L’Osservatore Romano dénonce la situation tragique au Yémen où près de 85 000 enfants de moins de cinq ans sont morts de faim ou d’une maladie grave depuis le début du conflit en 2015.
Le quotidien du Vatican publie à la Une, ce jeudi 22 novembre 2018, les conclusions du rapport de diverses organisations humanitaires non gouvernementales rédigé en octobre dernier et présentant les conséquences du conflit.
« Pour chaque enfant tué par des bombes et des balles, lit-on dans le rapport, des dizaines meurent de faim. Les enfants affamés souffrent énormément : leurs fonctions vitales ralentissent et finissent par s’arrêter, leur système immunitaire est si faible qu’ils sont plus sujets aux infections et si fragiles qu’ils ne peuvent même pas pleurer. Les parents ne peuvent que regarder leurs enfants mourir sans pouvoir rien faire. »
En même temps, les ONG indiquent que « malgré les difficultés », elles sauvent « des vies tous les jours » : « Nous avons fourni de la nourriture à 140 000 enfants et traité plus de 78 000 enfants souffrant de malnutrition depuis le début de la crise », précisent-elles.
Le conflit yéménite a connu une nouvelle flambée de violence avec le siège de Hodeidah, une ville portuaire d’importance fondamentale pour la distribution de l’aide humanitaire dans tout le pays.
« Ces dernières semaines, indiquent les ONG, des centaines de frappes aériennes ont eu lieu à Hodeidah et dans ses environs, mettant en danger la vie d’environ 150 000 enfants toujours bloqués dans la ville. »
Les rebelles huthis ont lancé quatre missiles balistiques ces dernières heures contre des cibles militaires saoudiennes dans le sud de l’Arabie saoudite, à la frontière avec le Yémen. Il s’agit d’une grave violation du cessez-le-feu annoncé il y a quelques jours, lorsque les Huthis se sont déclarés favorables aux efforts de paix de l’ONU.
Hier, l’envoyé des Nations Unies pour le Yémen, Martin Griffiths, est arrivé dans la capitale Sanaa, contrôlée par les rebelles, pour les entretiens avec leurs leaders. Il tentera de les convaincre de participer aux pourparlers de paix prévus dans quelques semaines en Suède. Le président du Yémen Abdrabuh Mansur Hadi s’est déjà déclaré favorable aux négociations. Les gouvernements de l’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis ont fait la même chose.
Une de l'OR sur le Yémen, 22 nov. 2018
Yémen : le Vatican dénonce la mort de faim de quatre-vingt mille enfants
À la Une de L’Osservatore Romano