Card. Bassetti, 12 août 2018, capture @ Vatican Media

Card. Bassetti, 12 août 2018, capture @ Vatican Media

«Chers jeunes, nourrissez-vous de la Parole du Christ et du Pain eucharistique», par le card. Bassetti (traduction complète)

Pèlerinage des jeunes Italiens à Rome

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« Chers jeunes, nourrissez-vous de sa Parole et du Pain eucharistique. Laissez-vous interpeler et rencontrer par Lui. Votre jeunesse ne cessera de fleurir. Et vous serez un levain d’espérance pour notre Église et pour notre société » : ce sont les recommandations finales du cardinal Bassetti aux jeunes Italiens rassemblés à Rome autour du pape François.
« Par mille routes vers Rome » : c’est le titre de l’initiative de la Conférence épiscopale italienne (CEI) qui a rassemblé quelque 70 000 jeunes à Rome samedi 11 et dimanche 12 août 2018.
Cette Rencontre et prière du pape François avec la jeunesse italienne a eu deux temps : samedi, la veillée au Circo Massimo autour du pape (nous publions au fur et à mesure la traduction des réponses du pape aux jeunes), et dimanche la messe présidée par le président de la CEI, le cardinal Gualtiero Bassetti, place Saint-Pierre, avant l’angélus du pape.
Cette initiative était une étape sur le chemin du synode des évêques qui se tiendra du 3 au 28 octobre 2018 sur le thème : « Les jeunes, la foi et le discernement vocationnel ».
Le pape a pris le temps de sillonner la place avant l’angélus pour saluer les jeunes, pendant quelque 40 minutes.
Après les salutations du cardinal Bassetti, le pape a envoyé les jeunes en mission et il a béni les cadeaux que la jeunesse italienne apportera aux Journées mondiales de la jeunesse de Panama (22-27 janvier 2019) : le Crucifix de Saint Damien (Assise) et une statue de Notre Dame de Lorette. Puis le Pape François a présidé la prière de l’angélus et il béni les jeunes qui, à la fin de la célébration, ont regagné leurs diocèses.
Voici notre traduction de l’homélie du cardinal Bassetti.
AB
Homélie du card. Bassetti
Chers jeunes,
C’est une grande joie pour moi de présider cette célébration eucharistique et d’être à nouveau avec vous, après la rencontre avec le Pape François, et dans l’attente de le rencontrer à nouveau : hier soir, il était proche de vous, il vous a écouté attentivement et vous a montré, dans la rencontre avec Jésus Christ, le secret d’une bonne vie.
Cette Messe représente non seulement le point culminant d’un voyage pour lequel vous êtes préparés depuis un certain temps, mais c’est aussi la plus belle des façons pour remercier le Seigneur pour la vie et pour cette condition spéciale dans laquelle vous vous trouvez, celle de votre jeunesse.
Qui sait combien, à certains moments, les routes que vous avez parcourues pour arriver à Rome, ont dû être difficiles, avec la fatigue du poids du sac à dos, la chaleur et la soif. Quelqu’un s’est peut-être demandé : vais-je y arriver ? Et, plus radicalement, « Est-ce que cela en vaut vraiment la peine ? ». Elie aussi s’est posé ces questions, comme nous l’a dit la première lecture d’aujourd’hui. Ces questions sont profondes. C’est du chemin de la vie qu’il est question, où la fatigue, la démotivation, la désillusion, le découragement… sont toujours à l’affût. L’expérience de ces journées de marche vous aide à comprendre qu’aucune difficulté et aucune peur ne sont insurmontables, tant que nous ne les affrontons pas seuls. Le Seigneur ne cesse d’envoyer son ange apporter, au bon moment, ce qu’il faut pour reprendre des forces et ranimer le courage.
Je sais que beaucoup d’entre vous connaissent la précarité d’une situation de travail qui vous empêche de programmer un avenir ; je sais que beaucoup d’entre vous viennent de familles où il n’est pas facile de vivre ensemble. Vous aussi vous ne fermez pas les yeux devant les nombreuses urgences que traverse notre pays, même si vous vous sentez probablement opprimés et écrasés par des problèmes qui touchent déjà le quartier dans lequel vous vivez et la ville où vous vivez.
Pour cela et pour tout ce qui fait que vous vous sentez découragés, impuissants ou inutiles, la figure du prophète Elie peut vous parler avec force. Elie aussi sortait d’une longue marche, échappant à une reine inique qui le poursuivait depuis des années. A cause d’elle il a risqué mourir de faim à trois reprises. Sa fuite nous fait penser à tous ces nombreux jeunes qui vivent aujourd’hui sur leur peau les mêmes conditions que le prophète, à ces jeunes qui doivent se réfugier ou migrer vers d’autres pays à cause des guerres, des dictatures ou des famines. Mais il est important de se rappeler qu’à chaque fois que le prophète pensait mourir, il faisait l’expérience de l’aide du Seigneur.
La première fois, ce sont les corbeaux qui l’ont nourri, comme pour dire que dans la création les ressources nécessaires suffisent pour tous : Dieu – lit-on dans le Psaume – « fournit de la nourriture aux petits corbeaux qui la réclament ». Dans l’histoire biblique, les corbeaux sont même l’instrument avec lequel le Seigneur vient en aide au prophète.
La deuxième fois, Elie est sauvé par ceux dont il s’attendait le moins : une femme pauvre, veuve et étrangère. Ce personnage nous rappelle que nous sommes toujours appelés au devoir de l’accueil, quelles que soient nos conditions. Même ceux restés avec peu de farine ou peu d’huile, comme la veuve qui aide Elie, peuvent faire quelque chose, parce que la Providence agit oui miraculeusement, mais elle se sert de nos mains.
Enfin – comme nous venons de l’entendre – quand Elie est encore plus désespéré, le Seigneur, avec son ange, l’invite à poursuivre sa marche. C’est précisément à partir de cette nouvelle crise que la mission d’Elie deviendra plus importante : quand Elie est au plus fort du découragement, le Seigneur lui donne la force et lui demande de s’engager pour son propre peuple, en entrainant derrière lui d’autres personnes dans ce service. Dans ce contexte, la page de l’Evangile de ce dimanche nous amène à l’étape décisive, celle qui amène à reconnaître en Jésus le pain de vie, le pain vivant, qui nous assure une vie pleine et réussie. La vie éternelle.
Chers jeunes, ne vous lassez pas de le chercher ! Lui vous comprend parfaitement, parce qu’il sait – et lui seul ! – ce qui est vraiment dans le cœur de l’homme, dans le cœur de chacun d’entre nous.
Le vrai pèlerinage a Jésus pour compagnon de voyage et comme destination qui ne déçoit pas.
Chers jeunes, nourrissez-vous de sa Parole et du Pain eucharistique. Laissez-vous interpeler et rencontrer par Lui. Votre jeunesse ne cessera de fleurir. Et vous serez un levain d’espérance pour notre Église et pour notre société.
© Traduction de ZENIT, Océane Le Gall

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Océane Le Gall

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