Selon les données parues au dernier Annuaire statistique de l’Eglise, l’Eglise catholique gère de par le monde 610 léproseries, soit192 en Afrique, 55 au totale aux Amériques, 352 en Asie, 10 en Europe et 1 en Océanie, indique l’agence missionnaire vaticane Fides, à l’occasion de la Journée mondiale des lépreux, ce dimanche 237 janvier 2019.
Fides précise par pays:
en Afrique, principalement en République démocratique du Congo (30), Madagascar (25) et le Kenya (21) ;
en Amérique du Nord, les Etats-Unis (2) ; en Amérique centrale, le Mexique (9) ; en Amérique centrale-Antilles, Haïti (4) ; en Amérique du Sud, le Brésil (19) ;
en Asie, l’Inde (243), l’Indonésie (63) et le Vietnam (13) ;
en Océanie, la Papouasie Nouvelle Guinée (1);
et en Europe, l’Allemagne (6) et la Pologne (2).
« L’Eglise missionnaire a une longue tradition d’assistance aux lépreux, souvent abandonnés même par leurs familles et leur a toujours fourni, outre les soins médicaux et l’assistance spirituelle, des possibilités concrètes de réhabilitation et de réinsertion dans la société », souligne Fides. qui ajoute: « Dans de nombreux pays, est encore grave la discrimination qui pèse sur ces malades à cause du caractère prétendument inguérissable de leur maladie et des mutilations terribles qu’elle provoque. »
L’agence vaticane rappelle aussi les noms de missionnaires au service des lépreux comme S. Jozef Daamian De Veuster SSCC, flamand, Apôtre des lépreux de Molokai, et Ste Marianna Cope, O.S.F., qui passa 35 ans à Molokai, aidant dans son œuvre, en compagnie de ses consoeurs, l’œuvre du Père De Veuster, Ste Mère Teresa de Calcutta, le Bx Jan Beyzym, S.I. (Madagascar).
Fides cite aussi le Vénérable Marcello Candia et Raoul Follereau, écrivain et journaliste français à qui l’on doit l’institution en 1954 de la Journée mondiale des lépreux, fixée au dernier dimanche de janvier, cette année, le 27 du mois.
L’Association italienne des amis de Raoul Follereau (AIFO), que le pape François a saluée dimanche dernier, 20 janvier, à l’angélus, la lèpre constitue encore aujourd’hui un « problème de santé publique dans différents pays où persistent des conditions socioéconomiques précaires qui en favorisent la transmission ».
Les données de l’OMS publiées fin aout dernier montrent que les cas diagnostiqués en 2017 ont été au nombre de 210.671, dont 82.922 femmes (39,3%). Par ailleurs 16.979 (8,05%) patients ont moins de 15 ans et 12.189 (5,78%) souffrent de handicaps graves. Au premier rang des pays concernés se trouve l’Inde (126.164 cas), suivie par le Brésil (26.875) et l’Indonésie, ces trois pays regroupant à eux seuls 80,2% du total mondial.
D’autres pays comptent un nombre significatif de malades (plus de 1.000). Il s’agit du Bangladesh, de la République démocratique du Congo, de l’Ethiopie, des Philippines, de Madagascar, du Myanmar, du Mozambique, du Népal, du Nigeria, du Sri Lanka et de la Tanzanie.
Depuis 2016, l’International Leprosy Federation (ILEP), dont l’AIFO est membre fondateur, promeut une campagne intitulée « Triple Zéro » qui est associé à un programme spécifique conforme à celui de l’OMS (OMS, 2016-2020), qui est basé sur trois piliers opérationnels : interrompre la transmission de la maladie (zéro transmission), prévenir les handicaps causés par la maladie en concentrant l’attention sur les enfants (zéro handicaps) et promouvoir et soutenir l’inclusion sociale des malades, en éliminant les barrières politiques, sociales et culturelles (zéro discrimination), conclut Fides.
Eliminer la lèpre, Photo © Sasakawa Memorial Health
Journée mondiale des lépreux: l'engagement de l'Eglise en chiffres
610 léproseries sur les cinq continents