Sainte Kateri Tekakwitha par le p. Claude_Chauchetiere, 1690 @ katericenter.com

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Les jeunes de Christus vivit (2) : Kateri Tekakwitha, persécutée «pour sa foi»

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«Jésus, je t’aime!» 

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Le pape François cite l’exemple de la jeune sainte Kateri Tekakwitha, première autochtone d’Amérique du Nord canonisée par l’Église (2012), dans sa lettre aux jeunes « Christus vivit », publiée le 2 avril 2019.
Nous poursuivons notre présentation des jeunes saints, bienheureux, vénérables ou simplement baptisés, cités par le pape François. Nous avons parlé de Carlo Acutis – petit génie de l’informatique -avant-hier.
Au cours du XVIIe siècle, explique le pape dans « Christus vivit » (55), « sainte Kateri Tekakwitha, une jeune laïque native d’Amérique du Nord, a subi une persécution pour sa foi et a fui en marchant plus de trois cents kilomètres dans une épaisse forêt. Elle s’est consacrée à Dieu et elle est morte en disant : ‘Jésus, je t’aime !’ ».
Le 21 octobre 2012, le jour de la canonisation de la sainte, le pape Benoit XVI a dit : « Dans une vie tout ordinaire, Kateri resta fidèle à l’amour de Jésus, à la prière et à l’Eucharistie quotidienne. Son but était de connaître et de faire ce qui est agréable à Dieu. Kateri nous impressionne par l’action de la grâce dans sa vie en l’absence de soutiens extérieurs, et par son courage dans sa vocation si particulière dans sa culture. En elle, foi et culture s’enrichissent mutuellement ! »
« Que son exemple, a poursuivi le pape émérite, nous aide à vivre là où nous sommes, sans renier qui nous sommes, en aimant Jésus ! Sainte Kateri, protectrice du Canada et première sainte amérindienne, nous te confions le renouveau de la foi dans les Premières Nations et dans toute l’Amérique du Nord ! Que Dieu bénisse les Premières Nations ! »
La vie de Kateri
Première femme autochtone élevée au rang de sainteté, Kateri Tekakwitha est née en 1656 sur les rives de la rivière Mohawk dans l’État de New York, d’un père mohawk et d’une mère algonquine chrétienne « qui lui donna, selon les paroles du pape Benoit XVI, le sens de Dieu ».
À l’âge de quatre ans, une épidémie de vérole emporte toute sa famille et laisse sur son visage d’importantes cicatrices en plus d’affecter sa vue.
Après l’épidémie, sa communauté se déplace de l’autre côté de la rivière – à Caughnawaga – où elle rencontre, en 1667, trois missionnaires jésuites qui y fondent la mission Saint-Pierre.
Tekakwitha se lie d’amitié avec P. Jacques de Lamberville qui dirige la mission. P. de Lamberville lui enseigne le catéchisme et à Pâques 1676, il la baptise sous le nom de Catherine (ou «Kateri» en Mohawk), en l’honneur de Catherine de Sienne, une mystique italienne du XIVe siècle.
Son baptême, puis sa première communion en 1677, engendrent des persécutions de la part de son groupe, ce qui la pousse à quitter son village. Avec l’aide du père Lamberville, elle franchit, en compagnie d’autres Mohawks convertis, plusieurs centaines de kilomètres pour rejoindre la mission chrétienne de Saint-François-Xavier, située au Sault-Saint-Louis (aujourd’hui la réserve de Kahnawake, près de Montréal).
Avec d’autres autochtones chrétiennes, elle choisit de renoncer au mariage et soumet son corps à une discipline sévère et au jeûne.
Le 25 mars 1679, le jour de l’Annonciation, les Jésuites permettent à Kateri, qui fait preuve d’une piété exemplaire, de faire en privé un vœu perpétuel de chasteté.
Toutefois, la vie est précaire en cette période marquée par les épidémies et les guerres. Kateri, qui est de santé fragile, meurt le 17 avril 1680, à la suite d’une longue maladie.
Dans les dernières semaines de sa vie, un jeune jésuite du nom de Claude Chauchetière (1645–1709) vient chaque jour à son chevet. Dans ses écrits, ce dernier se dit fasciné par l’attitude calme et posée de la jeune fille devant la mort. Avant sa maladie, son confesseur, P. Pierre Cholenec (1641–1721) mentionne, dans une lettre confidentielle à ses supérieurs, qu’elle est la « plus fervente » parmi les jeunes autochtones pratiquant la prière et la pénitence.
La canonisation
Dans sa biographie publiée par le père Cholonec en 1696, ce dernier rapporte qu’une quinzaine de minutes après la mort de Kateri, les marques de la petite vérole seraient disparues de son visage et que celui-ci serait devenu blanc et rayonnant de beauté.
Le 3 janvier 1943, le pape Pie XII la déclare vénérable. Kateri est béatifiée le 22 juin 1980 par le pape Jean-Paul II. Sa fête est inscrite au calendrier liturgique de l’Église le 17 avril.
Le 19 décembre 2011, le pape Benoît XVI reconnaît un miracle, la guérison en 2006 d’un jeune garçon de l’État de Washington, Jake Finkbonner.
Le 21 octobre 2012, Kateri est canonisée. Le sanctuaire – avec le tombeau de Kateri, l’église portant son nom et le musée exposant les livres de prières, manuscrits et objets ethniques autochtones – se trouve à quelques kilomètres de Montréal, dans une réserve indienne des Mohawks.
 
 
 

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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