Le pape prie © Vatican Media

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Cameroun : un prêtre catholique assassiné à Kembong

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Deuxième prêtre catholique tué depuis juillet dans cette région

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Au Cameroun, un prêtre a été assassiné le 21 novembre 2018 à Kembong, un village situé dans le sud-ouest du pays, indique l’agence vaticane Fides ce jeudi 22 novembre. Il s’agit du p. Cosmas Omboto Ondari, missionnaire de nationalité kényane appartenant à la Société missionnaire de Saint Joseph de Mill Hill.
Le père Ondari est le deuxième prêtre catholique tué dans la partie anglophone du Cameroun qui traverse une grave crise depuis la fin de 2016. Le 20 juillet dernier, avait été tué le p. Alexandre Sob Nougi, 42 ans, curé de la paroisse du Sacré-Cœur de Bomaka, sur le territoire du diocèse de Buea. Le 4 octobre, un séminariste, Gérard Anjiangwe, 19 ans, avait été assassiné dans le département de Ngo-Ketunjia, au nord-est du Cameroun, dans des conditions similaires à celles du p. Ondari. La Société missionnaire de Saint Joseph de Mill Hill, qui confirme aujourd’hui la mort de son confrère, indique que deux missionnaires protestants – un Américain, père de 8 enfants, et un Ghanéen de 29 ans – ont également été tués au Cameroun en juillet et en octobre 2018.
Le p. Ondari a été atteint par deux balles tirées par une patrouille militaire alors que le missionnaire se trouvait en face de l’église Saint Martin de Tours, dont il était le vicaire. Touché au thorax et au bas ventre, il est mort sur le coup.
Le prêtre avait une trentaine d’années et avait été ordonné le 26 mars 2017 à Kisii, au Kenya, par Mgr Joseph Mairura Okemwa, évêque de Kisii. Le missionnaire avait ensuite été envoyé au Cameroun, d’abord près la paroisse Saint Jude de Fundong, en province nord-occidentale, puis dans la zone de Mamfe.
Les contestations dans les deux régions anglophones du Cameroun – le Nord-Ouest (capitale: Bamenda) et le Sud-Ouest (capitale: Buea) – portent sur l’usage du français dans les écoles et les tribunaux ainsi que sur la discrimination de la population anglophone qui représente environ 20% des 23 millions d’habitants. Elles se sont transformées en une grave crise politique après que certains mouvements séparatistes aient proclamé la sécession des deux zones anglophones sous le nom d’Ambazonie.
Selon certaines ONG opérant au Cameroun, dans le cadre du conflit entre l’armée et les groupes armés sécessionnistes, plus de 200 militaires auraient perdu la vie ainsi que 500 civils. Plus de 437.000 habitants des deux régions anglophones ont été forcés à les quitter.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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