblée. Je crois que la motivation qu’a donnée la sœur est une véritable motivation, si je suis vivant, j’irai. Sinon, rappelez-le, rappelez-le à mon successeur ! Qu’il fasse la même chose ! Merci beaucoup, priez pour moi et je vous invite à prier ensemble le Regina Caeli.

 [Regina coeli]

[Bénédiction]

© Traduction de Zenit, Hélène Ginabat

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Hélène Ginabat

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