Paolo Ruffini © Vatican Media

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Un journaliste chrétien doit "englober l'unité de la réalité", par Paolo Ruffini

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« Une recherche constante de la vérité » 

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« Le bon journalisme doit toujours être une recherche constante de la vérité », affirme Paolo Ruffini, préfet du Dicastère pour la communication du Saint-Siège. Et « un journaliste catholique et chrétien, ajoute-t-il, doit toujours essayer d’englober l’unité de la réalité ».
À l’occasion de l’ouverture, en France, de la 23e édition des « Journées internationales Saint François de Sales », le 30 janvier 2019, Paolo Ruffini s’est exprimé à Vatican News en italien sur «le journalisme et les convictions religieuses» – le thème de l’événement. Organisée conjointement par le Dicastère pour la communication, la Fédération des médias catholiques et l’organisation « Signis », la rencontre de trois jours réunissait 300 professionnels de près de 30 pays.
Le journalisme chrétien, estime le préfet, doit « essayer de comprendre ce qui tient les choses ensemble ». « Tandis que ce journalisme qui les divise, poursuit-il, perd parfois la complexité de la réalité, il finit par perdre la vérité des choses. »
« Le journalisme, dit encore Paolo Ruffini, est souvent gâché par de fausses croyances ou des préjugés. Les croyances servent si elles ont une racine de vérité et nous induisent en erreur si elles ont une racine de mensonge. »
« Le bon journalisme, explique le préfet, c’est l’humilité de savoir que la vérité – quand on parle de vérité journalistique – est une recherche. Il faut de l’humilité : il n’y a pas de pires journalistes que ceux qui pensent déjà tout savoir, il n’y a pas de pires journalistes que ceux qui ont déjà une version prédéfinie de la réalité, ceux qui ne sont plus capables de s’émerveiller de la réalité. »
Le préfet souligne que « nous vivons dans un monde où l’opinion prévaut souvent sur la vérité » : « La conviction doit reposer avant tout sur la recherche de la vérité. » Il souligne aussi le rôle primordial du dialogue : « Seules les identités faibles refusent la confrontation. Des identités fortes, enracinées, cherchent la discussion et confirment la vérité dans le dialogue. Je pense qu’un bon journalisme doit être basé sur la capacité de dialoguer. »
Le préfet a aussi rappelé les paroles du pape François qui – en rencontrant les journalistes catholiques de TV2000 en Italie – a mis en garde contre « le syndrome du “trop plein”» : « Si vous êtes trop plein, vous n’avez pas la place d’écouter l’autre, explique le préfet. De toute évidence, l’autre risque à éviter est le syndrome du «trop vide», c’est-à-dire de ne plus avoir vos racines, vos convictions …. »
En parlant du défi pour les jeunes d’aujourd’hui d’être présents sur les réseaux sociaux sans perdre son identité, Paolo Ruffini explique : « Au Panama, le pape l’a très bien dit : le réseau crée une connexion, mais la connexion seule ne suffit pas. Les racines sont nécessaires. Réunir les racines est la connexion qui redonne au réseau son sens originel, celui de partage. Notre tâche consiste à faire en sorte que le réseau ne soit pas … un réseau qui vous piège, mais un réseau qui vous libère et vous permette de rencontrer des gens. Comment le faire ?  En étant l’outil qui vous ramène à la réalité, pour rencontrer des gens qui vous regardent dans les yeux, et pas seulement via la connexion télématique. Je pense que c’est ce que ce message nous dit. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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