Une « veille » avec la mère du Christ et les femmes qui l’ont accompagné au Calvaire, « afin que tous les fils et les filles de l’homme… ne soient plus jamais traités comme des esclaves » : c’est la méditation écrite par Sœur Eugenia Bonetti pour le Chemin de croix que le pape François présidera au Colisée, à Rome, ce Vendredi Saint, 19 avril 2019.
La religieuse italienne propose un regard de mère et des larmes maternelles sur les victimes de l’esclavage moderne, en particulier sur les femmes. « Donne-nous, prie-t-elle, des yeux pour voir et un cœur pour sentir les souffrances de tant de personnes qui aujourd’hui encore sont clouées sur la croix par nos styles de vie et de consommation. »
Fondatrice de l’association « Slaves no more ! », sœur Eugenia invite à « parcourir ce ‘chemin douloureux’ unis à tous les pauvres, aux exclus de la société et aux nouveaux crucifiés de l’histoire d’aujourd’hui, victimes de nos fermetures, des pouvoirs et des législations, de l’aveuglement et de l’égoïsme, mais surtout de notre cœur endurci par l’indifférence ».
Au fil des 14 stations, les participants prieront pour les plus pauvres, notamment les migrants et les victimes de la traite d’êtres humains : « Souvent, nous revendiquons nos droits et nos intérêts, mais nous oublions ceux des pauvres et ceux des derniers de la file. Seigneur, fais-nous la grâce de ne pas rester insensibles à leurs pleurs, à leurs souffrances, à leur cri de douleur pour que, à travers eux, nous puissions te rencontrer. »
« Nous devons avoir le courage, écrit sœur Eugenia … de dénoncer la traite d’êtres humains comme un crime contre l’humanité. Nous tous, surtout les chrétiens, nous devons grandir dans la conscience que nous sommes tous responsables du problème et que nous pouvons et devons tous faire partie de la solution. À tous, mais surtout à nous les femmes, il faut le défi du courage. »
La religieuse dénonce aussi « les idoles de tous temps » – « argent, bien-être, pouvoir » – et au fil du texte, elle invite à porter le regard sur ces « mamans » qui « endurent l’humiliation » et « pleurent pour le sort » de leurs enfants.