La force du pape François, ses impressions de Bulgarie et de Macédoine du Nord, les relations avec les Orthodoxes, diaconat des femmes, l’appel téléphonique à Jean Vanier: autant de questions posées par les journalistes dans l’avion de l’Alitalia – un A321 – qui ramenait le pape François de Skopje à Rome mardi soir, 7 mai 2019.
Il a rendu hommage aux patriarches orthodoxes: des « hommes de Dieu ». Il a évoqué les Premières communions de Rakovski, en Bulgarie, et la douceur des soeurs de Mère Teresa, en Macédoine du Nord.
« Je ne me fatigue pas pendant les voyages »
A Petas Nanev (TV bulgare), le pape a répondu en riant: « Tout d’abord, j’aimerais te dire que je ne vais pas voir de sorcier. Je ne sais pas, vraiment. C’est un don du Seigneur. Quand je suis dans un pays, j’oublie tout, mais pas parce que je le veux. J’ai l’impression de m’oublier et je suis juste là. Et puis ça me donne de la persévérance. Je ne me fatigue pas pendant les voyages. C’est après que je suis fatigué. Je crois que le Seigneur me donne la force. Je demande au Seigneur d’être fidèle, de le servir, que ces voyages ne soient pas du tourisme. Et puis… je ne travaille pas tant que cela ! », rapporte Vatican Media (Andrea Tornielli).
La douceur qui désarme l’insulte et les Premières communions
Spontanément, le pape a livré ses impressions du voyage en commençant par la douceur des soeurs de Mère Teresa: »Une chose m’a touchée : deux expériences fortes, l’une avec les pauvres ici en Macédoine aujourd’hui dans le mémorial de Mère Teresa. Il y avait beaucoup de pauvres, mais voir la douceur de ces sœurs qui s’occupaient des pauvres sans paternalisme, comme s’ils étaient des enfants. Une douceur, et aussi la capacité de caresser les pauvres. Aujourd’hui, nous sommes habitués à nous insulter : le politicien insulte l’autre, un voisin insulte l’autre, même dans la famille on s’insulte. Je n’ose pas dire qu’il y a une culture de l’insulte, mais c’est une arme à portée de main, même parler mal des autres, la calomnie, la diffamation. Voir ces sœurs qui s’occupaient de chaque personne comme s’il était Jésus. J’ai été frappé. Un jeune homme s’est approché de moi : la supérieure m’a dit : « C’est bien : priez pour lui parce qu’il boit trop… ». Elle l’a caressé avec la tendresse d’une mère. Cela m’a fait ressentir l’Église-mère. Et je remercie la Macédoine d’avoir ce trésor. »
« Et puis une autre expérience forte, a continué le pape, ce fut la Première communion en Bulgarie : j’ai été ému parce que ma mémoire est remontée à ma Première communion le 8 octobre 1944… J’ai vu ces enfants qui se s’ouvrent à la vie par une décision sacramentelle. L’Église protège les enfants, ils sont une limite parce qu’ils sont encore petits, mais ils sont une promesse, ils doivent grandir. J’ai senti à ce moment-là, que ces 245 enfants étaient l’avenir de l’Église et de la Bulgarie. »
Visite au patriarche Néophyte (Bulgarie), 5 mai 2019 © Vatican Media
La force du pape, les patriarches orthodoxes, Mère Teresa, Jean Vanier…, conférence de presse dans l'avion
Hommage aux patriarches orthodoxes et aux soeurs de Mère Teresa