Marie à la Porte de l'Aurore, Mater Misericordiae, Vilnius © Vatican Media

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Lituanie: "La charité est la clé qui nous ouvre la porte du ciel" (texte complet)

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Prière du pape en la chapelle de la Vierge de la Porte de l’Aurore à Vilnius

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« La charité est la clé qui nous ouvre la porte du ciel », affirme le pape François a prié le chapelet avec les fidèles rassemblées autour de l’icône miraculeuse de Marie, une Vierge Noire peinte par un artiste italien de la Renaissance et à laquelle Pie XI a donné le nom de « Mère de Miséricorde », dans la chapelle de la Porte de l’Aurore, à Vilnius (Lituanie), ce samedi 22 septembre 2018, premier jour de son 25e voyage international, consacré aux trois Pays Baltes.
Le pape, accompagné de l’archevêque de Vilnius, Mgr Gintaras Grusas, a été accueilli par le métropolite orthodoxe à la chapelle Mater misericordiae et par des enfants orphelins. Il a salué et béni les malades avant de monter l’escalier de la chapelle. La prière a eu lieu en présence de la présidente Dalia Grybauskaitė. Le pape a offert un chapelet et une couronne à la Vierge Noire.
Il a prié une dizaine de chapelet avec la foule, en méditant le Mystère joyeux de la Nativité de Jésus.
Voici le texte officiel complet du discours du pape.
AB

Marie à la Porte de l'Aurore Vilnius © Vatican Media

Marie à la Porte de l’Aurore Vilnius © Vatican Media

Allocution du pape François
Chers frères et sœurs !
Nous sommes devant la “Porte de l’Aurore”, ce qui reste des murs de cette ville qui défendaient de n’importe quel péril et provocation, et que l’armée des envahisseurs, en 1799, a détruits totalement, laissant seulement cette porte : alors, était déjà placée là l’image de la “Vierge de la Miséricorde”, la Sainte Mère de Dieu qui est toujours disposée à nous secourir, à venir à notre aide.
En ces jours-là déjà, elle voulait nous enseigner que l’on peut protéger sans attaquer, qu’il est possible d’être prudents sans avoir le besoin malsain de se méfier de tout le monde. Cette Mère, sans l’Enfant, entièrement dorée, est la Mère de tous ; en chacun de ceux qui viennent jusqu’ici, elle voit ce que tant de fois pas même nous, nous n’arrivons à percevoir : le visage de son Fils Jésus imprimé dans notre cœur.
Et du moment que l’image de Jésus est posée comme un sceau en chaque cœur humain, chaque homme et chaque femme nous offre la possibilité de rencontrer Dieu. Lorsque nous nous fermons en nous-mêmes par peur des autres, lorsque nous construisons des murs et des barricades, nous finissons par nous priver de la Bonne Nouvelle de Jésus qui conduit l’histoire et la vie des autres. Nous avons construit trop de forteresses dans notre passé, mais aujourd’hui, nous sentons le besoin de nous regarder en face et de nous reconnaître comme frères, de marcher ensemble en découvrant et en expérimentant avec joie et paix la valeur de la fraternité (cf. Exhort.ap. Evangelii gaudium, n. 87). Chaque jour en ce lieu, une multitude de personnes provenant de nombreux pays viennent visiter la Mère de la Miséricorde : lithuaniens, polonais, biélorusses et russes ; catholiques et orthodoxes. Aujourd’hui, la facilité des communications, la liberté de circulation entre nos pays rendent cela possible. Comme il serait beau si à cette facilité de se déplacer d’un lieu à un autre on ajoutait aussi la facilité d’établir des lieux de rencontre et de solidarité entre tous, de faire circuler les dons que gratuitement nous avons reçus, de sortir de nous-mêmes et de nous donner aux autres, en accueillant à notre tour la présence et la diversité des autres comme un don et une richesse dans notre vie.
Parfois, il semble que nous ouvrir au monde nous projette dans des espaces de compétition, où “l’homme est un loup pour l’homme” et où il y a place seulement pour le conflit qui nous divise, pour les tensions qui nous minent, pour la haine et l’inimitié qui nous conduisent nulle part (cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium n. 71-72).
La Mère de la Miséricorde, comme toute bonne mère, tente de réunir la famille et nous dit à l’oreille : “cherche ton frère”. Ainsi elle nous ouvre la porte à une aube nouvelle, à une nouvelle aurore. Elle nous porte jusqu’au seuil, comme à la porte du riche Epulone de l’Evangile (cf. Lc 16, 19-31). Aujourd’hui, des enfants et des familles aux plaies sanguinolentes nous attendent. Ce ne sont pas celles de Lazare dans la parabole, ce sont celles de Jésus ; elles sont réelles, concrètes et, de leur souffrance et de leur obscurité elles crient afin que nous leur portions la lumière salutaire de la charité qui guérit. Parce que la charité est la clé qui nous ouvre la porte du ciel.
Chers frères ! En franchissant ce seuil, puissions-nous faire l’expérience de la force qui purifie notre manière d’être en relation avec les autres et que la Mère nous accorde de regarder leurs limites et leurs défauts avec miséricorde et humilité, sans nous croire supérieurs à personne (cf. Ph 2, 3). En contemplant les mystères du Rosaire, demandons-lui d’être une communauté qui sache annoncer Jésus Christ, notre espérance, dans le but de construire une patrie capable d’accueillir chacun, de recevoir de la Vierge Mère les dons du dialogue et de la patience, de la proximité et de l’accueil qui aime, pardonne et ne condamne pas (cf. Exhort.ap.Evangelii gaudium n. 165) ; une patrie qui choisisse de construire des ponts et non des murs, qui préfère la miséricorde et non le jugement. Que Marie soit toujours la Porte de l’Aurore pour toute cette terre bénie!
Nous laissant guider par elle, prions maintenant une dizaine du Rosaire, contemplant le troisième mystère de la joie
© Librairie éditrice du Vatican
Marie à la Porte de l'Aurore Vilnius © Vatican Media

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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