Neo, un border colley du Pays Basque espagnol, est devenu le premier « perrogrino » (toutou-pèlerin) reconnu pour avoir terminé, au pied de sa maîtresse, Mari Carmen Astigarraga, le Chemin de Saint-Jacques de Compostelle, annonce Francesco Gagliano, en italien, dans le blog Il Sismografo.
La reconnaissance officielle a été conférée par l’APACA (Association pour la protection des animaux sur le Chemin), est arrivé en mars dernier quand Neo et sa maîtresse, Mari Carmen, de ville basque d’Aretxabaleta, ont achevé les 120 derniers kilomètres du pèlerinage, de Sarria à Saint-Jacques. L’APACA encourage le pèlerinage avec le compagnon à quatre pattes aussi comme une des formes de lutte contre les dizaines de milliers d’abandons d’animaux de compagnie provoqués par les vacances.
La Compostela est le document écrit en latin qui est remis au pèlerin à son arrivée à Compostelle par le bureau des pèlerinages pour attester qu’il a fait le pèlerinage pour venir se recueillir sur le tombeau de l’apôtre Jacques.
Les difficultés n’ont pas découragé la jeune femme qui a ensuite adressé une lettre au pape François pour lui parler de l’aventure et ainsi le pape a invité Mari Carmen Astirraga et son fidèle compagnon au Vatican, le 19 septembre.
Ce sera un nouveau record pour Neo: il sera le premier chien à être reçu en audience privée par le pape avec sa maîtresse pour qui ce sera une grande émotion : « Nous aurons l’occasion d’être entendu par le seul pape qui a choisi nom de François d’Assise, saint patron des animaux, et ce voyage au Vatican marquera une étape importante pour rendre le pèlerinage Saint-Jacques plus accessible à nos amis les animaux. Après tout, dans l’histoire du Chemin, leur présence a été fondamentale même si elle est inconnue ».
Le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, né au IXe siècle, attire chaque année environ 200 000 randonneurs et pèlerins en quête d’eux-mêmes et de Dieu. La France compte quatre voies historiques au départ du Puy-en-Velay, d’Arles, de Vézelay et de Tours. En Espagne, plusieurs chemins convergent vers Santiago de Compostela, rappelle le site Pèlerin. Certains l’ont fait accompagnés d’un âne.
C’est à saint Jacques que l’on attribue l’évangélisation de l’Espagne où sa fête, le 25 juillet, est un jour férié. La tradition selon laquelle la Vierge Marie lui serait apparue, vers l’an 40, pour l’encourager est à l’origine de l’amour des Espagnol pour Notre Dame du Pilier (Pilar), vénérée à Saragosse.
Le même site rappelle ces éléments de la vie de saint Jacques. La tradition le nomme « Jacques le Majeur » pour le différencier d’un autre apôtre qui porte le même prénom, Jacques, fils d’Alphée, dit « le Mineur ». Avec Pierre et son frère André, Jacques et Jean faisaient partie du groupe de pêcheurs parmi lesquels Jésus choisit ses quatre premiers disciples.
Selon les évangiles, les quatre amis répondirent « immédiatement » à l’appel de Jésus et quittèrent aussitôt l’entreprise familiale pour suivre le « Maître de Galilée ». Pierre, Jacques et Jean deviendront des intimes de Jésus et seront souvent conduits à l’écart des autres disciples.
La place prépondérante que Jacques tient auprès de Jésus est due non seulement au fait qu’il a fait partie de ses premiers disciples, mais également à son caractère.
Le Nouveau Testament décrit un homme passionné, audacieux, ambitieux et décidé. Comme il partage cette personnalité avec Jean, Jésus donnera aux deux frères le surnom de « fils du Tonnerre ». De nombreux épisodes des évangiles révèlent ce caractère fougueux.
Selon la tradition, l’Espagne aurait été dévolue à Jacques le Majeur pour qu’il l’évangélisât. Mais sa prédication en ces terres aurait été un échec : une tradition espagnole rapporte que sur les rives du fleuve Ebre, l’apôtre, découragé, aurait pleuré ; la Vierge lui serait apparue, portée par des anges, pour l’inciter à persévérer.
Un autre lieu est lié à l’intervention de la Vierge dans ce même but : à Muxia, le sanctuaire de Nostra Señora de la Barca indique l’endroit où la Vierge serait venue en barque aider l’apôtre dans sa mission.
Après la mort de Jésus, Jacques le Majeur fit partie du groupe fondamental de la « Première Église de Jérusalem ». C’est pourquoi Hérode Agrippa le choisira, de même que Pierre, comme figure représentative de cette Église pour donner un châtiment exemplaire à la communauté chrétienne : il le fit décapiter par l’épée aux alentours des années 41-44.
Saint Jacques fut ainsi le premier apôtre à verser son sang pour le Christ.
La tradition prend ici le relais de l’Evangile. Les disciples de saint Jacques auraient alors recueilli sa dépouille pour la déposer dans une barque, qui aborda en Galice, à Padrón.
Le corps fut enterré dans un compostum, c’est-à-dire un « cimetière » (telle est l’une des étymologies du nom de « Compostelle ») et resta ignoré jusqu’à ce qu’au début du IXe siècle, le 25 juillet 813, une étoile ne vînt indiquer à un ermite du nom de Pelayo (Pélage) l’emplacement de la sépulture, appelé dès lors campus stellae ou « champ de l’étoile », ce qui aurait donné, selon une autre étymologie, plus poétique, le mot « Compostelle ».
Alphonse II le Chaste érigea, à côté du tombeau, une église et un monastère. C’est autour de ces édifices primitifs que naquit le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, toujours selon la même source.