Le pape François a reconnu le martyre du serviteur de Dieu Salvador Víctor Emilio Moscoso Cárdenas (1846-1897), prêtre jésuite et professeur, tué « en haine de la foi » en Équateur le 4 mai 1897 à l’âge de 51 ans. La reconnaissance de son martyre ouvre la voie à sa béatification sans qu’il y ait besoin d’un miracle ultérieur.
En recevant le préfet du dicastère, le cardinal Angelo Becciu, le mardi 12 février 2019, le pape a autorisé la publication de 8 décrets de la Congrégation pour les causes des saints : deux décrets de miracles, un décret reconnaissant le martyre d’un jésuite équatorien et cinq décrets reconnaissant les « vertus héroïques » de cinq baptisés, première étape vers la béatification.
Le père Emilio Moscoso est né le 21 avril 1846 à Cuenca Salvador, en Équateur, dit son biographe, le jésuite José Benítez.
À l’âge de 18 ans, il entre au noviciat des jésuites qui ont provisoirement quitté Quito, la capitale du pays, pour s’installer à Cuenca, en raison des persécutions religieuses. Il fait ses études au Collège du séminaire de San Luis, se distinguant en philosophie.
Le 27 avril 1866, il fait ses premiers vœux dans la chapelle de la Bienheureuse Mariana de Jésus, située à côté de l’autel principal du temple de la Compagnie de Jésus, à Quito.
Son premier contact avec la ville de Riobamba et avec l’école San Felipe Neri remonte à 1867, année où il travaille comme professeur de grammaire supérieure et de rhétorique.
En 1892, il devient professeur et un an plus tard recteur de l’école San Felipe Neri : poste qu’il occupera jusqu’à sa mort.
En 1895, la révolution libérale est proclamée à Guayaquil, deuxième ville du pays. L’assassinat du prêtre jésuite a eu lieu lors de l’assaut mené par les troupes libérales dans la chapelle et la maison de la communauté jésuite installée à Riobamba. Le 4 mai, les soldats ont enfoncé la porte de la chapelle. « Ils ont non seulement pris la vie de ceux qui ont été retrouvés cachés là-bas, des ouvriers du bâtiment, raconte le p. Benítez, mais ils ont aussi cassé la porte du tabernacle, sorti les vases sacrés et se sont moqués du sacrement en le jetant à terre, ils ont bu de l’alcool dans le calice, faisant semblant de prêcher et de donner les sacrements aux mourants. »
Les soldats ont retrouvé le père Moscoso en train de prier dans sa chambre. Ils l’ont tué et, une fois le meurtre commis, ont voulu cacher le fait en mettant un fusil dans les mains du prêtre pour dire qu’il était tombé en combattant.
La cause de la béatification du p. Moscoso a été ouverte le 4 mai 2000. Le 14 octobre 2005, la phase diocésaine a été clôturée.
