Marina et Georges Mouskhelichvili © L'Osservatore Romano

Marina et Georges Mouskhelichvili © L'Osservatore Romano

Journaliste, russe, orthodoxe, elle rencontre le pape François

Print Friendly, PDF & Email

Récit de notre collaboratrice du Canada

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

« La prière est le centre de sa vie »: Marina Droujinina témoigne de sa rencontre avec le pape François. Elle est russe, orthodoxe, et journaliste, formée à Moscou et à Bruxelles. Elle a aussi étudié la théologie à la faculté des jésuites de Bruxelles (IET). Elle a travaillé aux éditions du Foyer oriental chrétien, à Bruxelles également, qui faisait parvenir des livres chrétiens clandestinement de l’autre côté du rideau de fer, sous le régime communiste. Mère de trois enfants, elle est venue du Canada à Rome rencontrer le pape François avec son mari, en mars dernier. Témoignage.
Zenit – Vous avez voulu rencontrer le pape François, à quelle occasion?
C’était notre première visite à Rome et, vu que je travaille pour une agence de presse catholique et que je m’intéresse beaucoup à tout ce qui se passe au Vatican, je me suis dit : pourquoi ne pas demander la possibilité de rencontrer le pape François? J’ai donc tout simplement tapé sur mon clavier de l’ordinateur : « comment rencontrer le pape François ? ».
J’ai vu qu’il y a une possibilité d’envoyer une demande au secrétariat du pape pour assister à la messe dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe ou le pape célèbre les messes presque tous les matins.
J’ai envoyé une demande écrite en russe ou j’ai expliqué que nous sommes orthodoxes russes de Montréal, mais que toute notre vie est liée aussi à l’Église catholique.
Nous nous sommes rencontrés avec mon mari (qui est psychologue) et nous avons fait nos études à l’Institut d’études théologiques (IET) à Bruxelles ; j’ai travaillé au Foyer oriental chrétien pour les éditions de la « Vie avec Dieu » à Bruxelles et maintenant je travaille pour Zenit. Outre ça, nous avons beaucoup d’amis catholiques un peu partout.
J’ai aussi écrit qu’en 2019 nous fêtons nos 25 ans de mariage.
À vrai dire, les membres de ma famille étaient sceptiques par rapport à toute cette histoire. D’ailleurs, sur le site du secrétariat du pape il est aussi écrit que les demandes sont nombreuses et qu’il vaut mieux aller voir le pape Place Saint-Pierre, à l’audience générale. Mais j’ai quand même décidé d’envoyer notre demande en précisant les dates de notre arrivée à Rome.
Trois mois plus tard, nous avons reçu – par la poste – une invitation en russe signée par le secrétaire du pape Mgr Fabian Pedacchio et une petite photo du pape François. C’était une surprise énorme !
Vous êtes orthodoxe, que représente le pape pour vous et votre mari, – qui a le même saint patron que le pape, saint Georges! – ?
Nous avons beaucoup de respect pour le pape et tout particulièrement pour le pape François. C’est une personne humble, modeste, ouverte, qui prend à cœur les malheurs des gens. Cela frappe vraiment comment, en quelques années seulement, il a pu changer l’image de la papauté et du Vatican.
Même la messe qu’il a célébrée à Sainte-Marthe le 5 mars et à laquelle nous étions présents a été très modeste, simple. Elle s’est passée dans une atmosphère de prière profonde, et c’est le pape qui a donné le ton à ça.
Vous lui avez offert une icône: qui représente-t-elle?
Nous avons offert au pape François une icône de saint Gabriel Urgebadze, un saint géorgien du XX siècle. Mon mari a des origines géorgiennes et nous pensions que c’était une bonne occasion d’offrir au pape une icône géorgienne faite à Tbilissi, capitale de la Géorgie.
Saint Gabriel Urgebadze (1929-1995) est énormément vénéré en Géorgie et très connu en Russie aussi. C’était un prêtre qui avait le don de guérir, considéré par certains comme un « fol-en-Christ », qui a abandonné ses biens matériels et a mené une vie très simple en priant et en aidant les gens qui venaient par milliers chez lui et qui continuent à venir sur sa tombe.
Sur quoi avez-vous échangé?
Nous avons pu saluer le pape François et lui parler en français pendant quelques minutes après la messe. Je lui ai dit que nous sommes orthodoxes russes de Montréal et je l’ai remercié de nous avoir invités au Vatican.
Quand je lui ai donné l’icône, il a demandé si c’était pour lui. Je pense que c’est parce que certaines personnes apportent leurs icônes pour que le pape les bénisse. Je lui ai dit qui est représenté sur l’icône et que c’était un homme simple qui s’était pleinement abandonné à Dieu. Le pape nous a remerciés et nous a demandé de prier pour lui et il nous a bénis.
Quels étaient vos sentiments?
La rencontre avec le pape nous a vraiment beaucoup impressionnés. Non seulement parce qu’on se rendait compte qu’on se retrouvait face à celui qui dirige une Église de plus d’un milliard de personnes, mais surtout à cause des qualités personnelles du pape François. On a vu comment il était concentré sur chaque personne qui venait lui dire bonjour, comment il était attentif. C’est une personne sincère et profonde. On a vu que la prière est le centre de sa vie. Nous sommes heureux de l’avoir rencontré.
Nous avons raconté cette rencontre – en détails – à plusieurs de nos amis orthodoxes, dans notre paroisse de saints apôtres Pierre et Paul à Montréal et ailleurs. Nos amis Géorgiens ont été particulièrement contents que nous ayons offert l’icône d’un saint géorgien. Tout le monde a considéré cet événement (la rencontre avec le pape) comme exceptionnel et joyeux.

Share this Entry

Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel