Protection des mineurs 21/2/2019 © Vatican Media

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Protection des mineurs/témoignages: contrainte à l'avortement 2/5 

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« J’ai subi tellement d’humiliations »

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« J’ai le sentiment d’avoir une vie gâchée. J’ai subi tellement d’humiliations … que je ne sais pas ce que l’avenir me réserve. » Ce sont les paroles d’une femme africaine, victime d’abus, qui s’est vu imposer des relations sexuelles avec un prêtre pendant treize ans. Trois fois enceinte, elle a été forcée d’avorter par lui.
Son témoignage préenregistré a été diffusé ce jeudi matin 21 février 2019, après la prière d’ouverture de la rencontre sur « La protection des mineurs dans l’Église » (21-24 février) dans la nouvelle salle du Synode, au Vatican. Au total, cinq témoignages préenregistrés provenant des différents continents ont été entendus par les évêques au début de la première journée de rencontre.
« Les prêtres, les religieux, a dit cette victime d’abus, ils ont les moyens pour aider et ils ont aussi les moyens pour détruire. Il faut qu’ils se comportent en responsables, en personnes avisées. »
Voici son témoignage dans la traduction de travail du Saint-Siège.
MD
Deuxième témoignage : langue originale
Qu’est-ce qui vous a le plus blessée dans la vie ?
Depuis l’âge de quinze ans, j’entretenais des relations sexuelles avec un prêtre. Cela a duré treize ans de suite. J’ai été enceinte trois fois, il m’a fait avorter trois fois.
Tout simplement parce qu’il ne voulait pas de préservatif ni de méthode contraceptive. Au début j’avais tellement confiance en lui, je ne savais pas qu’il pouvait abuser de moi. J’avais peur de lui. Et à chaque fois que je refusais d’avoir des relations avec lui, il me frappait. Il me battait. Et comme j’étais totalement dépendante de lui financièrement, je subissais toutes ses humiliations. Et on avait ces relations soit chez lui au village, ou au centre d’accueil diocésain. Et dans cette relation, je n’avais pas le droit d’avoir de petit ami. À chaque fois que j’en avais, qu’il savait, il me battait. Et c’était la condition pour qu’il puisse m’aider financièrement. Il me donnait tout ce que je voulais quand j’acceptais les relations sexuelles. Dans le cas contraire, il me battait.
Comment vous avez assumé toutes ces blessures, et comment vous vous sentez en ce moment ?
J’ai le sentiment d’avoir une vie gâchée. J’ai subi tellement d’humiliations dans cette relation que je ne sais pas ce que l’avenir me réserve. Ça fait que je suis très prudente dans mes relations actuellement.
Quel message auriez-vous à faire passer aux évêques ?
Il faut dire qu’aimer sincèrement, c’est aimer gratuitement. Quand on aime quelqu’un, on pense à son avenir, on pense à son bien-être. On n’abuse pas de la personne comme ça. Et il faut dire que les prêtres, les religieux, ils ont les moyens pour aider et ils ont aussi les moyens pour détruire. Il faut qu’ils se comportent en responsables, en personnes avisées.
Merci beaucoup, votre contribution sera très très significative pour la rencontre des évêques. Encore une fois, merci.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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