En Amazonie, les projets pour faire de l’argent détruisent les gens et la nature, a dénoncé l’évêque de Parintins, Mgr Giuliano Frigeni, à la 3e rencontre de l’Eglise catholique de la région qui a eu lieu à Manaus (Brésil) en préparation du Synode panamazonien d’octobre 2019. « La préoccupation du pape doit devenir la nôtre : aimer cette nature que Dieu a faite au service de l’homme », a-t-il insisté dans une intervention rapportée par L’Osservatore Romano daté du 24 août 2018.
« Nous, évêques d’Amazonie, mais aussi tous les laïcs qui vivent ici, nous devons nous rendre compte qu’il y a de très grands projets de destruction de l’environnement pour l’argent que l’on peut faire, et qu’il n’y a pas, en revanche, d’attention pour la population d’Amazonie et pour la nature, comme le dénonce le pape François dans Laudato si », a souligné souligne Mgr Frigeni, un des 58 évêques brésiliens protagonistes.
« Nous sommes en train d’ouvrir les yeux sur tous les problèmes de l’Amazonie », a-t-il estimé : « Toutes les rencontres que nous avons pour préparer ce synode sont comme des fenêtres qui nous font voir les problèmes réels de l’Amazonie, qui ne sont pas seulement ceux de nos diocèses. »
Les thèmes principaux de la rencontre, organisée par le Réseau ecclésial panamazonien (Repam) et par la Commission spéciale pour l’Amazonie de la Conférence épiscopale brésilienne, sont la question de l’environnement et le Synode pour la région amazonienne convoqué par le pape François pour octobre 2019.
Evoquant la région de Parintins, qui comprend 450 communautés et 70 villages indigènes le long des fleuves, des lacs et des forêts, Mgr Frigeni a expliqué : « Il y a une harmonie profonde entre notre vie quotidienne, notre travail et la manière d’utiliser les bien naturels qui y sont, d’utiliser aussi les technologies, mais comme un chemin beaucoup plus lent, pas avec cette rapidité, et cette prétention d’enrichir le Brésil ou l’Amazonie avec des milliards et des milliards de dollars produits en détruisant les personnes et la forêt. »
« Le synode, a-t-il assuré, nous remet tous en chemin, non pas pour rêver de retourner pêcher notre poisson avec notre canoë, mais pour comprendre qu’il y a des projets tellement grands, tellement imposants au Brésil, et aussi dans les neuf pays qui ont une zone amazonienne, et pour nous rendre compte que la préoccupation du pape doit devenir la nôtre : aimer cette nature que Dieu a faite au service de l’homme. »
Avec une traduction d’Hélène Ginabat