« Lire et discuter ensemble de Laudato Si ‘ peut mettre un peuple en marche, le responsabiliser et le rendre protagoniste du changement pour le bien commun, et c’est exactement ce que souhaite le pape François. »
C’est ce qu’a souligné le p. Federico Lombardi, SJ, dans son article «Huit thèses» sur l’encyclique Laudato Si’ publié dans L’Osservatore Romano en italien du 7 novembre 2018. Le texte a été publié la veille de la présentation par la fondation vaticane Joseph Ratzinger–Benoît XVI, dont le père Lombardi est le président, du volume en espagnol intitulé « Laudato si ‘- Le soin de la maison commune : une conversion nécessaire à l’écologie humaine (Laudato si’ – El cuidado de la casa común: Una conversión necesaria a la ecología humana). L’événement aura lieu le 8 novembre 2018, au siège de la FAO, à Rome.
« L’encyclique Laudato Si’ doit continuer à être lue et étudiée, même plus de deux ans après sa publication », estime le p. Lombardi. « C’est un très grand document, très riche en réflexions » : il a été « défini comme une véritable ‘Summa ecologica’ » au cours du symposium international au Costa Rica, en 2017.
L’encyclique, poursuit le jésuite, a déclenché « un vaste processus de réflexion et de dialogue participatif » : « un dialogue qui dépasse les frontières qui séparent généralement les disciplines scientifiques, les peuples, les langues, les classes sociales, les confessions religieuses ».
Le soin de la maison commune, écrit le prêtre, « nécessite une connaissance concrète de la nature et du statut des différentes composantes de la maison, de leur santé ainsi que de celle de ces habitants ». Il s’agit d’une « connaissance scientifique, et pas simplement d’un résumé », mais « des données claires et précises sur la base desquelles un dialogue sérieux peut être établi ».
Il est « nécessaire », estime le père Lombardi, « d’élaborer les formules de nouveaux indices, qui sont d’une aide efficace pour l’étude des processus d’évolution de l’état de santé de la maison commune et qui orientent vers le changement nécessaire du « paradigme » du développement ». Certains « nouveaux indices très importants » – « tels que l’Indice du progrès social (Social Progress Index) et plus récemment l’Indice de pauvreté » – ont déjà été élaborés par les chercheurs. « Au cours du symposium, écrit le p. Lombardi, il a été proposé de créer un nouvel Indice Laudato si ‘, basé sur un modèle conceptuel complexe d’écologie intégrale humaniste ».
Cependant, note le prêtre, il existe « la difficulté » « de traduire la ‘qualité’ de la vie en termes ’quantitatifs’, en raison du risque constant de sous-estimer les aspects humain et spirituel par rapport aux aspects matériels plus facilement mesurables ». C’est pourquoi, explique-t-il, « les indices doivent être soumis à un examen critique continu ». Toutefois, note-t-il, « malgré les limites et les doutes, le défi semble être résolu, car le discours sur les soins de la maison commune ne reste finalement pas trop générique et abstrait. »
Le président de la fondation Joseph Ratzinger–Benoît XVI rappelle que « si nous voulons sauver la maison commune, nous devons passer d’un « paradigme technocratique » – c’est-à-dire d’un système dans lequel les énergies de la science et de la technologie sont mises au service de l’économie … à un » nouveau paradigme « , c’est-à-dire à un système de vie, d’action et de valeurs différentes qui vise le développement intégral et durable des personnes et de la société humaine dans la maison commune. »
De toute évidence, ajoute-t-il, « il ne peut y avoir de changement du mode de vie externe sans un changement profond de cœur » : « Si nous voulons sauver la maison commune et nous-mêmes avec elle, nous devons nous convertir ! » conclut le p. Lombardi.
Le card. Koch et le p. Lombardi © ZENIT - HSM
Laudato Si' : lire ensemble pour responsabiliser le peuple, par le p. Lombardi
« Des données claires et précises » pour soigner la Maison commune