Le pape François a reçu Mahmoud Abbas, président de l’Etat de Palestine, durant une vingtaine de minutes en privé, ce 3 décembre 2018. Au cœur de la visite du président au Vatican : le statu quo de Jérusalem, la reconnaissance des deux Etats palestinien et israélien, et la lutte contre « toute forme d’extrémisme et de fondamentalisme » pour résoudre les conflits au Moyen-Orient.
Mahmoud Abbas, qui était accompagné, pour cette quatrième audience avec le pape argentin, d’une délégation de 16 personnes – parmi lesquelles le ministre des Affaires étrangères Riyad al-Maliki – a également rencontré le secrétaire pour les relations avec les Etats, Mgr Paul Gallagher, précise un communiqué du Saint-Siège.
Les échanges ont été l’occasion de souligner le « rôle positif des chrétiens et de l’oeuvre de l’Eglise dans la société palestinienne ». Un accord avait été signé en 2015 sur « des aspects essentiels de la vie et de l’activité de l’Église catholique dans l’État de Palestine, tout en réaffirmant le soutien pour une solution négociée et pacifique de la situation dans la région ».
A nouveau lors des entretiens, il a été question du « chemin de réconciliation au sein du peuple palestinien », et des « efforts pour réactiver le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens et pour parvenir à la solution des deux Etats ». Un « engagement renouvelé de la communauté internationale pour répondre aux aspirations légitimes des deux peuples », a été souhaité.
L’identité de Jérusalem
Un an après la décision du président américain Donald Trump de transférer l’ambassade des Etats-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem, reconnaissant cette dernière comme capitale israélienne, le status de Jérusalem a fait l’objet d’une « attention particulière » : « l’importance d’en reconnaître et d’en préserver l’identité et la valeur universelle de Cité sainte pour les trois religions abrahamiques » a été soulignée, peut-on lire dans la note.
Enfin, les autres conflits qui touchent le Moyen-Orient ont été évoqués, en insistant sur « l’urgence de favoriser des parcours de paix et de dialogue, avec la contribution des communautés religieuses, pour combattre toute forme d’extrémisme et de fondamentalisme ».
Durant le traditionnel échange de cadeaux, le pape a offert son message pour la Journée mondiale de la paix à Mahmoud Abbas qui lui a donné un livre sur les relations historiques entre le Vatican et la Terre Sainte, ainsi qu’un tableau de la vieille ville de Jérusalem.
Il s’agissait de la cinquième visite de Mahmoud Abbas au Vatican après celles du 17 octobre 2013, du 8 juin 2014 à l’occasion de la prière pour la paix en Terre Sainte, du 16 mai 2015 pour la canonisation de deux Palestiniennes – la fondatrice des sœurs du Rosaire, Marie-Alphonsine Daniel Ghattas (1843-1927), et la carmélite de Bethléem, Mariam de Jésus Crucifié Baouardy (1846-1878) – et du 14 janvier 2017.
Le 15 novembre dernier, le pape a reçu le président israélien Reuven Rivlin. Les entretiens avaient souligné « l’importance de renforcer la confiance mutuelle en vue de la reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens pour parvenir à un accord respectueux des aspirations légitimes des deux peuples ». Ils avaient aussi mis en relief Jérusalem comme « Cité de la paix » dont il fallait préserver l’identité et la mission.
Visite du président palestinien Mahmoud Abbas © Vatican Media
Palestine : le pape reçoit le président Mahmoud Abbas
Réactiver le processus de paix israélo-palestinien