Mgr Gollnisch © L'Oeuvre d'Orient

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«Le pape compte sur les chrétiens d’Orient», par Mgr Gollnisch

L’Œuvre d’Orient, une expérience d’universalité de l’Église au Panama

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Au Panama, les jeunes chrétiens orientaux ont fait « une expérience d’universalité de l’Église », mais aussi « ont aidé les jeunes présents » à « se rendre compte que l’Église catholique c’est plus grand que l’Église latine, cela suppose également les chrétiens orientaux, et donc les échanges ont permis aux uns et aux autres de mieux se découvrir ».
C’est ce qu’affirme Mgr Pascal Gollnisch, directeur général de L’Œuvre d’Orient et vicaire général de l’ordinariat des catholiques orientaux en France, en répondant aux questions de la directrice de la rédaction française de Zenit, Anita Bourdin. Il raconte que des jeunes chrétiens orientaux de France ont également pris part aux JMJ du Panama, notamment, une quarantaine de jeunes de la paroisse chaldéenne de Sarcelles. Le prélat français parle aussi du travail de l’organisation sur le terrain, en particulier, en Syrie et en Irak, et de la proximité du pape aux chrétiens d’Orient.
« Le pape est très attentif à la question des chrétiens d’Orient, souligne Mgr Gollnisch, il en parle souvent, il est parfaitement en proximité avec les souffrances des uns et des autres… Le pape est en proximité …des drames qu’il connaisse, spécialement en Syrie et en Irak, il leur est très proche, il les porte dans ses prières. »
« Et en même temps, poursuit le directeur général de L’Œuvre d’Orient, il compte sur eux pour qu’ils continuent à assumer leur mission. Les chrétiens d’Orient sont présents à l’Orient pour remplir une mission … mission d’éducation, mission de santé, mission aussi de médiation entre les différentes communautés. Les chrétiens sont souvent ceux qui parlent avec tout le monde et qui, par conséquent, peuvent aider les communautés à se retrouver. »
Le pape François « sait que l’avenir des chrétiens d’Orient est lié à l’avenir de l’Orient en général. Il n’y a pas d’avenir radieux pour les chrétiens dans les pays qui sont en détresse ». Mgr Gollnisch souligne que « le pape compte sur les chrétiens d’Orient » qui doivent « prendre leur part au renouvellement des sociétés du Proche-Orient ». « Beaucoup de musulmans attendent ça aussi des chrétiens », ajoute-t-il.
« Autrement dit, s’explique-t-il, l’avenir des chrétiens n’est pas isolable d’avenir de ces pays en général et inversement : l’avenir de ces pays en général suppose qu’ils soient capables de donner les places à ceux de leurs citoyens qui sont chrétiens. »
En ce qui concerne le voyage du pape en Irak, Mgr Gollnisch confirme qu’il n’est pas envisageable pour le moment : « En Irak, dit-il, il y a effectivement le danger d’actes terroristes qui pourraient s’exercer sur la personne du pape », mais aussi « à l’occasion du voyage pontifical dans un pays, les terroristes en profitent pour poser les bombes » dans les lieux ou vivent les chrétiens. « C’est aussi par rapport aux communautés chrétiennes dans certains pays que le pape ne serait pas venir. »
La réconciliation : le travail le plus important
En décrivant le travail de l’Œuvre d’Orient en Irak, Mgr Gollnisch dit : « Ce que nous faisons c’est assez simple … Il y a encore beaucoup de choses à faire sur le plan politique, mais nous qui ne sommes pas des acteurs politiques, nous aidons à la reconstruction des villes détruites par le Daesh et par la lutte contre le Daesh. Nous essayons de reconstruire des maisons des habitants, nous essayons de reconstruire les lieux de culte, églises, entre autres, nous essayons de reconstruire les écoles, les hôpitaux, ce qui permet aux villes – par exemple, comme Qaraqosh – d’exister. »
Mgr Gollnisch souligne l’importance de « relancer l’économie », de travailler sur « le statut politico-administratif des villes chrétiennes » : « C’est un gros travail… Mais il y a encore le travail plus important, plus difficile encore, c’est la réconciliation », la réconciliation entre les « populations qui ont terriblement souffert de Daesh : les chrétiens, les yézidies, les chiites, mais même les musulmans sunnites qui ont terriblement souffert de Daesh ».
En concluant, le directeur général de l’Œuvre d’Orient affirme : « Il faut – à partir de cette souffrance commune – ouvrir des chemins qui permettront aux uns et aux autres de se rencontrer et de réfléchir à leur avenir, à leur futur sur d’autres voies que celle de la violence et du terrorisme. Ce n’est pas évident, ça prend nécessairement un peu de temps pour que les gens retrouvent leur respiration sociale, si je peux dire, mais en même temps c’est l’objectif que les uns et les autres doivent poursuivre, parce qu’il n’y aura d’avenir en Irak que dans une réconciliation. »

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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