Synode sur la famille

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Synode des évêques : devenir "un instrument privilégié d'écoute du Peuple de Dieu"

La nouvelle constitution du pape François

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Avec sa constitution apostolique « Episcopalis communio », (la communion épiscopale), publiée ce 18 septembre 2018, le pape François souhaite que le Synode des évêques devienne « toujours plus un instrument privilégié d’écoute du Peuple de Dieu ». Il signe 27 articles légiférant notamment sur la consultation des baptisés, en amont des assemblées, mais aussi sur le déroulement des synodes et leur structure.
Dans l’introduction, le pape rappelle que « la communion épiscopale (Episcopalis communio)… se manifeste de façon particulière dans le Synode des évêques », institué par Paul VI le 15 septembre 1965 comme « l’un des héritages les plus précieux du Concile Vatican II ». Aujourd’hui, note-t-il, « en ce moment de l’histoire où l’Eglise entre dans une ‘nouvelle étape évangélisatrice’, qui lui demande de se constituer (…) en ‘état permanent de mission' », le Synode est appelé « à devenir toujours plus un canal adapté pour l’évangélisation du monde actuel, plus que pour l’auto-préservation » et à promouvoir « l’activité missionnaire avec une sollicitude particulière ».
Au fil du temps depuis son institution, fait observer le pape François, le Synode « a continué à évoluer graduellement, jusqu’à la dernière édition de l’Ordo Synodi, promulguée par Benoît XVI le 29 septembre 2006 ». Le Synode, ajoute-t-il « peut connaître d’ultérieurs développements pour favoriser encore plus le dialogue et la collaboration entre les évêques et avec l’évêque de Rome ».
Confiant son « attention spéciale » pour la structure du Synode des évêques, le pape souligne qu’elle doit devenir « encore plus une manifestation particulière et une mise en oeuvre efficace de la sollicitude de l’épiscopat pour toutes les Eglises ». Il rappelle que l’évêque est « à la fois maître et disciple » : maître lorsqu’il annonce la Parole du Christ ; disciple quand « il se met à l’écoute de la voix du Christ qui parle à travers tout le peuple de Dieu, en le rendant ‘infaillible en croyant' ». De même, le Synode « doit devenir toujours plus un instrument privilégié d’écoute du Peuple de Dieu ».
Donner voix à tout le Peuple de Dieu
En effet, explique le pape, même s’il reste un organisme « essentiellement épiscopal » dans sa composition, le Synode « ne vit pas séparé du reste des fidèles ». Il est « un instrument adapté pour donner voix à tout le Peuple de Dieu ». Les votes des évêques expriment ainsi « celui du Peuple chrétien, dont ils sont pasteurs ».
Pour le pape, la consultation des Eglises particulières, y compris lors de la préparation, est donc « d’une grande importance ». En outre, d’autres participants que des évêques peuvent être appelés aux assemblées. Quant à la mise en pratique locale des conclusions du Synode, il insiste sur le fait que « les cultures sont très différentes » selon les Eglises et qu’il faut une inculturation. Et entre les assemblées, le Secrétariat général du Synode bénéficie du « conseil sûr des évêques en contact quotidien avec le Peuple de Dieu ».
« Le processus synodal n’a pas seulement son point de départ, mais aussi son point d’arrivée dans le Peuple de Dieu, sur lequel doivent se reverser les dons de grâce prodigués par l’Esprit Saint », affirme encore le pape. Il estime qu’avec le Synode, il sera « de plus en plus clair que, dans l’Eglise du Christ, existe une communion profonde aussi bien entre les Pasteurs et les fidèles, tout ministre ordonné étant un baptisé parmi les baptisés… qu’entre les évêques et le Pontife romain, le pape étant un évêque parmi les évêques ». Aucun sujet ne peut subsister sans l’autre, assure-t-il.
Enfin, le pape François évoque le rôle du Synode pour l’œcuménisme : en encourageant une « conversion de la papauté […] qui la rende plus fidèle à la signification que Jésus entendait lui donner et aux besoins actuels de l’évangélisation, l’activité du Synode des évêques pourra contribuer à sa façon au rétablissement de l’unité de tous les chrétiens ». Il aidera l’Eglise catholique, selon le vœu de Jean-Paul II, à « trouver une forme d’exercice du primat qui, sans renoncer d’aucune façon à l’essentiel de sa mission, s’ouvre à une situation nouvelle ».

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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