Garde suisse pontificale, 4 mai 2019 © Vatican Media

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Garde suisse pontificale: une vocation au service de "la culture de la résurrection"

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Le pape reçoit les nouvelles recrues et leurs familles

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Le pape François encourage la Garde suisse pontificale à « témoigner du Christ ressuscité » et ainsi favoriser une « culture de la résurrection »: cela fait partie de leur vocation de baptisés, et de Gardes suisses, dans l’accueil des pèlerins et touristes.
Le pape a reçu les 23 nouvelles recrues de la Garde suisse pontificale et leurs familles, lors d’une audience, samedi 4 mai 2019, au Vatican, à la veille de son voyage en Bulgarie et en Macédoine du Nord, pendant lequel des Gardes suisses seront au service de sa sécurité.
Le pape François a également reçu en audience M. Ignazio Cassis, conseiller fédéral et chef du Département des affaires étrangères de la Confédération helvétique.

M. Ignazio Cassis (Confédération helvétique) © Vatican Media

M. Ignazio Cassis (Confédération helvétique) © Vatican Media

Les nouvelles recrues prêteront serment de fidélité lundi, 6 mai, dans la cour Saint-Damase ou à l’abri de la Salle Paul VI, selon la météo.
La cérémonie a lieu chaque année en l’anniversaire de la résistance héroïque que 147 Gardes suisses, qui ont sauvé au prix de leur propre vie celle du pape Clément VII, lors du sac de Rome par les lansquenets de Charles Quint, le 6 mai 1527. Le pape put se réfugier, par le mur fortifié appelé « passetto », au Château Saint-Ange et fuir ensuite à Orvieto.
Garde suisse pontificale, 4 mai 2019 © Vatican Media

Garde suisse pontificale, 4 mai 2019 © Vatican Media

Le pape François a exprimé sa gratitude pour le « service précieux et généreux » des gardes, un service à la fois de protocole et de sécurité, et il les a exhorter à une vie spirituelle qui leur permette de promouvoir ce qu’il appelle « la culture de la résurrection » même dans des « contextes existentiels où prévaut la culture de la mort ».
Renaître à une vie nouvelle
Le pape a décrit les formes que prend cette culture de mort: « Il vous arrive à vous aussi de rencontrer, que ce soit dans le service au Vatican, comme dans le temps que vous vivez à Rome, des personnes qui gisent dans les “tombeaux” contemporains de la douleur, du désarroi et du malaise, et attendent une lumière qui les fasse renaître à une vie nouvelle ».
Le pape a « exhorté » à cet apostolat de la résurrection: « Je vous exhorte, chers gardes, à leur transmettre une parole de réconfort, un geste de fraternité, pour devenir des témoins convaincants du Christ ressuscité, vivant et présent en tout temps. Vous vivrez ainsi d’une façon féconde votre vocation chrétienne, enracinée dans le baptême, origine de la foi ».
Le pape leur indique comme but cette « sainteté » que les visiteurs attendent au fond de toute personne au service du Saint-Siège: « Il est nécessaire, a ajouté le Pape, d’être forts, soutenus par la foi dans le Christ. Il faut être des témoins et des apôtres du renouveau personnel et communautaire, parce que les gens attendent de ceux qui sont au service du Saint-Siège un dévouement total et sainteté de vie ».
Garde suisse pontificale, 4 mai 2019 © Vatican Media

Garde suisse pontificale, 4 mai 2019 © Vatican Media

La vie de caserne
Puis, le pape a insisté sur les amitiés tissées dans la vie de la caserne – qui jouxte la Porte Sainte-Anne du Vatican -, faisant allusion aux différents communautés linguistiques – français, allemand, italien, romanche – et religieuses de la Confédération helvétique : « La possibilité vous est donnée d’avoir l’expérience de moments de joie et d’inévitables moments de difficulté, typiques d’une expérience collective. Mais vous avez surtout l’opportunité de construire de saines amitiés et de vous entrainer dans le respect des particularités et des idées des autres, en apprenant à reconnaître dans l’autre un frère et un compagnon avec lequel partager sereinement un bout de route ».
Le pape y voit aussi un bon entraînement à la vie en société, a souligné le pape en faisant allusion aux flux migratoires qui traversent aussi la Suisse: « Ceci vous aidera à vivre dans la société avec l’attitude juste, en reconnaissant la diversité culturelle, religieuse et sociale comme une richesse humaine et non comme une menace. Ceci est particulièrement important dans un monde qui est en train de vivre, comme jamais auparavant, de considérables mouvements de peuples et de personnes à la recherche de sécurité et d’une vie digne ».
Garde suisse pontificale, 4 mai 2019 © Vatican Media

Garde suisse pontificale, 4 mai 2019 © Vatican Media

Le Tessin à l’honneur
Chaque année, un canton suisse est l’invité d’honneur de la cérémonie. Cette année, il s’agit du Tessin, avec lequel le corps armé a des liens particuliers : chaque école de recrue suit une formation d’un mois auprès de la police cantonale tessinoise, à Isone, où des formations dans le domaine de la sécurité sont également organisées pour les gardes plus expérimentés. Trois gardes de ce canton prêteront serment.
Sur les 23 nouveaux gardes, cinq prêteront serment en français et les quatre langues nationales seront représentées – avec l’allemand, l’italien et le romanche.
D’après le programme officiel, un concert de l’Orchestre des Vents de la Suisse italienne aura lieu pour les familles des gardes, le 5 mai, dans la Cour d’honneur du Quartier suisse, avant les vêpres à 17h dans l’église de « Santa Maria della Pietà in Campo Santo Teutonico », et le dépôt de la couronne en l’honneur des défunts du 6 mai 1527 sur la place des protomartyrs romains. A cette occasion, se fait aussi la remise des décorations aux gardes méritants. La journée se conclura par un souper de gala avec les autorités du Vatican.
Le lendemain, 6 mai, le cardinal Angelo Comastri, vicaire du pape pour l’Etat de la Cité du Vatican, célébrera une messe à 7h30 à l’autel de la Chaire de Saint-Pierre, dans la basilique vaticane. La prestation de serment – que les jeunes recrues font sur le drapeau de la Garde – est prévue à 17h dans la Cour Saint-Damase, en présence du représentant de la Secrétairerie d‘Etat, Mgr Paolo Borgia et du préfet de la Maison pontificale, Mgr Georg Gänswein.
Les autorités suisses seront représentées notamment par le Conseiller fédéral Ignazio Cassis, la présidente du Conseil national, Marina Carobbio, et le président du Conseil des Etats Jean-René Fournier. D’autres représentants de l’Eglise en Suisse, de l’Armée Suisse – le Commandant de Corps Philippe Rebord, Chef de l’Armée – et du canton du Tessin, seront également présents.
A 18h30 enfin, les gardes suisses et les hôtes participeront à un apéritif dans l’atrium de la salle Paul VI.
 
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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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