Messe de la Présentation du Seigneur, vie consacrée © Vatican Media

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Vie consacrée : "pour une présence féminine plus incisive dans l’Église"

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« Sans nous, il manquerait à l’Église la maternité, l’affection, la tendresse »

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« Le pape voit positivement le fait que beaucoup de femmes partagent des responsabilités pastorales dans l’Église et contribuent à la réflexion théologique », affirme la religieuse espagnole Carmen Ros Nortes, des sœurs de Notre Dame de la Consolation, sous-secrétaire de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique. Mais, ajoute-t-elle, « il faut élargir les espaces pour une présence féminine plus incisive dans l’Église ».
L’Osservatore Romano du 19 juillet 2018 publie les réflexions de sœur Carmen sur l’importance des femmes dans la vie consacrée, et sur de nombreuses activités des consacrées au sein de l’Église.
« Pour l’annonce de l’Évangile, affirme sœur Carmen, nous sommes tous, hommes et femmes, nécessaires dans toutes les expressions de la vie de l’Église et de la société. Nous, consacrées, nous devons pouvoir offrir notre contribution spécifique, en prenant soin de tous les êtres humains et en exerçant une attention spéciale à l’égard des autres. »
La religieuse espagnole pense aux femmes « qui avaient accompagné Jésus de Galilée » : « Elles eurent un rôle décisif dans l’annonce de la bonne nouvelle, souligne-t-elle, elles qui firent irruption dans le cénacle en annonçant qu’elles avaient vu le Seigneur. »
Réfléchissant sur un modèle hypothétique de consécration au féminin basé sur l’enseignement du pape François, sœur Ros Nortes dit que, pour une religieuse, « l’unique critère d’action est l’amour gratuit, libre, offert à tous sans distinctions de langue, de culture ou de religion. En mettant à la disposition des autres le charisme reçu comme un don de Dieu : celui de la consolation, celui du service des pauvres, celui de l’évangélisation et beaucoup d’autres ». Parce que, ajoute-t-elle, « sans nous, il manquerait à l’Église la maternité, l’affection, la tendresse ».
« Non à des religieuses au cœur étroit »
À la question de savoir ce que signifie l’appel du pape François aux consacrées à avoir un cœur ouvert, sœur Carmen répond que cela veut simplement dire « non à des religieuses au cœur étroit ». « Les paroles du pape, lors de sa visite au Pérou en janvier dernier sont impressionnantes, commente-t-elle ; il a souligné la joie de se savoir enfants de Dieu ; une expérience qui soutient la vie consacrée. Une relation étroite avec le Seigneur, nourrie par la prière constante, permet de dilater son cœur et de sentir de façon nouvelle la douleur, la souffrance, la frustration, le malheur de tous nos frères victimes de la culture du rejet. D’où son invitation à intercéder pour les personnes démunies, non seulement à travers la prière, mais aussi par le service concret ».
Pour le pape, poursuit-elle, « il est vital d’avoir le cœur ouvert aux surprises de Dieu et de ne pas s’enfermer dans l’obstination de faire les choses parce qu’ « on a toujours fait comme cela ». Les habitudes aussi doivent se renouveler à la nouveauté de l’Esprit, aux surprises de Dieu. L’Église et la société ont besoin de consacrés qui travaillent aussi au sein de leur propre communauté à une profonde humanisation. »
Sur son rôle dans la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les Sociétés de vie apostolique, où elle travaille « depuis de longues années », sœur Carmen confie : « J’ai toujours cherché à apporter ce que je suis et ce que j’ai, la richesse du charisme de la consolation ». « Le fait de nous sentir encouragés par le pape m’aide beaucoup et nous écoutons ce que l’Église et le monde de la vie consacrée attendent de la Congrégation, et aussi ce que le monde demande à notre style de vie et notre mission », ajoute-t-elle.
Les migrants, la traite, la corruption
Les religieuses et les religieux peuvent aussi, selon sœur Carmen, apporter une contribution pour faire obstacle à des phénomènes comme la traite des êtres humains et la corruption, et peuvent aider les migrants et les réfugiés.
« En partageant la responsabilité commune de servir les migrants et les réfugiés, afin d’unir les efforts contre le phénomène de la traite, dit la religieuse, en 2004, l’Union internationale des Supérieures générales a créé le réseau Talithakum, de dimension internationale, avec 21 réalités dans 75 pays des cinq continents ».
« Au niveau de l’Amérique du Sud, poursuit-elle, il existe le réseau Kaway, le réseau Ramá qui comprend la majeure partie des pays d’Amérique du sud et des Antilles, et Un grito por la vida, présent dans le très vaste Brésil. Ce sont des réalités qui agissent en collaboration avec des centres de droits humains, pastoraux et d’autres familles de vie consacrée en Amérique latine et des autres continents avec des activités de formation, de prévention et d’assistance. .. Dans chaque pays, elles cherchent à se coordonner avec les organisations civiles, les organismes d’État, ainsi qu’avec l’Église locale ». En ce qui concerne la corruption, « si nous voulons être fidèles à Jésus, nous devons entrer toujours plus dans des processus de conversion à la transparence et à l’honnêteté ».
Avec une traduction d’Hélène Ginabat

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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