Père Lombardi © Vatican Media

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Protection des mineurs : le p. Lombardi explique la nouvelle loi du Vatican sur les abus

Le Sommet de février avait « un style synodal »

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L’obligation de dénoncer les abus sur les mineurs et des indications très claires pour aider les victimes et leurs familles : ce sont les aspects « particulièrement importants » soulignés dans la nouvelle loi (le Motu Proprio) du Vatican sur les abus, affirme le p. Federico Lombardi, président de la Fondation Ratzinger-Benoît XVI et modérateur de la rencontre de février sur «La protection des mineurs dans l’Église».
Il revient sur ce Sommet des présidents des Conférences épiscopales au Vatican et souligne l’importance du vademecum attendu pour les évêques, dans une interview à Vatican News ce 9 avril 2019.
Dans les normes rendues publiques le 29 mars dernier, explique le p. Lombardi, « on parle précisément d’une obligation de dénoncer », « de signaler » toute forme d’abus « de la part de tous les employés du Saint-Siège, des agents publics ».  Il s’agit d’un aspect nouveau et « particulièrement important ».
En outre, dit-il, « un service est mis en place pour recevoir les dénonciations et suivre les victimes d’abus, ainsi que les membres de leur famille ». « Certainement, souligne-t-il, c’est une prise de position importante. » Le p. Lombardi rappelle aussi que la loi « concerne » « non seulement la Cité du Vatican » en tant que telle, mais aussi « la curie romaine, tout le personnel au service du gouvernorat et de la curie, et donc aussi le personnel diplomatique du Saint-Siège ».
Rencontre de février : « avec un style synodal »
Récemment, le p. Lombardi a signé un chapitre du livre « Sensibilisation et Purification » (Librairie éditrice du Vatican), contenant le résumé des rapports des groupes de travail de la rencontre de février. « Je pensais qu’il était très important que nous rendions compte explicitement de ces actes du travail en groupe, explique le modérateur, car publiquement, à l’extérieur, cet aspect n’était pas connu. »
Pourtant, estime le jésuite, « c’est un aspect très important, car, pour former une conscience commune d’un corps, l’un des objectifs principaux de cette rencontre, il faut naturellement un échange, un échange d’expérience… et pas seulement la contribution d’experts ». Ceux qui ont participé au travail en groupe, poursuit le p. Lombardi, « ont témoigné que, même si le temps était limité, un véritable voyage se déroulait, à l’écoute de l’autre, avec un style synodal ». « C’est précisément grâce à la volonté d’apprendre que de véritables progrès ont été accomplis, en tenant compte des grandes différences de situations et de cultures », souligne-il.
Le document pour les évêques : « un pas en avant »
En parlant du prochain document pour les évêques – le vademecum – le p. Lombardi explique que « la Congrégation pour la doctrine de la foi avait demandé à chaque Conférence épiscopale de donner des lignes directrices communes qui offriraient une certaine homogénéité et une orientation de l’action des évêques pour réprimer et prévenir les abus ». « Mais la responsabilité du traitement des affaires incombe toujours aux évêques individuels, poursuit-il. Ce sont souvent eux, les évêques, qui se sentent encore un peu désorientés et confus au sujet de leurs devoirs, de ce qu’ils doivent faire ou des erreurs qu’ils doivent éviter. Le vademecum sera donc particulièrement intéressant, car il est destiné aux évêques individuels. »
Le vademecum, conclut-il, est « un pas en avant par rapport aux directives, car il concerne l’évêque individuel, sa responsabilité et l’aide à assumer efficacement toutes ses responsabilités ».

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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