Mgr Albert-Marie de Monléon OP, courtoisie de congresmisericordefrance.catholique.fr

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France : Monseigneur Albert-Marie de Monléon o.p. est “entré dans la vie”

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La fécondité du charisme de saint Dominique aujourd’hui

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Monseigneur Albert-Marie de Monléon est “entré dans la vie” – selon l’expression de sainte Thérèse de Lisieux -, lundi, 29 avril 2019, à Paris, dans sa 83ème année, Dominicain jusqu’au bout, le jour d’un docteur de l’Eglise de son Ordre, sainte Catherine de Sienne, qu’il aimait tant et dont le Dialogue nourrissait la spiritualité mystique et apostolique, prophétique pour le renouveau de l’Eglise. Ses obsèques auront lieu à la cathédrale de Meaux, samedi 4 mai à 10h30, premier samedi du mois de Marie dont il portait le nom.
« Prions-la pour l’Église, qu’elle aide à l’unité de l’Église », disait le pape François de Catherine de Sienne, ce même 29 avril: Mgr de Monléon a lui-même travaillé à cette unité, en particulier avec le Centre Istina des Dominicains (1966-1988).
Il y avait déjà une affinité intellectuelle et spirituelle entre sa famille et le charisme dominicain d’amour de la vérité: son père, Jacques de Monléon, était professeur de philosophie à l’Institut Catholique de Paris et à l’Université Laval (Québec).
Ordonné prêtre en 1964, dans des années difficiles pour l’Eglise, Mgr de Monléon puisa à la spiritualité de saint Dominique les ressources pour travailler au renouveau sacerdotal: il sera fondateur et animateur des Semaines de Prières pour les prêtres, à Cluny (1983-1990) – grâce à l’hospitalité des soeurs de Saint-Joseph – avec notamment le p. Kevin Scallon, lazariste (All Hallows, Dublin) et soeur Briege Mc Kenna.
Et aussi de la branche sacerdotale de la Communauté de l’Emmanuel, dont il est considéré par beaucoup comme un co-fondateur. C’est lui qui allait alors – courage des ordres mendiants! – comme mendier auprès des évêques l’incardination de ses séminaristes.
Et quand des laïcs l’interrogeaient sur ce qu’il fallait demander pour les prêtres dans la prière, il répondait quelque chose comme : « Demandez qu’ils soient à ce qu’ils font lorsqu’ils célèbrent ». Lui-même était plongé en Dieu, entraînant l’assemblée dans sa prière : le Christ vivant était le centre de la célébration. « Omnia a Deo », dit sa devise épiscopale.
Arrière petit-neveu de sainte Rose Philippine Duchesne (1769-1852), religieuse du Sacré-Coeur, missionnaire aux Etats-Unis, canonisée par Jean-Paul II en 1988, il a certainement été aussi inspiré par ce charisme ancré dans le Cœur du Christ et sans frontières, lui qui avait étudié à l’Université de Boston et sera nommé par le Conseil pontifical pour les laïcs Spiritual Adviser of the Catholic Fraternity, conseiller spirituel la Fraternité internationale de communautés catholiques du Renouveau (1990-2007), dont il a été l’un des grands artisans.
Accompagnateur aux multiples charismes, il prêchera, en français ou en anglais, des retraites aux jeunes, aux prêtres, aux familles, aux Etats-Unis, en Europe, en Afrique, où il sera même choisi un jour comme chef de village par ses retraitants enthousiastes!
Mais son charisme de compassion de saint Dominique – qui s’écriait dans la nuit « Que vont devenir les pauvres pécheurs ? » – se dilatera encore, notamment à partir de la retraite des prêtres et de leurs équipes pastorales au sanctuaire de la miséricorde divine de Lagiewniki-Cracovie, en juillet 2005.
Désormais c’est au Cœur miséricordieux de Jésus qu’il conduira, en tant que l’un des fondateurs des congrès mondiaux de la Miséricorde, et en tant qu’évêque coordinateur pour la France des congrès de la Miséricorde (2008-2019) : n’avait-il pas été nommé évêque de Pamiers en 1988 et évêque de Meaux en 1999, par un apôtre de la miséricorde divine, saint Jean-Paul II ? Un pape marial, lui aussi, « Totus Tuus ».
Avec de belles pages sur la Vierge Marie, Mère de Miséricorde, il consacrera différents livres à une réflexion spirituelle, théologique et pastorale sur la Miséricorde « bonheur pour l’homme » (Lethielleux, 2011), « Au coeur de la Miséricorde » (Parole et Silence, 2015), lui qui a pu travailler au sein de la conférence des évêques de France aussi bien à la commission pour les migrants qu’à la commission liturgique. Et il était heureux que dans le Magnificat, chant de la Fille de Sion, le mot « amour » puisse être désormais traduit avec plus de précision par « miséricorde ».
Il participera aux Documents épiscopat sur Jean-Paul II et sur la miséricorde, et aux Actes des congrès de la miséricorde : il laisse cette réflexion comme un héritage précieux pour approfondir le message du jubilé de la miséricorde voulu par le pape François pour irriguer la vie de l’Eglise.
Cet amour de la miséricorde n’est pas d’une simple «dévotion» parmi d’autres, témoigne Mgr de Monléon, mais c’est tout l’Evangile, que chante Catherine de Sienne quand elle s’écrie, dans son Dialogue de la Divine Providence (ch. 30): « Par miséricorde, tu nous as lavés dans le Sang, par miséricorde, tu voulus converser avec les créatures. Ô fou d’amour! Il ne t’a pas suffi de t’incarner, mais tu voulus aussi mourir! (…) Ô miséricorde! Mon cœur étouffe en pensant à toi: car où que je me tourne, je ne trouve que miséricorde. »
La Conférence des évêques de France publie ici une biographie plus détaillée.
On peut aussi consulter le site des Congrès de la miséricorde France
Zenit a publié notamment des interviews ici.

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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