Angélus 29/7/2018, capture Vatican Media

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Angélus: Ayez en mémoire l'image de ce jeune courageux! (traduction complète)

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Et interrogez-vous sur l’utilisation des restes des repas…

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Le pape François appelle à soutenir le courage et la générosité des jeunes et à les imiter, à l’instar du « jeune courageux » de l’évangile de ce dimanche qui « donne le peu qu’il a pour nourrir une grande multitude ».
Le pape a en effet commenté l’épisode de la multiplication des pains et des poissons, à l’angélus de ce dimanche 29 juillet 2018, place Saint-Pierre, en présence de quelque 25 000 visiteurs que le pape a aussi félicités pour leur courage étant donné la canicule.
« Ayez du courage, toujours », a insisté le pape en donnant le jeune en exemple puis il a insisté sur cet « examen de conscience »: « que faites-vous à la maison avec les restes de nourriture? »
Le pape a aussi souhaité que « les programmes consacrés au développement, à l’alimentation, à la solidarité prévalent dans le monde, et non ceux de la haine, des armements et de la guerre ».
Après l’angélus, le pape a notamment lancé un appel à combattre la traite des êtres humains.
Voici notre traduction des paroles du pape François, prononcées en italien, à midi, avant la prière de l’angélus.
AB
Paroles du pape François avant l’angélus
Chers frères et sœurs, bonjour!
Vous êtes courageux avec ce soleil sur la Place! Félicitations!
L’Évangile d’aujourd’hui (cf. Jn 6,1-15) présente le récit de la multiplication des pains et des poissons. Voyant la grande foule qui l’avait suivi près du lac de Tibériade, Jésus s’adresse à l’apôtre Philippe et il demande: « Où pourrons-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger? » (v. 5). En fait, le peu d’argent que Jésus et les apôtres possèdent ne suffit pas à nourrir cette multitude. Et voilà qu’André, un autre des Douze, amène à Jésus un garçon qui met à disposition tout ce qu’il a: cinq pains et deux poissons; mais bien sûr – dit André – ce n’est rien pour cette foule (cf. v. 9) Il est bien ce garçon! Courageux. Lui aussi a vu la foule et il a vu ses cinq pains. Il dit: « J’ai ceci: si c’est utile, je suis disponible ». Ce garçon nous fait réfléchir … Ce courage … Les jeunes sont ainsi, ils ont du courage. Nous devons les aider à poursuivre ce courage. Pourtant, Jésus ordonne aux disciples de faire asseoir les gens, puis il prend ces pains et ces poissons, il rend grâce au Père et les distribue (cf. v. 11), et tous peuvent avoir de la nourriture à satiété. Tous ont mangé ce qu’ils voulaient.
Par cette page évangélique, la liturgie nous amène à ne pas détourner les yeux de ce Jésus qui, dimanche dernier, dans l’Évangile de Marc, en voyant «une grande foule, a eu compassion d’eux» (6, 34). Ce garçon des cinq pains a lui aussi compris cette compassion, et il dit: «Pauvres gens! Moi, voilà ce que j’ai … « . La compassion l’a amené à offrir ce qu’il avait. En effet, aujourd’hui Jean nous montre encore Jésus attentif aux besoins premiers des personnes. L’épisode découle d’un fait concret: les gens ont faim et Jésus implique ses disciples pour que cette faim soit satisfaite. Voilà le fait concret. Jésus ne s’est pas borné à donner cela aux foules – il a offert sa Parole, sa consolation, son salut et finalement sa vie – mais il a certainement aussi fait ceci: il s’est soucié de la nourriture pour le corps. Et nous, ses disciples, ne pouvons pas faire semblant de rien. Ce n’est qu’en écoutant les demandes les plus simples des gens et en se tenant à côté de leurs situations existentielles concrètes que l’on pourra être entendus quand on parlera de valeurs supérieures.
L’amour de Dieu pour l’humanité qui a faim de pain, de liberté, de justice, de paix et surtout de sa grâce divine, ne manque jamais. Jésus continue aujourd’hui à nourrir, à se faire présence vivante et consolante, et il le fait à travers nous. Par conséquent, l’Evangile nous invite à être disponibles et actifs, comme ce garçon qui se rend compte qu’il a cinq pains et dit: « Je donne ceci, ensuite, à toi de voir … ». Face au cri de la faim – toute sorte de «faim» – de tant de frères et sœurs dans toutes les parties du monde, nous ne pouvons pas rester en spectateurs détachés et tranquilles. La proclamation du Christ, pain de la vie éternelle, exige un engagement généreux de solidarité pour les pauvres, les faibles, les laissés-pour-compte, les sans défense. Cette action de proximité et de charité est la meilleure vérification de la qualité de notre foi, tant sur le plan personnel que communautaire.
 
Puis, à la fin de l’histoire, quand tout le monde est rassasié, Jésus a dit aux disciples de rassembler les morceaux qui restaient, afin que rien ne soit perdu. Et je voudrais vous proposer cette phrase de Jésus: « Rassemblez les morceaux qui restent, afin que rien ne soit perdu » (v. 12). Je pense aux gens qui ont faim et à la quantité de restes de nourriture que nous jetons … Que chacun de nous pense: les restes de nourriture à déjeuner, au dîner, où vont-ils? Chez moi, que fait-on avec les restes de nourriture? On les jette? Si tu as cette habitude, je te donne un conseil: parle à tes grands-parents qui ont vécu l’après-guerre, et demande-leur ce qu’ils faisaient avec les estes de nourriture. Ne jetez jamais de nourriture avancée. Il se réfère à ou donne à ceux qui peuvent le manger, à ceux qui en ont besoin. Ne jetez jamais les restes de nourriture. On les réutilise ou on les donne à qui peut les manger, à qui en a besoin. C’est un conseil et aussi un examen de conscience: que faites-vous à la maison avec les restes de nourriture?
Prions à la Vierge Marie, afin que les programmes consacrés au développement, à l’alimentation, à la solidarité prévalent dans le monde, et non ceux de la haine, des armements et de la guerre.
Après la bénédiction:
Et n’oubliez pas deux choses: une image, une icône et une phrase, une question. L’icône du jeune courageux qui donne le peu qu’il a pour nourrir une grande multitude. Ayez du courage, toujours. Et la phrase, qui est une question, un examen de conscience: que faites-vous à la maison avec les restes de nourriture? Merci!
Après l’angélus, le pape conclut
Je souhaite à tous un bon dimanche. S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!
© Traduction de ZENIT, Anita Bourdin

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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